Pittoresque, culturelle et ressourçante, Bourges (70 000 habitants) regorge de pépites, certaines connues et reconnues, d’autres plus secrètes. Et de nids d’amoureux à partager tout à fait COVID compatibles.
« A vaillants cœurs, rien d’impossible ». Si ce fut la devise de Jacques Cœur, personnage emblématique de Bourges, aucune intrépidité ne s’impose pour y séjourner. Bien au contraire. On s’abandonne facilement dans les rues commerçantes bordées de maisons à pans de bois ou de façades Renaissance. Côté commerces, Bourges dégage un parfum d’antan avec ses multiples boutiques d’alimentation, de décoration, d’artisanat non affiliées aux sempiternelles marques franchisées. Rien n’est loin, tout peut être atteint à pieds ou par la navette gratuite qui circule en permanence dans la ville, y compris la somptueuse cathédrale Saint-Etienne si semblable à Notre-Dame de Paris que le cinéaste Jean-Jacques Annaud y tourne, ce printemps, son prochain film : « Notre-Dame brûle ».
Flâner à Bourges
Il faut donc flâner dans les rues étroites où, notoriété du célèbre festival Printemps de Bourges oblige, les associations de commerçants ont décidé de diffuser de la musique. Heureuse idée qui donne une ambiance joyeuse à ces rues pittoresques. Il y a presque quelque chose d’attachant à voir ces boutiques à l’ancienne. Cela faisait longtemps que je n’avais croisé une enseigne de type « Retouches, réparations, confection » ou fait du lèche-vitrine devant l’atelier en vitrine d’un jeune luthier.
Entre la cathédrale, le Palais Jacques Cœur d’une étonnante modernité pour une demeure du 15ème siècle, l’hôtel Renaissance Lallemant, le Palais ducal, le Musée de la Résistance et de la Déportation (car oui Bourges, proche de la ligne de démarcation durant la seconde guerre mondiale, est très marquée par la Résistance), il y a beaucoup à visiter en temps normal.
Mais même en ces temps de restrictions, le centre historique et protégé, la promenade des remparts, les jardins de l’Archevêché devant la cathédrale ou celui des Prés-Fichaux labellisé « Jardin Remarquable », sont parfaitement accessibles. Et puis Bourges recèle un autre trésor : ses marais.
Bourges et ses marais
A partir du printemps, c’est la promenade romantique et insolite rêvée. Les Marais de Bourges sont une vaste étendue de 135 ha classés, à une dizaine de minutes à pieds du centre-ville. De petites parcelles de verdure au milieu d’arbres, souvent équipées d’un cabanon de jardin, parfois avec un jardin potager, bordent le cours des deux rivières et des zones inondées. Certaines ne sont accessibles qu’avec une barque. L’espace est ouvert à tout le monde et vous pouvez même, sur réservation, accéder au Paradis. En abordant les Marais par l’entrée de la Courcillère, la plus proche du centre-ville, un petit chemin sur la gauche vous y mène. Il vous permet de partager un bon moment avec les propriétaires de trois parcelles attenantes. Mais vous pouvez aussi déjeuner dans l’une des deux guinguettes, lorsqu’elles seront ouvertes ou pique-niquer au bord de l’eau.
Bourges est, depuis longtemps, tournée vers la culture. Son maire a d’ailleurs proposé, voici peu au ministère de la culture, d’être la première ville à faire repartir la culture à titre expérimental pour le reste du pays. Avec la possibilité de tenir le Printemps de Bourges ? Soyons optimistes : tout renaît au printemps.
EN PRATIQUE
Y ALLER :
Bourges et la région du Berry bénéficient d’une situation centrale et sont faciles à joindre depuis de nombreuses autres régions. Depuis Paris compter 2 heures depuis la gare de Paris-Austerlitz. En voiture, la ville est à 200 km.
SE LOGER :
-Pour un séjour en amoureux, le gîte Le Vauvert est un très joli cocon, décoré avec soin et talent. Environ 55 m2 avec une belle pièce à vivre et espace cuisine, une chambre à coucher et une grande salle de bain. Entrée séparée de la maison principale avec une entrée et un jardinet dépendant du gîte. (voir photos). Tarif : 80 € la nuit.
-Si vous préférez l’hôtel : Hôtel d’Angleterre, fonctionnel et raffiné à l’esprit old England, en plein cœur de la ville. Actuellement on peut y prendre son petit-déjeuner en chambre ou dans l’espace dédié au rez-de-chaussée et bénéficier de dîners en chambre. L’accueil y est très sympathique. En plein centre, Il affiche 4*. Tarifs entre 120 et 150 € selon le standing souhaité.
ADRESSES GOURMANDES :
Boutique-salon de thé Chez Philomène. Ne le ratez pas, c’est un endroit plein de charme. Au 3 de la place des Quatre Piliers, il faut passer sous un porche puis tourner à gauche. Et là, vous vous sentez forcément bien. Lorraine Réau vous donne l’impression de vous inviter chez elle. Habituellement salon de thé, dedans et dans la cour, elle fait des repas à emporter actuellement. Tout en humant l’odeur d’une tarte qui mijote à la cuisine, vous allez trouver, dans la boutique des objets de décoration originaux, de la vaisselle, des accessoires, du thé.
La boutique d’épicerie fine Les Arômes du vieux Bourges. Vous tomberez forcément dessus. Cette grande boutique se situe au beau milieu de la place Gordaine. C’est le rendez-vous des gourmands pour découvrir les spécialités de Bourges et du Berry ainsi que les créations du chocolatier Daniel Mercier.
Autre épicerie fine Bonjour Marcel donne plutôt dans le salé : fromages, charcuterie, produits culinaires divers et… une bonne cave à vins
MUSARDER :
A la Maison Craft toute proche de l’imposant bâtiment gothique de La Poste, où deux charmantes jeunes femmes vous laissent à loisir découvrir leurs objets déco et tendance y compris pour les bébés.
Une boutique qui mélange décoration, cadeaux, vêtements Intramuros, proche aussi de la place Gordaine. Attirante à priori mais accueil déplorable du patron des lieux.
Evelyne Dreyfus
Photos Jean-Paul Calvet
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