Cela fait maintenant plusieurs mois que les pharmacies de France se trouvent en rupture de stock des crèmes aux œstrogènes pour le traitement de la sécheresses vulvovaginale post-ménopausique, mais aussi des gels à base de 17 beta estradiol prescrits pour le traitement hormonal de la ménopause.
Tout a commencé au printemps avec la Colpotrophine®, largement prescrite aux femmes souffrant de sécheresse vaginale. L’explication donnée par le laboratoire TEVA est la suivante : il s’agit d’un problème de stabilité du conservateur entrant dans la composition du produit, mais sans que pour autant on n’ait constaté quelqu’effet secondaire que ce soit. Par conséquent, la chaîne de production est arrêtée.
Qu’à cela ne tienne, nous autres gynécologues, nous sommes empressés de prescrire des préparations de même composition à savoir : Trophicrème®, Physiogine® et Gydrelle® et au bout de très peu de temps … ces trois spécialités vinrent aussi à manquer et ne sont toujours pas réapparues dans les pharmacies !
Que faire malgré tout pour soulager celles qui avaient bien besoin de ce traitement ?
Pour l’instant -et en priant le ciel que cela ne dure pas – appliquez une crème protectrice comme la crème LHF Calendula, du Cold Cream, Homéoplasmine, Cicalfate, Bariederm bref, testez ce qui vous convient le mieux.
A priori, les femmes prenant un traitement hormonal par voie générale, ne devaient pas être concernées par ce problème. Seulement voilà, un peu plus tard, c’est leur tour, car Estreva® vient à briller par son absence dans les officines ! Explication du laboratoire TEVA qui fabrique aussi ce gel : la nouvelle usine en Belgique a rencontré une difficulté avec le bouchon du flacon-doseur du médicament. Soit !
Et là, je vous laisse deviner la suite : on se met à prescrire les deux gels équivalents, à savoir Oestrodose® et Délidose®, jusqu’à ce que … il n’y en ait plus dans les pharmacies !
L’affaire commence sérieusement à se corser, car priver une femme de son traitement hormonal, c’est une vraie vacherie !
Que proposer ?
Pour l’instant il nous reste – mais pour combien de temps ? – les patchs de 17 beta oestradiol. Va falloir s’habituer à être « timbrée » !
Passer aux oestrogènes par voie orale plutôt que transcutanée? Oui, mais à condition que vous n’ayez aucun facteur de risque vasculaire (tabac, hypertension, antécédents cardiovasculaires) car, le fameux 17 beta oestradiol n’augmente pas le risque vasculaire qu’à condition qu’il soit administré à travers la peau et non par voie orale !
J’espère que ces explications auront éclairé celles qui on couru toutes les pharmacies du quartier pour dégoter le dernier tube de crème ou de gel avec ces oestrogènes auxquels elles doivent, au moins en partie, leur qualité de vie de femme ménopausée ! Et souhaitons surtout que cela rentre rapidement dans l’ordre !
Je vous propose que cette nouvelle rubrique « INFO GYNECO » soit la vôtre en répondant aux questions que vous poserez ici.
Il ne s’agit évidemment pas de faire de la consultation en ligne, mais de repérer et traiter tous les sujets d’intérêt collectif.
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Odile Bagot est gynécologue et auteure du Dico des Nanas. Suivez la sur sa page Facebook.[/infobox]
5 commentaires
Justement, nous deux sont directement concernées- plus d’Estreva et les autres – cela devient angoissant. Y-aurait-t-il une autre raison pour cette « pénurie » ?
Je me suis évidemment posé la question. Seul le laboratoire TEVA qui fabrique Colpotrophine et Estréva a communiqué par lettre circulaire aux médecins. Ces deux produits faisant partie des best-sellers dans leur gamme, il est plausible que l’augmentation importante de la demande ait surpris les autres fabricants dont la production n’arrive pas à suivre …
Estreva est il remis sur le marché ?
oui !
Bonjour,
Impossible de trouver Oestrodose et Estreva à Paris et aux banlieues Parisiennes.
Tellement frustrant et énervant que ces deux-là sont en rupture en même temps.
Et les pharmacies ne peuvent pas me donner des explications.
Je préfère Oestrodose car il ne me donne pas mal aux seins.
L’effets secondaires quand on arrête les traitements sont vraiment insupportables pour moi.
Créent-t-ils cette pénurie volontairement, je me demande.