punta cana plage reépublique dominicaine

Tui Academy : quand le tourisme
aide les femmes

par Evelyne Dreyfus

La TUI Care Foundation a levé un voile discret sur ses actions en République Dominicaine et nous a révélé, entre autres,  trois émouvantes, histoires de femmes.

On le sait, le bien fait peu de bruit, le bruit fait peu de bien. C’est tout, à l’honneur de cette fondation, émanation du tour-opérateur leader TUI mais cependant indépendante, de ne pas faire grand bruit de ses actions multiples à travers le monde (une cinquantaine de programmes en cours) pour venir en aide, avec le soutien de l’association Plan International, à des populations fragiles ou à la nature menacée

Chacune de leurs actions est une pacifique bombe à fragmentation. Une personne aidée et éduquée va, par son exemple, en entraîner d’autres à faire évoluer leur existence et à prendre conscience de leur cadre de vie.

Trois stars sans paillettes

Yoismerlyn, Sahory et Yomaira en sont les actrices et témoins. Après une formation obtenue par la TUI Care Foundation, elles ont aujourd’hui un emploi dans un des grands Resort hoteliers de Punta Cana, haut lieu du tourisme de masse en République Dominicaine. Elles ont bénéficié, toutes les trois du programme TUI Academy qui offre une formation professionnelle et des opportunités de carrière à des jeunes (et majoritairement des femmes) issus de communautés vulnérables.

Il allie formation théorique, formation sur le terrain et coaching sur les aptitudes à la vie quotidienne. Chaque TUI Academy est unique en fonction de sa destination et offre une v ariété de qualifications professionnelles. Depuis 2019, 517 jeunes entre 18 et 29 ans en ont profité. Le choix des candidats ne se porte pas prioritairement sur les « premiers de la classe » mais surtout sur celles et ceux qui nécessitent le plus de protection. La plupart obtient un job dans les trois mois suivant la fin de leur formation. A travers eux, des centaines de familles sont concernées et aidées.

republique dominicaine et tui academy pour les femmes

Le taux de chômage des jeunes est élevé dans le pays, et même si les hôtels et les centres de villégiature recherchent du personnel qualifié, de nombreux jeunes ont un faible niveau d’éducation et ne possèdent pas les connaissances et les compétences nécessaires. Dans le même temps, les jeunes – en particulier les filles et les jeunes femmes – risquent d’être exploités, ce qui conduit à des environnements de travail dangereux et instables et à un taux élevé de grossesses chez les adolescentes.

La TUI Academy Dominican Republic, avec Plan International, a pour objectif d’autonomiser les jeunes sur le plan social et économique, et de permettre aux étudiants, dont 60 % sont des femmes, de se protéger contre l’exploitation sexuelle et d’accroître leurs chances d’obtenir un emploi

Courage, espoirs et rêves

portraits tui academy republique dominicaine

SAHORI est mère célibataire, issue d’une famille nombreuse, elle a 24 ans et déjà deux enfants de 7 et 6 ans. Elle a quitté l’école à la fin du collège.  Les jeunes, ici, n’ont pas beaucoup de travail. Elle parle sous le regard encourageant et quasi-maternel de Hilma qui tient le rôle de tutrice d’études. Un regard qui dit aussi sa fierté pour la réussite de ces jeunes pousses qui font des émules dans leur entourage.

Quand elle a eu vent du programme de la TUI Academy par Hilma, Sahori a perçu de la lumière au bout du tunnel de sa jeune vie. Pendant les quatre mois qu’a duré sa formation auxquels s’ajoutent deux mois de spécialisation dans l’un des métiers du tourisme, elle prenait tous les jours, matin et soir le bus pendant que sa mère gardait les petits.

La TUI Care Foundation paie les transports pendant toute la durée de la formation car ces jeunes viennent souvent de loin. Depuis trois ans, Sahori a  un travail à plein temps au bar d’un des hôtels partenaires. Elle a  créé en parallèle et à son compte un petit business d’onglerie dans son village. C’est peu de dire que sa vie a changé. «Avant je n ‘avais  jamais mis les pieds dans un hôtel dit-elle  et de toute façon dans une station balnéaire aussi touristique, sans être aidé voire pistonné, on n’arrive à rien quand on vient d’univers aussi différents ».

Nul doute qu’elle s’est parfaitement adaptée. «  Avec mes clients, c’est une vraie relation sourit-elle. C’est comme s’ils venaient chez moi, un peu comme des amis. Il faut gagner leur confiance et s’adapter aux différentes nationalités qui ont des attentes différentes. Il y a ceux à qui je claironne dès le matin un bonjour sonore et avec lesquels on engage vite la conversation. Il y a ceux qui ont besoin de plus de distance et tout le monde doit être satisfait »

YOMEIRA a vingt ans et un look entretenu de mannequin avec ses grands yeux et sa coupe au carré mi-long lissé et blondi. Des entretiens d’embauche, elle en a fait par dizaines, tous secteurs confondus. Sans réponse. Son oncle a entendu parler du TUI Care Foundation Academy Project sans en savoir plus. Mais Yomeira a décidé de creuser l’idée et de faire des recherches.

L’exploitation sexuelle n’étant pas rare dans la région, il était inquiet et réticent à l’idée de voir sa fille partir tous les jours en bus vers une école et des hôtels inconnus de lui

Convaincue dès le premier entretien avec Hilma, il lui a fallu convaincre sa famille et particulièrement son père. L’exploitation sexuelle n’étant pas rare dans la région, il était inquiet et réticent à l’idée de voir sa fille partir tous les jours en bus vers une école et des hôtels inconnus de lui. Mais Yomeira n’a jamais renoncé ni cessé de fournir les efforts nécessaires pour s’accrocher. Sans regrets bien au contraire. « Tout a changé si vite et si bien dans ma vie » dit-elle encore étonnée. « Je m’exprimais mal, j’avais du mal à communiquer ». Si elle reste encore un peu réservée, elle sait de façon certaine qu’elle va encore beaucoup gagner en confiance. Papa chauffeur de bus pour touristes et maman aide-pâtissière ont finalement soutenu la démarche de leur fille en voyant que c’était du sérieux.

hôtels punta cana tui academy

Elle travaille aujourd’hui à la réception d’un hôtel et n’est pas la dernière à parler de sa success story auprès de son entourage. Peut-être restera-t-elle dans l’hôtellerie, peut-être pas. Yomeira avoue caresser un rêve : travailler dans le domaine des soins esthétiques et d’une certaine manière elle sait que tous les espoirs sont permis.

YOISMERLYN  a 19 ans et d’ambitieux projets en tête depuis qu’avec la TUI Academy elle a gagné en confiance elle aussi. Pour l’instant elle travaille au service sécurité d’un Resort hôtelier. Plus tard, elle ambitionne de devenir médecin. Elle avait entendu parler du projet TUI Academy par une association de femmes, y a tout de suite cru, encouragée en cela par sa mère, et senti que suivre cette formation serait la clé de son changement de vie. Elle ne croit pas si bien dire. « Ça m’a totalement changée. J’étais une personne très insécure. Je suis devenue moi-même. Sans cette formation et ce travail, je serais vraiment très différente ».

Yoismerlyn a deux frères et une sœur et plein d’espoir en l’avenir. « Travailler à Punta Cana est une référence dans le tourisme et comme notre diplôme est valable dans tout le pays, cela permet des possibilités d’évolution ». Mais surtout, Yoismerlin a un autre projet : devenir médecin. Pour cela elle a commencé des cours via Internet et grâce à l’argent qu’elle gagne désormais, elle espère pouvoir se payer les études pratiques de médecine à Saint-Domingue. L’hôtel lui permet d’étudier en parallèle.

En moyenne ces jeunes femmes gagnent l’équivalent de 200 dollars mensuels auxquels s’ajoutent les pourboires. Au Royalton Punta Cana hôtel où je les ai rencontrées, les employés partagent leurs pourboires, ce qui leur rapporte « au minimum » dit l’une d’elles 80 dollars de plus et, certains mois de pic touristiques de quoi doubler leur salaire.

Beaucoup d’autres missions sont menées par la TUI Care Foundation, notamment pour susciter et accompagner la transition écologique. Le but est de permettre aux autochtones de préserver, voire même de réparer leur environnement en apprenant d’autres pratiques. Des mutations pas toujours faciles à mettre en place mais progressivement acceptées dans la mesure où les revenus de familles entières en dépendent. Le miroir de la TUI Care Foundation reflète une image encourageante et méconnue du tourisme de masse.

Pour en savoir plus : https://www.tuicarefoundation.com/fr

Evelyne Dreyfus

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