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Les conseils alimentaires du Professeur Meningaud pour bien vieillir et rester en forme

par Ariane Goldet

Pas question de se serrer la ceinture mais d’adopter des réflexes efficaces pour être en forme et plus légères. Les conseils du Professeur Jean-Paul Meningaud (spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique et en médecine anti-âge) auteur du livre « le programme anti-âge du docteur Meningaud «, un ouvrage* qui répertorie toutes les techniques anti-âge scientifiquement validées.
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Vous écrivez être convaincu que les régimes amincissants ne servent à rien, bien au contraire. Pourquoi ?

 Jean-Paul Meningaud : je ne crois pas aux régimes amincissants à cause de leur effet rebond. Pas naturels et sans plaisir, ils s’éloignent des principes simples de l’alimentation méditerranéenne qui recommande beaucoup de légumes et particulièrement des crudités en début de repas.

Passons en revue les divers composants de notre alimentation et donnez-nous vos conseils ? Faut-il éradiquer ou réduire les sucres, c’est-à-dire les glucides comme c’est souvent recommandé ?

C’est vrai que certains sucres augmentent le taux de glycémie dans le sang, qui entraine un pic d’insuline suivi par une hypoglycémie qui suscite une envie et donc la prise de sucre. C’est ce cercle vicieux qui explique qu’après avoir avalé un petit gâteau, on finit le paquet. Il faut miser sur les aliments à indice de glycémie bas, indice qui évalue le pouvoir glycémique des glucides (action sur la glycémie) et donc le taux de glucose dans le sang. On évitera par exemple le pain blanc à IG à 95 et on privilégie le tofu IG à 15. Sans oublier que les fibres « lissent » la glycémie, la diminue surtout si elles sont prises en début de repas, améliorent le microbiote (les indispensables bactéries dans l’intestin) et remplissent l’estomac. Bien sûr, il faut éviter le grignotage et adopter le jeûne fractionné.

C’est-à-dire fractionné ?

C’est le meilleur type de jeune d’après plusieurs études car aussi efficace que les jeûnes longs sur plusieurs jours. Ce jeûne fractionné consiste à manger soit le matin et à midi et stopper à 16h, soit midi et soir mais la digestion risque d’altérer le sommeil.

Que prendre au petit déjeuner par exemple ?

Un thé vert avec des céréales ou du pain complet, un petit peu de beurre qui lisse la glycémie et de confiture et du fromage blanc. 

Pour les lipides, vous dites bannir les acides gras Trans, quels sont les plus courants ?

 Heureusement les acides gras Trans sont bannis aujourd’hui à cause de leur effet cancérigène mais ils se retrouvent quand on utilise des huiles non adaptées à la cuisson, surtout lors de grillades et de barbecue. Je ne rappellerai jamais assez que l’huile d’olive est un des meilleurs aliments anti-âge, à alterner avec l’huile de colza. Le bon gras se loge également dans les poissons, le beurre et les poissons gras.

 Faut-il manger plus de protéines passé 50 ans ? 

Certainement pour éviter une carence qui accélère la perte de la masse musculaire due à l’âge. On recommande 1gramme par kilo et par jour. A puiser dans le poulet, l’agneau, la dinde, les poissons, les produits laitiers et le bœuf mais avec modération. En ce qui concerne les protéines végétales, il faut être vigilant car elles apportent du sucre donc des calories.

Donnez-nous vos 3 conseils alimentaires indispensables pour bien vieillir ?

Miser sur l’huile d’olive avant tout, sans oublier l’ail et les épices pour réduire la prise de sel qui fait vieillir.
Boire beaucoup d’eau pour hydrater tout l’organisme et privilégier les eaux riches en magnésium et en calcium.
Et favoriser les apports en antioxydants fournis par le thé vert, les fruits, les légumes.  

Lire aussi : Comment renforcer nos défenses immunitaires, les réponses du Professeur Meningaud 

A boire, à avaler, à mâcher, les compléments alimentaires se multiplient de plus en plus.  Sont-ils indispensables ou pas ?  

Pas véritablement si on a une alimentation équilibrée qui fournit plus de molécules actives que le complément en lui-même, avec des synergies et des complémentarités et une meilleure absorption. Mais il ne faut pas oublier le phénomène de polymorphisme qui est une anomalie génétique à l’origine d’une carence. En effet, on peut être carencé sans le savoir. Les carences les plus fréquentes sont en vitamine D, magnésium, fer et zinc.

Que pensez-vous des cocktails de vitamines et autres oligo-éléments ?

Je ne recommande vraiment pas ces cocktails car la supplémentation se fait au hasard et elle induit en erreur. Je m’explique, la carence risque fortement de n’être pas traitée et certains éléments déjà en excès risquent d’avoir des effets néfastes, comme devenir pro-oxydants c’est-à-dire augmenter les processus d’oxydation et donc de vieillissement. Si vous prenez du fer en comprimé et que vous êtes anémiée, c’est bien et encore mieux si vous prenez la bonne dose adaptée à votre cas. En revanche, si vous n’avez pas de carence en fer, c’est inutile voire pro-oxydant. C’est ce qui explique l’importance d’un bilan sanguin préalable pour évaluer précisément les carences de chacun, et de continuer par des bilans réguliers de suivre l’évolution de la supplémentation.
protéger ses défenses immunitaires
*Jean-Paul Meningaud est spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique et en médecine anti-âge. 
 Son livre est en vente en sur Amazon, Fnac.com et Apple.

 Ariane Goldet
 
 

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