Traitement hormonal de la ménopause une génération de femmes sacrifiées

par Odile Bagot

Traitement hormonal de la ménopause : une génération de femmes sacrifiées. Voilà le titre qui a d’emblée accroché mon attention dans « Gynécologie et obstétrique pratique » un de mes journaux professionnel.

Il s’agit d’un entretien avec le Dr. Florence Trémollières, spécialiste de la ménopause, membre de l’IMS (International Menopause Society) et de GEMVI (Groupe d’Etude sur la Ménopause et le vieillissement hormonal) excusez du peu …

Et voilà l’affaire et même, selon l’auteur, le « scandale » de la WHI (Women’s Health Initiative). Il s’agit de cette grande étude américaine arrêtée prématurément en 2002 en raison des risques cardiovasculaires et de cancer du sein jugés supérieurs aux bénéfices. Cela avait donné un coup d’arrêt brutal à la prescription du Traitement Hormonal de la Ménopause en France passant de près de 50 % de femmes traitées à moins de 10 %. Cela concerne donc celles qui nées dans le début des années 50 entraient en ménopause en 2002. Et ce n’est que tout récemment, dans un article de la revue Climateric, qu’un des principaux investigateurs de la WHI, Roger Langer, vient enfin de dénoncer les conditions de cette étude et, osons le dire, la manipulation des résultats.
Pourquoi ?
L’auteur ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet, mais tout porte à croire que les éditeurs ont surfé sur la vague du sensationnalisme et, pour le malheur de millions de femmes, ont réussi le coup !

Traitement hormonal de la  ménopause : des femmes sacrifiées

Que peut-on dire de cette nouvelle lecture des résultats de la WHI qu’au demeurant de nombreux auteurs français avaient déjà mis en lumière ? Que le sur-risque de cancer du sein n’est pas significatif, ni celui d’accident vasculaire. Et je vous rappelle que de toutes façons les traitements « à la française » avec des oestrogènes naturels transdermiques et la progestérone bio-similaires ont depuis montré leur très faible risque et donc une balance bénéfice/risque en faveur du THM !

Quelles conséquences pour les femmes

Quelles furent, et sont encore, les conséquences de cette panique générale et des arrêts intempestifs du THM ? Dans un premier temps, les bouffées de chaleurs sont revenues au galop, donnant un sacré coup de canif à la qualité de vie des femmes de jour comme de nuit ! Ensuite, ce fut le retour de l’insidieux et très handicapant syndrome génito-urinaire (sécheresse vaginale, et troubles urinaires en tout genre). Puis après de longues années de carence oestrogénique, l’os s’est fragilisé aboutissant à l’ostéoporose et à la fracture ! Et voilà exactement ce que l’on observe actuellement pour cette génération de femmes qui aujourd’hui a entre 70 et 80 ans, avec une recrudescence des fractures du col du fémur !

Et pour les boomeuses d’aujourd’hui que retenir ?

Le risque zéro n’existe pas ni le bénéfice 100 % ! Tout est une question de balance … Le THM reste indiqué pour les troubles climatériques (les bouffées de chaleur) et la prévention voire le traitement de la sécheresse vaginale et de l’ostéoporose. Le cancer du sein et celui de l’endomètre restent des contre-indications classiques (logique, on donne des anti-oestrogènes dans le traitement adjuvant des cancers du sein) mais cela ne signifie pas pour autant que le THM en est la cause. On essaye également d’éviter le THM an cas d’antécédents d’accident thromboembolique veineux (phlébite, embolie pulmonaire).

Si la question de prendre ou reprendre un THM vous titille je vous encourage à relire les articles que les Boomeuses y ont consacré et d’aller en parler avec votre gynécologue !

A lire : Periménopause et Ménopause 

Odile Bagot est gynécologue et auteure de Ménopause, pas de panique !
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Photo ©Marie_Preaud

Peinture : https://www.samanthafrench.com/

7 commentaires
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7 commentaires

Blog lifestyle 30 juin 2017 - 15h28

Très intéressant ce sujet sur votre blog femme. Il fallait bien en parler. Moi personnellement, je suis contre le traitement hormonal de la ménopause. ça ne changera pas grande chose, si la ménopause doit arriver, alors ainsi soit-il. Mais j’encourage les médecins et spécialistes à toujours faire des recherches, mais s’il vous plaît arrêtez de faire des humains des cobayes

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dominique mallié 30 juin 2017 - 16h49

Pour ma part, je suis le traitement depuis deux ans, et m’en porte pour l’instant très bien . Tant mon gynécologue que mon cardiologue m’ont conseillé de le faire . Je fais confiance à la médecine sinon à quoi bon aller chez le médecin?
Je l’arrêterai quand on me dira de le faire . Je pense que dans le domaine médical comme partout d’ailleurs, on surfe sur des peurs et sur l’ignorance . Avec internet tout et n’importe quoi est à la portée de tout le monde et les femmes trouveront toujours des avis, des articles sans bien connaitre le fond des choses, leurs sources, pour alimenter leurs angoisses. Car au fond c’est de cela qu’il s’agit . La peur s’alimente si on veut bien le faire . Je ne veux pas entrer dans cela. Drôle de société que la nôtre et les médias ont un large rôle dans cet afflux d’informations que nous ne savons pas trier si nous n’avons pas les éléments pour comprendre. On ne s’improvise pas médecin. Chacun son domaine de compétences!

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Janig Rebours 30 juin 2017 - 20h43

Je suis le traitement ths depuis mes 48 ans et le mois prochain j aurai 70 mon gynécologue m avait dit je vais vous prescrire un traitement pour une maladie que vous n aurez pas: la ménopause .je vais bien et n ai jamais connu tous les désagréments que vous citez ,actuellement je suis suivi par un jeune gyneco qui me prescrit tjrs le même traitement ,par contre mon jeune generaliste souhaiterait que j arrête je lui ai repondu : j ai davantage peur d arrêter que de continuer alors …. mes amies ne sont pas de mon avis ! Je vais BIEN dans tous les domaines et je souhaite que çà continue !

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Pascale Malexis 30 juin 2017 - 23h50

Que cette étude à la vie dure. Je suis sous ths depuis 6 ans (60ans aujourd’hui) et quand je parle de ce traitement les mêmes peurs reviennent. Pour moi tout ce passe bien et je vois mon Gyneco tous les 6 mois. Il me semble que le traitement français n’est pas le même que l’américain et qu’il a évolué depuis 20 ans et plus.

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matchingpoints 2 juillet 2017 - 17h09

Nous suivons toutes les deux un traitement hormonal et nous n’avons pratiquement pas connu la ménopause ! Nous vieillissons et aucun traitement ne peut aller contre. Mais pourquoi renoncer à un traitement de confort ? On se fait suivre et si jamais il y une contre-indication, alors nous arrêterons !

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MAYEUR 4 avril 2018 - 20h08

Bonsoir, j’ai lu avec grand intérêt tous vos messages. J’ai pu pour ma part prendre un TH depuis l’âge de 47 ans, ensuite j’ai subi une intervention en 2012 je ne prenais plus qu’Estréva que je trouve génial. Aujourd’hui à l’aube de mes 60 ans ma gynéco me propose d’arrêter et de prendre des ovules pour remplacer ce traitement, il est vrai que n’ayant aucun recul ça me fait peur de l’arrêter et aussi de le continuer, peut-être demanderais-je un autre avis, qu’en pensez vous ….

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corinne 8 mai 2019 - 18h51

Bonjour,
Je suis un traitement depuis environ 5 ans. Je m’interroge beaucoup notamment sur la question de la durée de prise de ce traitement. Au regard des témoignages j’ai quelques réponses, merci à vous
Concernant ma vie avec ? je ne me vois pas sans…. les bénéfices sont beaucoup trop importants pour arrêter.
Corinne

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