le centre de sète, la ville de brassens

Sète, toutes voiles dehors

par Evelyne Dreyfus

La simplicité, la force de l’amitié, le caractère bien trempé des chansons de Georges Brassens prennent leur source à Sète. La ville lui ressemble. A moins que ce ne soit l’inverse. Une ville à aimer, toutes voiles dehors.

le centre de sète, la ville de brassens

Le centre ville


Elle a du charme cette cité avec son dédale de canaux, ce mélange de plages, de lagune et de montagne, cette architecture aux tons italiens. Sans compter la gastronomie qui s’inspire beaucoup de l’Italie elle aussi.

Sète, la ville de Brassens

On peut, sur Sète, avoir différents regards. Celui d’une ville portuaire (elle est le premier port thonier de la Méditerranée). Celui d’une ville du Sud animée et où il fait bon vivre. Celui d’un univers culturel qui a vu naître aussi bien Paul Valéry que Jean Vilar, le peintre Soulages, Manitas de Plata et Georges Brassens. Agnès Varda y revenait souvent ; c’est là qu’elle avait tourné son premier film, inaugurant le cinéma de la Nouvelle Vague, «La Pointe Courte ».
Sète est aussi devenue, ces dernières années, un cadre que bien des Français reconnaissent sans y être jamais allés. Si Sète vous donne une impression de déjà vu, c’est probablement parce que vous êtes sous influence télévisuelle. On y tourne chaque jour les épisodes des séries télé Candice Renoir et Demain nous appartient. Une manne pour la ville qui s’accompagne inévitablement d’une certaine gentrification.

Mais parlons de Brassens.

Le moustachu à l’œil rêveur, collé comme un frère siamois à sa guitare Favino est quasiment un logo pour la ville. Tracez une crinière bouclée, une moustache et une guitare et c’est l’image de Brassens qui se dessine.

portrait de georges brassens

Portrait de Georges Brassens


Au cimetière –non pas le cimetière marin où repose Paul Valéry- mais le cimetière du Py, celui des pauvres comme disait Brassens (il l’appelait aussi le ramassis) tout comme à l’intéressant Espace Brassens qui lui fait face, on comprend mieux l’homme, le poète, le chanteur qu’il fut. Ailleurs dans la ville, il a une seconde vie. Que ce soit à travers le festival « 22 v’la Georges » que la cité lui dédie chaque mois d’octobre ou avec le spectacle intimiste imaginé et interprété par Jeanne Corporon (fille de son ami d’enfance Henry Delpont), Bruno Granier, son petit-cousin et filleul et Régine Monpays, directrice de l’Espace Brassens pendant 25 ans. Et puis, il hante les multiples lieux de Sète qui étaient ses univers de prédilection.
tombe de brassens à Sète

Cimetière du Py où se trouve la tombe Brassens

A l’espace Brassens, dans l’intimité de Georges

Une visite de l’Espace Brassens est inévitable pour qui aime le grand Georges. Il retrace de façon très sensible ses origines familiales, sa période « mauvaise réputation » ses amitiés à la vie, à la mort.

Photo de famille à sete avec brassens

En famille à l’espace georges Brassens


Ses femmes aussi. En particulier la Jeanne, celle de la « Cane de Jeanne » ou de « l’Auvergnat » et la discrète Joha Heiman, originaire de Tbilissi, que personne, à l’instar de Brassens, n’a plus jamais désignée autrement que par le surnom de Püppchen ou petite poupée. On le sait peu mais elle fut sa compagne au long cours.
photo de brassens et sa compagne

Espace georges Brassens avec Püppchen son amour au long cours


Une petite salle de cinéma diffuse une archive de l’INA : tout un concert de Brassens à Bobino. Un document assez touchant qui révèle à la fois la timidité et l’humanité du personnage.

Les copains d’abord

La célèbre Mare aux Canards de Georges et ses fidèles amis, c’est l’étang de Thau qui borde la ville. De sa Point Courte, vieux quartier de pêcheurs où les chats abandonnés ou éclopés ont leurs abris, on imagine facilement voir naviguer en « père peinard » le bateau de Brassens, sanctuaire des Copains d’abord, ceux qui, dans sa vie, « n’ont jamais viré de bord ».
 

Le vieux quartier de pêcheur de Pointe Courte


 
pèniche à sète

La Pointe Courte et sa vie paisible

Ça et là, à travers les jolies ruelles de Sète, un air de Brassens filtre d’un bistrot

En poussant la porte, on s’aperçoit que pour toute une génération, point n’est besoin d’un karaoké pour reprendre ses textes avec les musiciens, nombreux, qui perpétuent son répertoire.
Bruno Granier, son petit cousin, se souvient : «  j’étais très jeune quand je l’ai connu et il m’a toujours impressionné. Forcément : je le voyais à table chez mes parents puis je le voyais à la télé… ». Sur la guitare Favino de Georges –un cadeau de sa part- Bruno chante Brassens…. comme Brassens. Et comme il lui ressemble à s’y méprendre, la magie opère vite. Comme opère la magie de la ville.
A Sète, il faut se perdre dans les rues, s’offrir une macaronade ou une tielle (la célèbre tourte au poulpe) sur le port ou dans la ville, rêver en s’asseyant devant les baraques de pêcheurs autour de l’étang de Thau ou grimper sur le Mont Saint-Clair pour embrasser, de haut, au coucher du soleil, toute la poésie de cette ville.

FACADE DE RUE A SETE

Street art à Sète

A faire à Sète

Un dîner jazz au restaurant The Marcel en plein centre ou un déjeuner somptueux à l’Epicerie, au 9 rue Gambetta. Ou encore vous attabler sous la halle du marché et y consommer les produits frais que vous venez d’acheter
Une pause café au moins au Grand Hôtel au bord du canal, pour bénéficier de sa cour intérieure sous verrière. 

hôtel à Sète

Cour intérieure du Grand hôtel


Une balade en bateau sur les canaux pour repérer la topographie de la ville
Filets de pêche à Sète

Entre les filets


Entre juin et août, ne manquez pas l’un des nombreux tournois de joutes nautiques, grande tradition sétoise
Entrer dans la librairie L’Échappée Belle, 7 Rue Gambetta  Un lieu de vie magique autant qu’une librairie très fournie 
Visiter le cimetière marin où repose Paul Valéry (on dit que, lassé de renseigner les visiteurs, le gardien avait dressé son chien pour guider les visiteurs vers sa tombe)
Aller sur la modeste tombe de Georges Brassens au cimetière du Py, face à l’Espace Brassens
Faire une balade sur le môle où deux plaques vous incitent à vous souvenir. Car d’ici est parti, le 11 juillet 1947 le bateau nommé en hébreu Yetzi’at Eiropa Tashaz (Exode d’Europe 5707) autrement dit, l’Exodus, emmenant à son bord 4500 survivants de la Shoah pour un dramatique périple à destination de la Palestine sous mandat britannique
phare sur la jetée du port de sète

LA jetée d’où est partie l’Exodus

Informations pratiques sur Sète

www.herault-tourisme.com et www.tourisme-sete.com
Y aller
TGV direct depuis Paris
 
Evelyne Dreyfus

 

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2 commentaires

matchingpoints 6 juillet 2019 - 17h18

Sète est une ville qui a du caractère, plus sauvage que les villes sur la Côte d’Azur ! Nous aimons beaucoup cette ville, et le Grand Hôtel est très charmant…

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Sophie 11 juillet 2019 - 15h28

Je suis à Frontignan en ce moment, je suis venue passer des vacances dans la région par amour de Sète.

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