J’ai testé la cryothérapie, 3 minutes de froid extrême en cabine

par Marie-Françoise Souchet

En pleine expansion, les cabines de cryothérapie corps entier font leur apparition en instituts, centres de thalasso, spas et clubs de sport. Les séances de thérapie par le froid semblent être ainsi à la portée de tous. Pourtant avant d’entrer dans une cabine, il faut en connaître les risques et effets secondaires et les précautions à prendre.

A l’origine dédiée à la récupération musculaire des sportifs de haut niveau après l’effort ou un traumatisme, la cryothérapie innove désormais plus largement dans le domaine de la santé et du bien-être promettant : soulagement de douleurs articulaires, assouplissement de muscles tendus, lutte contre les problèmes circulatoires, élimination de la sensation de fatigue, et même amélioration de notre sommeil.
 

Le principe de la cryothérapie

Au contact d’un froid sec et intense de moins 110°C pouvant aller jusqu’à moins 190°C (produit par l’azote liquide) pendant 3 minutes, l’organisme déclenche des effets hormonaux et biochimiques qui améliorent considérablement ses prédispositions au soulagement des douleurs corporelles. Pour se protéger de ce choc thermique inattendu il sécrète des endorphines et du cortisol.

On veut bien y croire car les Egyptiens utilisaient déjà l’eau glacée pour retrouver énergie et tonus, soigner leurs blessures ou calmer les inflammations.

 

Les bienfaits du froid

Ses bienfaits sont reconnus pour soulager et prévenir une multitude de symptômes qui pourraient éviter la prise d’anti-inflammatoires mais on ne peut revendiquer que la cryothérapie guérit. Ses indications s’étendent du domaine de la cosmétique, de la minceur, de la fermeté de la peau jusqu’au traitement du stress.
J’ai donc eu envie de tester cette méthode. Mais allais-je supporter ce froid intense auquel mon organisme allait être soumis, moi qui suis frileuse…
C’est au centre de thalasso de Vendée, à Saint-Jean-de-Monts (qui vient de fêter ses 30 ans) que j’ai décidé de passer à l’acte, sachant qu’un médecin y est présent et que plusieurs séances sont au programme de la nouvelle Cure « Zen et Sommeil » pour les personnes en situation de fatigue chronique ou d’épuisement moral. Le centre reçoit aussi l’équipe du club de basket de Challans qui vient en cryo avant chaque match pour intensifier son entraînement et après pour optimiser la récupération.

Ma séance CCR cryothérapie corps entier

J’avais bien reçu en amont les recommandations : pas de sport intensif juste avant la séance, pas de maillot de bain mouillé, être bien sèche, sans trace d’humidité ou de transpiration qui risquerait de gèler sur la peau. Pas de crème sur le corps et particulièrement sur les jambes. En tenue d’Eve, si ce n’est un sous-vêtement en coton.
Je me présente donc bien reposée à 17h30 en peignoir après avoir enlevé montre et bijoux (tout objet métallique doit être retiré : bagues, colliers, chaînes de cheville, et les piercings couverts si vous en êtes porteuse).

femme en train de tester une séance de cryothérapie

On ressent une sensation de bien-être immédiate et quelque temps après un regain d’énergie comme si toute fatigue était envolée.


On me remet une feuille de consentement rappelant comment la séance va se passer. En air sec debout seule dans une cabine refroidie à l’azote liquide, où la tête n’est pas soumise au froid. Ses effets possibles : sensation désagréable de douleur ou de brûlure en des points très localisés constatée chez des personnes très sensibles.
Les règles de sécurité avant et pendant la séance et la liste des contre-indications suivantes me semblent nombreuses : maladie cardiaque (trouble du rythme, antécédent d’infarctus, insuffisance coronarienne, malformation congénitale…), artérite et micro-angiopathie diabétique, syndrome de Raynaud, asthme au froid, infection actuelle (ne pas être enrhumée ou grippée), toute affection non stabilisée, grossesse, Pace-Maker, dispositif sous-cutané comme implants, prothèses, piercings…
En salle d’attente, un homme en rémission de cancer depuis plusieurs années ayant oublié de signaler son cathéter (souvenir de chimiothérapie) n’a pu être autorisé à faire sa séance.
Après avoir signé la décharge « sincère et volontaire » je suis prête et impatiente à recevoir le baptême du froid.

J’enfile un sous-vêtement sec, mes chaussons en éponge (protection obligatoire des pieds) et des gants protecteurs (facultatifs).

J’entre dans la cabine, la thérapeute referme la porte et comme dans un ascenseur, je m’élève jusqu’à ce que ma tête sorte à l’extérieur. Elle me met une collerette autour du cou me faisant ressembler à Pierrot : ainsi je n’inhalerai pas l’azote bien qu’il ne soit pas un gaz toxique (il compose 78 % de l’air) et je ne subirai pas le froid sur le visage. Elle me conseille de ne pas rester immobile pendant la séance.

Dans la cabine

Quand le système démarre, surprise. Une douce chaleur m’envahit quelques secondes puis je sens le froid s’accentuer très vite. Les mains sur le rebord de la cabine, je n’oublie pas de tourner doucement sur moi-même en piétinant et d’agiter mes mains comme des marionnettes. La thérapeute reste présente, attentive à mes réactions surveillant le thermomètre qui continue de descendre et que je n’ose regarder…TOUT VA BIEN. Au moment où je commence vraiment à être saisie de froid et ressentir quelques picotements, il affiche moins 146°C et on m’annonce qu’il me reste 30 secondes. Déjà presque fini ! Je suis fière d’avoir été jusqu’au bout des 3 minutes, un temps qui finalement m’a paru court. Je retrouve mon peignoir avec bonheur et je peux boire de l’eau à température ambiante mais non chaude.

J’éprouve une sensation de bien-être immédiate et quelque temps après un regain d’énergie comme si toute fatigue était envolée.

Ma peau paraît veloutée et plus lisse : on sait que le froid entraîne une vasoconstriction des vaisseaux sanguins et agit sur le drainage des tissus et l’élimination des toxines. Un bon dîner et un excellent sommeil jusqu’à 9h du matin sans micro-réveils ont suivi cette épreuve du froid.

Rythme des séances

Pour les douleurs chroniques comme les rhumatismes ou bien les troubles du sommeil, plusieurs séances rapprochées sont conseillées pour une efficacité durable. Peu d’études scientifiques à ce jour mais rhumatologues et kinésithérapeutes s’y intéressent de près dans le but de limiter la prise de médicaments.
Cure Zen et sommeil de Valdys Resort Saint-Jean-de-Monts
Marie-Françoise Souchet
 
Photo averie woodard

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1 commentaire

Victoria 9 octobre 2019 - 12h25

Merci pour ce partage d’expérience 🙂 J’aimerais sauter le pas mais déjà que je supporte mal le froid en général, je ne sais pas si c’est une bonne idée. A tester comme on dit si bien !

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