Après Coimbra, on continue notre découverte du centre du Portugal avec Ilhavo et Aveiro, la Venise portugaise.
Ilhavo, quand l’utopie rejoint l’Art et l’Industrie
Aujourd’hui, c’est toujours un lieu de vie en activité. Vista Alegre produit plus de quarante millions de pièces par an, exportées dans plus de soixante pays.
La visite du Musée va nous permettre de comprendre l’alchimie complexe pour arriver à maîtriser la fabrication de la porcelaine et la porter au niveau le plus luxueux. La cuisson à la bonne température du kaolin et de l’argile est primordiale pour garder l’intégrité de la pièce sortie de l’imagination de son créateur. Il faut cuire et recuire les couleurs posées à la main par des artistes que nous voyons à l’ouvrage… il faut six à sept mois pour une œuvre originale.
Les ateliers reçoivent des stagiaires du monde entier. Il faut cinq ans de formation pour être reconnu Artiste du groupe Vista Alegre Atlantis.
Au XIX ème siècle des fours immenses en pierre réfractaire reçoivent les pièces à cuire à une température de plus de mille degrés. On utilise alors le bois et le charbon pour la mise en chauffe. Une centaine d’ouvriers est à la manœuvre pour garder constante la température de la première cuisson.
Vista Alegre, la première usine de porcelaine du Portugal
Galeries et vitrines nous font découvrir les collections : arts de la table, sculpture, Art Nouveau et évolution esthétique de la production de la porcelaine. On y travaille aussi le verre et le cristal reconnu comme le meilleur cristal de luxe de fabrication artisanale dans le monde.
La communauté ouvrière est présente à travers les objets et outils servant à façonner leur travail au quotidien et de son lien affectif avec l’usine.
La première usine de porcelaine du Portugal
La traversée du village nous donne à réfléchir sur la condition ouvrière à cet endroit à la fin du XIX ème siècle : soumission, protection, meilleur production ? On voit l’évolution du village qui suit celui de la modernisation de l’usine. Modestes maisons de trois pièces, arrivée du confort, un dortoir pour les ouvriers extérieurs, l’assistance médicale, un buraliste marchand de tabac, un coiffeur. Les ouvriers recevaient un ticket par semaine pour une coupe. Un étonnant théâtre construit en 1826. Rénové, une jeune troupe y joue régulièrement. Une crèche fonctionnera jusqu’en 2006. Enfin la chapelle Senhora da Penha de França rachetée par le maitre des lieux en 1816. On peut y voir les premiers essais en bleu et blanc des carreaux de faïence « les azulejos ».
La vision utopique de José Ferreira Pinto Basto entre le monde du travail, l’art et l’industrie, se ressent en séjournant dans le complexe hôtelier tout nouveau, qui vient d’ouvrir sur le site. Dédié à l’histoire de la porcelaine il s’intègre directement à l’usine et au village.
Aveiro, la Venise portugaise
Là aussi laissons nous guider par « l’insolite vers Alveiro en embarquant sur des barques colorées (barcos moliceiros) servant autrefois à la récolte des algues dans le lagon de Ria de Aveiro.
C’est en glissant le long des canaux, que l’on visite cette charmante petite ville à quelques encablures de la mer. Les embarcadères se succèdent le long des quais et nous permettent de découvrir des ensembles de maisons de style Art Nouveau. Après la visite du musée un vino verde et une pâtisserie, pourquoi pas !
Juste après le lagon, un salut à la mer avant de quitter cette terre accueillante du Portugal. « La Costa Nova », un vrai décor pour la photo ! Une multitudes de petites maisons en bois, rayées de blanc et de couleurs vives ou pastels. Ce sont d’anciens entrepôts et abris de marins… un charme fou…une barre de dunes les protègent de l’océan… une église navigue dans des vagues de sable.
On aperçoit le phare de la « Bara », le plus haut du Portugal.
On se prend à rêver… et si nous restions là…un peu plus longtemps !
Texte et Photos Jacques Douay
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Aéroport le plus proche : Porto
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