Nos excuses pour ne pas changer nos habitudes alimentaires !

par Odile Bagot

 Nos « bonnes » excuses pour ne pas changer nos habitudes alimentaires !

©Brigitte Lazaroo pour Les boomeuses

©Brigitte Lazaroo pour Les Boomeuses

Le rapport que nous avons à l’alimentation – à l’oralité nous diraient les psychanalystes – est l’un des comportements les plus ancré et archaïque qui soit. C’est dire combien il est difficile de le modifier, d’autant plus que la capacité naturelle à ressentir la faim et la satiété a souvent été perdue à force de régimes en dépit du bon sens ! On a donc le droit d’essayer, puis de craquer, de recommencer et de rechuter, de s’y remettre pour replonger. Vous avez compris qu’il faudra se hâter lentement, ne pas se décourager et surtout, ne pas culpabiliser ! Sachant que vous avez d’autres chats à fouetter que de passer 10 ans sur le divan d’un psychanalyste – bien que cela soit, de mon point de vue, fort utile – je vous proposerai plutôt un accompagnement de type psycho-comportemental. Bref, et pour faire simple, je vais vous donner des trucs qui marchent !

Allons-y pour les objections récurrentes glanées auprès de mes patientes lorsque nous abordons la délicate question des habitudes alimentaires …

Avancer mon réveil pour préparer mon petit déjeuner, pas question !

Bon, là, ça va coincer un peu … En effet, que ce soit pour préparer son petit déjeuner et – vous le verrez dans l’article prochain – faire quelques mouvements de mise en forme, vous n’échapperez pas à la nécessité d’avancer votre réveil de 5 minutes.

Bien que j’aie commencé par vous exonérer de toute culpabilité en cas de craquage, un petit effort perso reste de mise !

Pour compenser, on optimisera le temps de préparation du petit déjeuner. Pour cela, la première règle est de préparer un maximum de choses la veille : bouilloire remplie ou cafetière dans les starting-blocks, table dressée, tous les ingrédients à portée de main. Pour l’oeuf à la coque,  j’ai découvert un truc super : le cuit-oeuf électrique (Cuisinart) qu’on préparera la veille.

Pour un petit-déjeuner complet, préparé en 5 minutes chrono :

 • actionner le cuit-oeuf
• enclencher la bouilloire ou la cafetière
• mettre sa tranche de pain complet dans le grille-pain
• préparer son thé ou son café
• se verser un verre de jus de fruit ou éplucher un fruit

Et le tour est joué !

Pas moyen d’avaler quoi que ce soit au réveil, tout au plus un café !

Je veux bien entendre celles qui me disent ne rien pouvoir avaler au saut du lit, bien que, ça aussi, ce ne soit qu’une question d’habitude. Soit ! La plupart des femmes dans ce cas sont toutefois capables, un peu plus tard, vers 9 – 10 heures, de manger quelque chose. Encore faut-il bien le choisir ce « quelque chose » ! Pour celles qui ont avancé leur réveil de quelques minutes, vous aurez emporté un sandwich avec du pain complet, ou un Tupperware de fromage blanc avec du muesli aux céréales complètes ou encore un yaourt. Et pour celles qui sont toujours à la bourre, avalez au moins une barre protéinée ! Attention, je constate souvent une confusion entre barre de céréales – l’horreur absolue en matière de sucres rapides – et les barres protéinées. Soyez donc très attentives à ce que vous achetez. Les barres protéinées ont environ 20 g de protides pour 100 g. Il existe des alternatives protéinées aux barres, sous forme de biscuits secs, de boissons ou crèmes, à vous de choisir ! Vous en trouverez de très correctes, variées et sans vous ruiner en grande surface (Gerlinéa pour ne pas les citer )

Ces aliments sont aussi particulièrement adaptées aux petits creux, surtout si l’on déjeune tard. Lorsque ce fameux « petit creux » se manifeste, posez vous la question suivante « est-ce-que j’ai faim ou envie de manger ? », la nuance est de taille ! Si vous avez faim : MANGEZ ! Car, si vous n’avez pas perdu la capacité de ressentir votre faim, il faut satisfaire votre estomac lorsque qu’il crie famine. Sinon, faites diversion : un verre d’eau, un petit tour dans le couloir, un brin de causette avec la voisine de bureau, quelques mouvements respiratoires en pleine conscience, et on essaye de passer à autre chose !

Et pour les repas imposés – pause-déjeuner, cantine, invitations en tout genre – on fait comment ?

Ce sont chaque fois des situations singulières et je ne pourrai pas vous donner un conseil ciblé pour chacune, mais juste quelques règles :

  •  la pause-déjeuner, ce ne sont que 5 repas sur les 21 de la semaine, remettons les choses à leur juste place ! Ne zappez pas ce repas, prenez au minimum un substitut de repas (2 barres, une crème) sinon un sandwich, en privilégiant celui qui sera au pain complet et apportera son lot de protéines (poulet, jambon, saumon, thon) en quantité suffisante et évitez camembert, gruyère, pâté, végétarien. Dans les formules avec dessert, choisissez le laitage, pas la pâtisserie
  • à la cantine (ou faut-il dire « le restaurant d’entreprise », c’est plus chic ?) et au restaurant, ce sera entrée ou dessert en privilégiant les laitages simples ou les fruits, et évitant les pâtisseries et les crèmes. Laissez toujours au moins un quart de votre assiette libre de tout aliment, en arrêtant à temps le bras vengeur de celui ou celle qui vous remplit l’assiette.
  • Enfin, il n’est pas inconvenant, surtout si l’on déjeune seule, de ne pas finir son assiette, même si toute notre enfance nous avons entendu « vide ton assiette » ! Et, faut-il le redire, on passe son tour pour le rab !

Le soir, le dîner est un vrai moment de détente et de retrouvailles, pas envie d’y toucher !

J’avoue que c’est l’objection la plus embarrassante, car il n’est pas question de nier la dimension sociale, conviviale et festive du repas, bien au contraire !

Cependant, du point de vue de la chrono-nutrition, le dîner se doit d’être hyper-léger !

Si vous arrivez affamée à 18-19 h et que vous ne vous mettrez à table qu’après 20 h, évitez l’en-cas sucré et prenez un fromage blanc, un yaourt, un surimi, une tranche de jambon, un peu de saumon fumé avec un toast de pain complet, une barre protéinée … Par ailleurs, si vous avez des problèmes de poids et de compulsions sucrées, certains aliments ne devraient pas franchir le seuil de votre maison : confiseries, barres de céréales, barres chocolatées, préparations lactées, viennoiseries, voilà pour les pires !

Si vous avez encore des enfants et que vous avez la bonne habitude de cuisiner le soir pour manger en famille, surtout ne changez rien ! Soyez juste vigilantes pour vous, sur les quantités, et rapprochez vos menus du soir de ceux que je vous ai décrits dans l’article précédent.

SI ces charmants bambins ont quitté le nid et que vous vous trouvez en tête-à-tête avec votre homme, pourquoi ne pas tester le buffet-dinatoire. Premier bénéfice, vous ne vous retrouvez pas aux fourneaux après une journée de boulot, moi je trouve que c’est déjà pas mal ! Les seules préparations seront la soupe ou les crudités selon la saison, le pain sera complet et limité à deux tranches maxi. Ayez dans votre frigo et vos placards toutes sortes d’accompagnements : anti-pastas de l’Italien, chorizo de l’Espagnol, sardines du Portugais, shushis du Japonais, gambas du Thailandais, saumon du Norvégien, pickles de l’English, ananas de l’Antillais, cervelas de l’Alsacien, maquereaux du Breton, petits radis du maraîcher, jambon de Bayonne, de Parme, d’Aoste pour voyager, blanc, cru, fumé pour varier, fromages français et de tous pays, unissez-vous ! Il ne reste plus qu’à disposer tout cela sur la table, et à déguster chaque mets lentement, et en pleine conscience. Second bénéfice, on goûte à nouveau le bonheur de partager ce temps tous les deux, de se raconter notre journée, nos soucis, nos projets et nos rêves, et on en oublie même la télé, ce tue-l’amour, qui n’a, au demeurant, jamais passé le seuil de ma maison !

Et voilà, celles qui sont motivées ont quinze jours pour changer au moins une pratique dans leur rituel alimentaire, et d’ici deux semaines, je vous donnerai le complément indispensable pour être en forme et garder son poids, voire en perdre : l’exercice physique !

[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Odile Bagot est gynécologue. On peut aussi la retrouver sur son blog Mam Gynéco et sur sa page Facebook.[/infobox]

Lire aussi : Pourquoi j’ai grossi ? 

Photo © Brigitte Lazaroo pour Les Boomeuses

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1 commentaire

matchingpoints 16 mai 2016 - 14h01

Nous voilà averties et informées, nous attendons donc la suite pour bouger…

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