Anne Boutelant est une femme qu’on aimerait toutes avoir comme super copine. Cette femme bienveillante, belle et à l’écoute, a changé radicalement de vie à 50 ans, lorsque son mari est parti du jour au lendemain. De successful woman dans la communication, Anne est devenu coach PNL et hypnothérapeute, et auteur de livres sur le développement personnel.
Portrait sans langue de bois d’une Boomeuse qui parle de se réinventer à 50 ans, de PNL, d’hypnothérapie, et qui a su se servir de son histoire personnelle pour aider les femmes et les hommes à aller mieux.
Anne Boutelant, c’est quoi être une boomeuse ?
A.B: C’est avoir compris qui on était, en tout cas un peu mieux qu’avant.
C’est plutôt positif, mais avec le revers de la médaille qui est que le temps se rétrécit quand même.
On doit repenser les choses d’une façon plus efficace. Les enfants ne sont souvent pas loin de la sortie, on se retrouve seule ou avec son compagnon, son mari, sans enfants.
50 ans, c’est vraiment l’opportunité de se réinventer et d’être à la bonne place.
Tout le monde arrive à se réinventer à 50 ans ?
A.B: Non tout le monde n’en est pas capable… On a le choix dans la vie entre le verre a moitié vide ou à moitié plein. Et je pense qu’à 50/55 ans, on n’a pas le choix. Ou alors on reste sur ses acquis. Après, il y a des gens qui n’ont aucune nécessité de changer, qui ont une vie qui leur convient très bien, tant au niveau sentimental que professionnel. Mais autour de moi en tout cas, il n’y en pas tant que ça.
C’est vraiment à 50 ans que l’on voit cette fracture ?
A.Boutelant : Oui. C’est à 50 ans que les hommes se posent des questions, que les enfants s’en vont…
Les femmes, pour celles qui ne bossaient pas, se retrouvent seules face à elles et à leur mec. C’est un peu abyssal comme sentiment. Et puis il y a les femmes qui bossent et qui se demandent s’il faut continuer dans cette voie là. Mais c’est vraiment cette notion de « à 50 ans, j’ai encore 20 ans de bon donc faut que je me magne ! » qui prévaut.
Vous avez radicalement changé de vie à 50 ans. Pourquoi ?
A.B: En fait la mutation a été longue. Mon mari est parti lorsque j’avais 49 ans, et j’ai commencé à écrire un an plus tard.
J’avais un métier dans la communication où j’avais toujours été une « successful woman » avec des boîtes, une réussite professionnelle.
Mais cet arrêt sur l’image de mon mari qui est parti m’a fait réfléchir. Et je me suis dit qu’il fallait que je donne un sens à cette histoire. Je me suis posée et j’ai écrit mon premier bouquin : « Comment j’ai décroché de mon ex ». C’est un petit kit de survie post-rupture. Je l’ai écrit à chaud, mais sans colère, avec du recul.
Tout de suite, vous avez réussi à être positive ?
A.B : Non, non… Pendant un an, je ne pouvais rien faire, rien imaginer, j’ai été dévastée !
Mais après, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose de cette histoire, que je la partage.
Au début, j’ai d’abord écrit pour moi et ensuite je me suis dit que je pouvais peut-être essayer de la publier. C’était comme un journal de bord sur des thèmes alphabétiques, comme A, amour argent, abandon, avocat. Puis Hachette m’a demandé d’écrire un second livre dans la foulée. Là, j’ai écrit la suite qui est « Trop bonne, trop conne ». Le livre raconte une semaine dans la vie d’une femme, étayé de plein de questions : comment une femme peut s’en sortir dans le boulot, pourquoi on veut être omnipotente, pourquoi certaines femmes préfèrent rester seules…
Pour préparer ce livre, j’ai travaillé quelques mois avec un psychanalyste (Harry Ifergan, formidable !). Assez vite, il m’a dit que je devrais faire ce métier pour aider les autres.
Je lui ai répondu que j’étais une nana de la communication et que je n’allais pas faire ce métier là ! A cette époque, je travaillais encore dans ce domaine, tout en bossant moins (j’ai complètement arrêté en 2016).
A l’occasion de la sortie de mes livres, j’ai fait beaucoup de signatures, des rencontres avec des femmes et des hommes. Je suis alors retournée voir Harry Ifergan en lui disant qu’il avait raison, que je voulais en faire mon métier mais que je ne savais pas comment faire.
Retour à l’école
J’ai bossé avec une coach Pnliste*qui au bout d’un an m’a dit que je devais aller à l’école. J’ai alors suivi la formation (deux ans) de l’Institut français de la neuro-linguistique, où j’ai appris la PNL et l’hypnothérapie.
Cela fait quoi d’avoir une nouvelle vie à 50 ans ?
Anne Boutelant : Quand j’ai décidé de changer de vie, j’ai ressenti beaucoup de peur : peur de me planter, de ne plus gagner d’argent, que ça ne me plaise pas. En fait, je ne savais pas si ça allait me plaire, c’était une intuition. Donc j’ai eu la trouille. Et quand on réalise que finalement on est à la bonne place, que le choix était bon, ça fait vachement plaisir, ça rassure.
Parce que ça ne se fait pas comme ça ! Sortir des sentiers battus, de sa zone de confort, c’est nécessaire, mais ça fait peur.
Donc quand on retombe sur ses pattes au bon endroit, eh bien on dort mieux. Mais j’en ai passé des nuits blanches !
Comment vivez-vous cette nouvelle vie ?
A.B : Je suis assez fière, c’est plutôt une vie qui continue différemment, mais je suis la même personne.
Pensez-vous que toutes les femmes puissent rebondir comme vous ? Y a-t’il vraiment une méthode ?
A.B : C’est vraiment une question de caractère, on n’est pas toutes armées de la même façon. Mais il faut se faire confiance et savoir gérer ses peurs. Parce que tout le monde a peur. Il faut être patient, accepter d’aller mal, s’occuper de soi, mais dans le bon sens.
Essayer de s’écouter, mais vraiment soi, pas ce que les autres peuvent penser ou socialement ce que cela peut représenter, et se faire aider et s’entourer de gens bienveillants. Il faut savoir se satisfaire des petits moments et y aller pas à pas. Ne pas essayer de tout révolutionner. Il y a des moments de petits bonheurs, et puis après de plus en plus. Il faut être raisonnable en fait.
Et c’est aussi ça, avoir 50 ans, savoir piocher là ou c’est cool.
Être imaginative, sortir de ses zones de confort, mais il faut avoir la capacité de le faire. Rebondir, cela veut dire surtout rebondir par rapport à soi, c’est seulement quand on est ok avec soi-même que l’on peut retrouver quelqu’un. Autrement, ce n’est pas possible.
Avantages et inconvénients de la cinquantaine ?
A.B : Avantages : savoir qui on est, être moins dans les contraintes des enfants petits, moins dans la charge mentale, même si quand les enfants sont grands, c’est pas du gâteau non plus. Se sentir plus libre.
Inconvénients : la peau qui tombe, on se pose des question sur sa féminité. C’est un peu injuste, car les hommes vieillissent bien et les femmes vieillissent.
Des projets ?
Anne Boutelant : Oui la sortie de mon dernier livre « Bonne poire, moi jamais plus », un petit carnet pour réussir à s’affirmer et être enfin soi-même. C’est du développement personnel, toujours avec le même ton que mes deux précédents livres. Un fond sérieux, et une forme qui l’est moins.
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C’est quoi la PNL ?
A.B : La programmation neuro linguistique est une boîte à outils qui nous permet d’apprendre à mieux communiquer et mieux comprendre ce qu’il y a « entre les lignes ». C’est une méthode qui permet au coaché de trouver ses propres solutions.
La PNL, contrairement à ce qui est psy, permet de trouver des solutions. La porte d’entrée de la psy, c’est pourquoi. La porte d’entrée de la PNL, c’est comment. Qu’est-ce que l’on fait avec ce qu’on est aujourd’hui ? La PNL s’adresse à toutes les personnes qui veulent passer d’un état présent à un état désiré. Cela peut être : je ne supporte pas la hiérarchie et pourtant il faut que je la supporte, je fume et je veux arrêter, je n’ai pas confiance en moi et ça me pénalise, j’ai une peine de cœur et je veux m’alléger…
La PNL s’applique à tout. C’est un accompagnement rapide, en général il faut 5 séances. Je mixe les séances avec l’hypnose ericksonienne parce que cela permet d’aller chercher des ressources nécessaires dans l’inconscient, et cela fait gagner du temps.
Et l’hypnose ericksonienne ?
A.B : Milton Erickson est le pape de cette mouvance, c’est la méthode la plus reconnue par les psys car il s’agit d’une méthode très bienveillante (je ne mets jamais d’injonction négative, que du positif ) qui consiste à aller chercher dans l’inconscient les ressources nécessaires pour les ramener dans le conscient, et pouvoir être une « béquille » et une ressource manquante dans le conscient. J’ai eu la chance d’être formée par une américaine de 90 ans, qui est la dernière élève d’Erickson.
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Anne Boutelant consulte au Centre Vitruve à Paris.
23 rue Galilée, 75116 Paris.
Tél. 01 47 66 28 95
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Les livres d’Anne Boutelant sont édités chez Marabout
Bonne poire, moi ? Jamais (plus)
Trop bonne, trop conne !
Comment j’ai décroché de mon ex
Arielle Granat
2 commentaires
bravo !!! c’est inspirant de lire cet article et de se rendre compte que même s’il y a un moment (rempli de peur, dévastéee long ! 1 an… ) où on se sent 100 pieds sous terre, le soleil ne disparait jamais de derrière les nuages. Merci !
Certainement un encouragement pour beaucoup de femmes !