L'art de ne pas être grand-mère

par Cathie Fidler

Si, de par les aléas de la vie, on n’a pas (encore) de petits-enfants, on nous jette un regard plein de compassion qui semble dire « Oh ma pauvre, comme tu dois te sentir inutile ! Tu ne peux pas imaginer la joie que ces petits  nous donnent…bla bla bla … » Ce à quoi nous sommes forcées de répondre avec sympathie, parce que ce sont quand même nos amies, et que nous les aimons beaucoup, elles et leur ribambelle de gamins.
Alors, vous toutes, « non-grands-mères » de France et d’ailleurs, rejoignez-moi dans la lutte ! Cessons de nous laisser tyranniser ! Jouissons sans culpabilité aucune de notre liberté, celle de ne pas être coincée tous les mercredis, un weekend sur deux, comme les parents divorcés ; de ne pas voir notre maison dévastée à toutes les petites vacances ; nos habitudes bouleversées ; la visite de nos amis, repoussée aux calendes… Apprécions aussi le plaisir de ne pas être ignorées par des adolescents soudain devenus indifférents, plus préoccupés de leurs écrans que de leur dévouée grand-mère.
Mais surtout, cessons de tenter de nous justifier. Si nos enfants adultes (si toutefois nous en avons, mais il est question là d’encore une autre exclusion douloureuse dont il faudrait parler) ont fait le choix temporaire, ou définitif, de ne pas procréer, nous ne sommes, pour autant, ni des brebis galeuses, ni des pleureuses à plaindre. Nous avons, au quotidien, d’autres centres d’intérêt, que certaines (pas toutes !) ne semblent plus avoir le temps d’explorer…
Mais bien sûr, je dis ça aujourd’hui. Nul doute que si, un jour, autour de mes quatre-vingt-dix ans, j’apprends que la grand-maternité va me tomber dessus, je rejoindrai le bataillon des mamies gâteuses, sans proférer le moindre mea culpa. Sauf qu’à cet âge-là, ce ne sera même plus étonnant.
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4 commentaires

ryna 15 mai 2015 - 16h20

En quoi faut-il se justifier de vouloir ou non être grand-mère? De toute façon, quoi qu’il arrive on ne nous demande pas notre avis, fort heureusement (il ne manquerait plus que nos enfants nous demandent l’autorisation d’en avoir eux-mêmes!!) . J’ai 2 petits enfants, j’en suis heureuse, pas gâteuse ni esclave, c’est une relation affective nouvelle. Je ne me sens ni plus vieille ni submergée par des obligations parasites, je vois ça comme une dimension supplémentaire de ma vie, une de plus, et qui n’affecte nullement les autres. Qu’on ne me parle pas de grands-mères « coincées » par leurs petits enfants , s’il en est ainsi c’est bien qu’elles l’ont voulu!

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Christine zc 15 mai 2015 - 21h13

j’adore mes petits enfants ,plus que tout.. mais je travaille ,je vais au ciné ,je lis .ce n’est pas toute ma vie…

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Lydia 13 juin 2015 - 23h15

excellent 😀 ! effectivement le tout est ne ne pas se laisser marcher sur les pieds et asservir au cliché confiture, j’en connais une dont ce n’est pas le genre, pourtant elle adore sa petite fille.

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nadine 9 décembre 2015 - 19h33

J’ai été grand-mère à 45 ans c’est dire si j’étais pas prête, mais cette adorable poupée a toujours été pleine d’allant vers une grand-mère pas très au point, ! Puis cette année je suis de nouveau grand-mère… beaucoup plus réceptive 9 ans après. Etant donné que j’ai 4 enfants je vais avoir l’opportunité de me bonifier et finir par être une grand-mère parfaite !!!

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