Putain, je suis cas contact !

par Marielle Turquais

Un message sur mon répondeur hier et ça y est le couperet tombe : j’ai été exposée à une personne positive au Covid ! C’était Jeudi dernier : je suis donc « cas contact » : quelle horreur !
Cas contact covid

Je suis cas contact !

Le message me préconise de m’isoler, de bien surveiller les symptômes qui pourraient advenir, de prendre ma température quotidiennement et, le cas échéant de me faire tester. Cette dernière petite phrase est prononcée tout bas, visiblement avec la volonté de ne pas trop m’effrayer mais bon, c’est dit.
Je n’en reviens pas ! Merde ; comment cela peut- il m’arriver à moi ?!
A moi qui prends toutes les précautions, et ne vois pratiquement personne depuis des jours ! Et « bim ! », il aura fallu que j’aille faire vacciner mon chien contre la rage et que je tombe sur la vétérinaire remplaçante pour que cela m’arrive. Et là, c’est bien moi qui aurais besoin d’être vaccinée contre la rage !
Je lui en veux à cette gamine de m’avoir ainsi mise en danger, de m’avoir ainsi exposée à ce virus assassin. Bon, je dois reconnaitre qu’en l’occurrence c’est en réalité elle, cette jeune vétérinaire, qui est potentiellement en danger, pas moi. Enfin, disons que ce n’est pas encore certain pour ce qui me concerne.
En me remémorant la scène, je finis par me souvenir que nous étions masquées l’une et l’autre durant toute la consultation. Par conséquent – enfin si ce que l’on nous dit sur le port du masque est vrai – le risque que le virus ait pu me sauter dessus durant les 10 minutes que nous avons passées ensemble est, pensai-je pour me rassurer, assez faible.

Que faire alors ?

Immédiatement me masquer pour protéger mon mari et mon fils et pour tenter de me soulager de cette angoisse sourde qui ne me lâche plus. Pas certain que cela me soulage durablement car, à son tour, mon mari s’affole et enfile le masque qu’il avait sous la main. Il a beau dire que, le contact ayant eu lieu il y a 5 jours, je serais déjà malade si j’avais été contaminée, je le sens soudain très inquiet pour lui-même et la contagion naissante qui le menace. Mon fils, lui, interrompt à peine son jeu vidéo pour prendre note de la nouvelle. Indubitablement sa façon habituelle de se protéger d’un trop plein d’angoisse qui ne fait que s’amplifier au fil des semaines.
Mon médecin interrogé dès le lendemain sur le sujet me préconise sans ambage d’aller me faire tester, en effet ! Moi qui espérais du réconfort de son côté, c’est raté ; contamination peu probable dit -il mais se tester est le seul moyen d’être formel.
Je me mets donc en quête d’un laboratoire susceptible de me tester rapidement et je suis agréablement surprise : j’obtiens un rendez-vous le soir même et n’ai même pas besoin de faire la queue. Une charmante jeune femme me fait assoir dans le grand hall de la clinique, derrière un paravent. Elle me plante alors dans la narine gauche une grande tige fine et pointue et semble prendre un malin plaisir à l’agiter au fond de mes sinus. Je suis étonnée car, certes, c’est très désagréable mais ne correspond en fait pas vraiment à ce que j’avais imaginé. Je sursaute quand même sur ma chaise. Enfin, au bout de cinq longues secondes, d’un geste sûr, elle retire sa flèche de mon nez puis m’annonce qu’elle va s’attaquer à mon autre narine. Elle se moque de moi ? Une narine devrait suffire, non ? Elle ne me laisse pas le choix de refuser cette nouvelle partie de plaisir et engage sa flèche. Cette fois, je suis moins surprise, je sais à quoi m’attendre mais bon je n’aime toujours pas cette intrusion et sursaute à nouveau !

48 heures d’attente

Ouf, c’est fini ! Aucune douleur résiduelle, je peux rentrer chez moi : les résultats me parviendront dans 24 à 48h, me dit- on.
Sur le chemin du retour, je me sens à la fois soulagée que cet examen que j’appréhendais soit derrière moi et à la fois de plus en plus inquiète de ce que les résultats pourraient révéler.
J’ai chaud, j’ai froid. Je ne me sens pas hyper bien. En arrivant chez moi, je prends ma température : 37.5. Hum ! Inquiétant ! Ma nièce avait 37.4 lorsqu’elle a été testée positive. Moi qui ne surveille jamais ma tension, je décide soudain d’aller la relever ; cela pourrait être un signe aussi. 14/8 !
N’est- ce pas la preuve que la Covid s’est emparée de moi ? Un peu de stress sans doute aussi mais bon cela n’explique pas tout. La nuit va être longue.
Le lendemain, je n’ai envie de rien faire… je me traine. Je joue à Uno, je lave ma voiture… autant d’activités passionnantes qui m’évitent de trop gamberger.
A 15h50 le SMS m’indique que mes résultats sont disponibles.  Je dois m’y reprendre à 3 fois avant que de parvenir à me connecter.
Négatifs !
Je n’ai jamais été aussi contente d’échouer à un test.

 

Marielle Turquais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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