Château médieval

Flânerie bucolique autour de Loches dans le Val de Loire.

par Marie-Françoise Souchet

On a une folle envie de se mettre au vert pour déconnecter. On aspire au calme, on rêve de prendre son temps, de faire des balades à pied, à vélo ou en canoë, de s’enivrer des senteurs d’une nature verdoyante et fleurie qui renaît, de chants d’oiseaux… On part à Loches dans le Val de Loire.

Direction Loches pour un city break hors du temps en duo ou en mode tribu

A 3h de Paris, la douceur du Val de Loire vous attend, il y fait bon vivre et sa lumière est magnifique au printemps. Alors direction les Châteaux de la Loire ? Non, vous connaissez déjà et fuyez les hordes de touristes aux premiers weekend printaniers. Avez-vous pensé aux Cités médiévales ? Plus rares et moins fréquentées mais tout aussi fascinantes, elles nous invitent à percer leurs secrets et leurs trésors.

Visiter la Cité Royale de Loches à 40 km au sud de Tours

Pour conjuguer bain de nature, détente, histoire et art, à l’abri du tumulte des grandes villes tourangelles, nous vous suggérons de partir en Sud Touraine découvrir la Cité Royale de Loches, un ensemble fortifié unique, serré aux flancs d’un éperon rocheux, avec son logis et son donjon, que l’on parcourt au gré de ses ruelles. Ce site offre un point de vue remarquable sur la ville et la bucolique vallée de l’Indre à admirer depuis sa terrasse.

Château médieval

La cité royale de Loches


Ennuyeux ? Oh que nenni ! Loches mérite le détour ! Le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire a su rendre vivante la visite de ce haut lieu d’histoire de France, un bijou d’architecture gothique flamboyant, demeure de plaisance préférée des Valois pour ses chasses dans la forêt domaniale, marqué par l’empreinte de nombreuses personnalités historiques, de rois de France et de femmes d’influence dont Jeanne d’Arc, Anne de Bretagne et qui hébergea la favorite du roi Charles VII, Agnès Sorel.

Le Logis Royal, une immersion dans cinq siècles d’histoire

Une scénographie totalement repensée, développée dans un parcours interactif jalonné d’animations sonores, vidéos, projections, « feuilletoire numérique », « assises sonorisées », rend la visite du Logis accessible à tous grâce à la diversité des ambiances. Les 7 à 11 ans reçoivent un livret de visite ludique à base de jeux d’observation et d’énigmes, ils adorent participer aux animations et s’excitent à l’idée de passer à la pièce suivante et de trouver les réponses : une belle leçon d’histoire.
Une pause sur les fauteuils sonorisés dotés de casque s’impose avant de gravir les 160 marches du donjon de 37 mètres de haut ! Imposant, ce monument carré en pierre d’architecture militaire fut érigé par le redoutable Foulques Nerra au XIèmesiècle.

Le Donjon, Tour ronde et Tour Martelet, en 3D

On pénètre dans l’univers carcéral : cage de fer des prisonniers du roi Louis XI, cachots, salles et souterrains pour cette forteresse la mieux conservée d’Europe.Tour à tour résidentielle et défensive et enfin prison d’Etat à la fin du Moyen Âge, il abrite des prisonniers du roi Louis XI et d’illustres personnages dont le Prince milanais Ludovic Sforza, protecteur de Léonard de Vinci. Muni d’une tablette tactile l’Histopad, c’est parti pour une visite virtuelle étonnante.

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Le donjon et ses tours


Chacun explore les lieux à sa guise en déchiffrant les graffitis peints et gravés, peut interagir sur les décors et reconstitutions en 3D du donjon (spectaculaire) et lever le voile sur des espaces transformés ou disparus reconstitués dans leur état d’origine. Une découverte qui raconte mille ans d’histoire et qui ne laisse pas indifférent.

Agnès Sorel, Dame de Beauté (1422-1450), une belle histoire d’amour

Elle rencontre Charles VII en 1443. De petite noblesse picarde, suivante à la cour de la duchesse d’Anjou, elle subjugue le roi par sa beauté et son bel esprit. Charles VII la fait entrer au service de son épouse, Marie d’Anjou, et fait d’elle sa favorite.
Agnès allie la grâce de l’esprit à une beauté plastique qui a frappé tous ses contemporains et qui transparaît dans le portrait qu’en fait le peintre tourangeau Jean Fouquet dans son diptyque, la Vierge de Melun (ou Vierge à l’enfant).
Féministe et libertine, elle mettait du rouge coquelicot sur ses joues et ses lèvres ; on dit qu’elle aurait utilisé 2 kilos de rouge à lèvres dans sa vie. Elle se dégageait le front, une façon osée de se coiffer à l’époque.
A la cour, Agnès Sorel jour un rôle de mécène et accompagne le roi dans ses déplacements et séjours en Touraine. Lettrée, sa capacité à s’entourer d’esprits ouverts contribue au renouveau intellectuel du royaume en y introduisant danse et musique. Plus encore que ses tenues extravagantes, c’est son statut de favorite officielle qui scandalise la cour. Le roi, follement épris, lui offre bijoux et terres, faisant d’elle une princesse sans le titre.
Alarmée par les rumeurs de complot contre le roi, et bien qu’enceinte de son quatrième enfant, elle rejoint Charles VII à Jumièges où il campe avec son armée. C’est là qu’elle succombe prématurément (autour de 28 ans) d’un « flux au ventre » qui demeure inexpliqué : une intoxication au mercure peut-être sans que l’on puisse conclure à son caractère criminel ou non. Nul ne saura si elle a été empoisonnée sur ordre du dauphin, le futur Louis XI, comme le prétend la rumeur…Son tombeau en marbre et albâtre, restauré en 2015 est visible à la collégiale Saint-Ours à Loches.

Une incroyable richesse patrimoniale classée « Plus Beaux Détours de France »

La porte Royale, l’Hôtel de Ville, la Porte Picois, la Collégiale Saint-Ours, la Tour Saint-Antoine, la Porte des Cordeliers, Eglise et Galerie St-Antoine (pour voir « Les Caravage » de Philippe de Béthune), la Maison-Musée Lansyer, la Chancellerie : autant de lieux à découvrir et de circuits possibles au-delà de la Cité qui vous mèneront au cœur de troglodytes et jusqu’au plateau.

LOCHES

L’hôtel de ville

L’art de vivre à Loches

Le temps s’écoule ici tranquillement rythmé par les cloches de la collégiale St-Ours qui égrènent les heures. Le marché pittoresque et coloré est le rendez-vous auquel sont attachés les résidents. Ici le partage est une règle de vie. Il faut rapporter des rillettes tourangelles, acheter de bons légumes et fruits de saison, des fromages frais, des salades fraîchement cueillies, des fleurs…

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La collégiale St-Ours

Pour flâner dans la nature

Les Prairies du Roy au cœur d’un Espace Naturel Sensible : une longue balade pédestre qui relie Loches à Beaulieu-les-Loches endroit bucolique à souhait avec ses petits jardins partagés où tout pousse et fleurit, parsemés d’anciens meubles de cuisine et objets insolites : lieu d’échanges avec ses adhérents de 25 à 85 ans. Pour les plus sportives, des circuits à vélo pour s’oxygéner. Et pourquoi pas, louer un canoë-kayak pour pagayer sur l’Indre entre amis : un aller-retour de 5 km dans un silence bienfaisant égayé de quelques hérons cendrés ou libellules ? Pour vous rafraîchir après les visites, emmenez vos enfants au Parc Aquatique Naturéo à Loches : un bassin naturel de 300m² filtré par des plantes (donc sans chlore) et autres installations pour vous détendre.

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Flânerie bucolique au bord de l’Indrois

Aux alentours, deux lieux à ne pas manquer Montrésor et Chédigny

Comme suspendu dans le temps, le petit village de Montrésor classé « Plus Beaux Villages de France » offre une balade paisible dans ses ruelles médiévales ponctuées de maisons en tuffeau blanc ou à colombages et d’habitations semi-troglodytiques : arrêtez-vous à la Halle des Cardeux qui accueillait le marché de la laine jusqu’au XIXè siècle et admirez l’exposition consacrée au gemmail (art de verre et de lumière). Achetez les délicieux macarons aux amandes moelleux (recette du Moyen-âge transmise et jalousement gardée par le boulanger), poussez la porte de la collégiale St-Jean-Baptiste pour voir les gisants en albâtre.
Prenez le temps de visiter le Château de Montrésor, un joyau Renaissance entièrement meublé. Restauré par un comte polonais Xavier Branicki, il garde son charme suranné. Entièrement meublé et doté d’une collection d’œuvres d’art, le château nous a plongés dans l’histoire de cette famille polonaise à qui il appartient toujours. Du parc romantique propice à la flânerie, un panorama superbe sur le village est à nos pieds.

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Château de Montrésor


Laissez-vous envoûter par le parfum des roses à Chédigny, seul village labellisé « Jardin Remarquable » dont les rues sont parées de 1000 rosiers, certains grimpant sur les façades des maisons tandis que d’autres mélangés à des vivaces décorent les trottoirs : une déambulation atypique et paisible dans ce jardin qui fait l’objet d’une végétalisation réfléchie pour respecter l’harmonie des lieux : une explosion de couleurs et de parfums qui se mêlent. En mai, le Festival des Roses attire 150 000 personnes !
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Les jardins du Presbytère


Terminez votre balade par un jardin de curé : cheminez sous la nef végétale de fruitiers et rosiers grimpants du Jardin du Presbytère et découvrez le carré de l’apothicaire ou jardin des simples avec son bassin, le jardin de la croix, le bosquet sacré, le verger, le jardin liturgique, le potager.

Carnet de voyage

Pour en savoir plus, aller sur les sites de la cité royale de loches et sur celle de l’office du tourisme de Loches.

Chambre d’hôtes

La Demeure Saint-Ours à Loches. Un hôtel particulier du XVIème siècle. Lit à baldaquins, petit déjeuner copieux, idéalement placé au cœur de la Cité Royale.
Logis de la Fouettière à Chemillé-sur-Indrois où Patricia et Henry vous accueillentcomme des amis et vous mijotent de bons plats. Chambres à thèmes aménagées avec goût, tout confort. Jardin, potager, piscine et massage sur demande.
Château-Monastère de la Corroirie, ancien lieu de vie des frères chartreux, ouvert à la visite, dîners-performances d’artistes.
Se restaurer
Le P.R.E.T.Y Bistrot Lounge à Loches.
Le Prosper : après un verre de Vouvray, vous vous régalerez de la cuisine bistronomique inventive et raffinée du Chef installé depuis 3 ans après son coup de cœur pour Loches. Belle carte de vins. Place de la Marne à Loches.
La Closerie du Tilleul à Chedigny pour une pause-thé gourmande et pour se délecter de plats traditionnels (daube de joues de bœuf au pied de veau) préparés avec les ressources du potager. Servi en terrasse devant le jardin de curé. Chambres d’hôtes.

 Texte et photos ©Marie-Françoise Souchet
 

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1 commentaire

Sabard 31 mai 2020 - 22h21

Mille mercis pour ce très joli reportage sur la ville de Loches où j’en réside depuis 1982.
Quel bonheur de lire votre article où l’on constate combien vous avez apprécié ce petit coin d’un sud Touraine où il fait si bon vivre : pas si loin de Paris via le TGV, au calme en dehors des traditionnels circuits des châteaux de la Loire et des hordes de touristes.
A toutes les lectrices, à toutes les boomeuses : Venez découvrir, venez errer dans les fossés du donjon, les ruelles … cette ravissante cité médiévale où il fait si bon flâner… prenez le temps, regardez, contemplez le «Passé » …appréciez notre joli marché et vous serez vite séduit (e)s!

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