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Dans la chaleur de l’été 2014, dans le bruit du festival, son agitation, sa gaieté, ses couleurs, il y avait à la prison Sainte Anne, cette vidéo en boucle d’une femme qui racontait son histoire de déportée, qui racontait l’horreur de cette histoire avec le calme, la force, la beauté aussi qui est la sienne.
Ces jours ci, je lis » Et tu n’es pas revenu » de cet auteur (éditions Grasset)
Marceline Loridan-Ivens est née en 1928, elle est romancière, scénariste, réalisatrice, actrice.
Déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père, elle sortira en vie de cet enfer, lui, n’est jamais revenu. Le livre a la forme d’une longue lettre qu’elle adresse à ce père tendrement aimé, qui affirmait : » Toi, tu reviendras peut être parce que tu es jeune, moi, je ne reviendrai pas ». A cette prophétie, Marceline répond : » j’ai vécu puisque tu voulais que je vivre (…) t’écrire m’a fait du bien ».
On retient ses larmes tant le récit est poignant, condensé, d’une douleur contenue qui cherche au travers des mots à se frayer un chemin, qui trouve par la mise en mots une forme d’apaisement. Ecrit conjointement avec la journaliste Judith Perrignon, le texte ne verse jamais dans l’auto-complaisance, le ton se veut presque neutre, factuel jusqu’à cette question cruciale qu’on pressentait entre les lignes : « Tu penses qu’on a bien fait de revenir des camps »?
Dominique Mallié
Et tu n’es pas revenu, de Marceline Loridan-Ivens
La première fois que j’ai « rencontré » Marceline Loridan-Ivens, c’était lors de l’exposition « Les Lucioles » (Collection LAMBERT) à la prison Sainte Anne, ici, à Avignon, l’année dernière : une vidéo où elle évoquait son « séjour » à la prison, antichambre de la déportation vers les camps d’extermination. Je me souviens que cette vidéo était au premier étage de l’expo et que c’était un peu comme un aboutissement, voire même le but pour certains : on cherchait Marceline et son témoignage.
Dans la chaleur de l’été 2014, dans le bruit du festival, son agitation, sa gaieté, ses couleurs, il y avait à la prison Sainte Anne, cette vidéo en boucle d’une femme qui racontait son histoire de déportée, qui racontait l’horreur de cette histoire avec le calme, la force, la beauté aussi qui est la sienne.
Ces jours ci, je lis » Et tu n’es pas revenu » de cet auteur (éditions Grasset)
Marceline Loridan-Ivens est née en 1928, elle est romancière, scénariste, réalisatrice, actrice.
Déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père, elle sortira en vie de cet enfer, lui, n’est jamais revenu. Le livre a la forme d’une longue lettre qu’elle adresse à ce père tendrement aimé, qui affirmait : » Toi, tu reviendras peut être parce que tu es jeune, moi, je ne reviendrai pas ». A cette prophétie, Marceline répond : » j’ai vécu puisque tu voulais que je vivre (…) t’écrire m’a fait du bien ».
On retient ses larmes tant le récit est poignant, condensé, d’une douleur contenue qui cherche au travers des mots à se frayer un chemin, qui trouve par la mise en mots une forme d’apaisement. Ecrit conjointement avec la journaliste Judith Perrignon, le texte ne verse jamais dans l’auto-complaisance, le ton se veut presque neutre, factuel jusqu’à cette question cruciale qu’on pressentait entre les lignes : « Tu penses qu’on a bien fait de revenir des camps »?
Dominique Mallié