Octobre sera rose ! Plus de tabou autour du cancer du sein

par Odile Bagot

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Octobre Rose nous rappelle que 55 000 femmes sont touchées chaque année en France, par le cancer du sein et que des dizaines de milliers ont traversé cette épreuve. Sachant qu’une française sur neuf sera atteinte par cette maladie au cours de sa vie, nous sommes toutes concernées, soit personnellement, soit par une femme de notre entourage proche ou lointain. La peur, mauvaise conseillère, est toujours tapie quelque part, nous laissant sans ressource face à la maladie, ou impuissante à soutenir celle qui compte sur nous.

Mais quoi de plus anxiogène que de ne pas savoir ?

C’est pour cette raison que j’ai choisi, pour ce mois d’octobre, de consacrer ma chronique à lever les tabous autour du cancer du sein.

Expliquer étape par étape, dédramatiser, apporter des conseils simples, prendre du recul, tel est mon objectif.

Lorsque je lis un article, j’aime toujours savoir de quelle place s’exprime l’auteur. Pour ma part, il s’agit bien sûr de ma posture de médecin, gynécologue, psychosomaticienne formée à la psychanalyse, mais aussi de l’expérience partagée avec mon mari – et néanmoins confrère – qui ne s’occupe que de soins de support en cancérologie Et c’est surtout, en tant que femme que j’écris, pour avoir fait, comme beaucoup d’entre vous, un bout de chemin avec telle amie, en simple copine, avec le coeur, les larmes et parfois le rire, loin d’un savoir médical souvent aseptisé.

Alors, c’est parti ! Le cancer du sein, vais-je m’en sortir ?

«Quelles sont mes chances, est-ce que je vais m’en sortir ? » Voilà la question qui taraude chacune, mais n’est pas toujours exprimée tant la réponse est redoutée.

Répondre par un chiffre statistique, c’est se tromper d’adresse pour de multiples raisons. Au moment de l’annonce du diagnostic, la pensée est comme sidérée. Nous ne pouvons alors qu’offrir notre écoute, notre compétence, notre disponibilité de médecin ou alors notre présence, notre amitié ou notre amour indéfectibles, quand on est un proche. Un travail de thèse a montré que, dans les trois premières semaines après l’annonce du diagnostic, aucune femme ne pouvait envisager d’idée positive en rapport avec sa maladie.

Cela parait évident, mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’après ces trois semaines réfractaires, un voile se lève laissant découvrir que oui, il y a quelque chose à vivre !

Certaines femmes voudront tout de même s’accrocher à un chiffre, dès l’annonce du diagnostic ou au décours de la maladie. On peut parfois les rassurer avec ce chiffre : trois cancers du sein sur quatre guérissent avec les traitements actuels. C’est encourageant, non?

Savoir pour avoir moins peur et agir plutôt que dire !

 

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Soutien-Gorge en photo ©Empreinte
 

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