La sexualité des couples à 50 ans et plus

par Odile Bagot

La sexualité des couples à 50 ans et plus

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Tout d’abord, je vous encourage à (re)lire les articles sur Le temps de femmes, le temps des hommes et La vie amoureuse à la cinquantaine, mieux comprendre son homme, car il est parfaitement illusoire de donner des recettes sexologiques en dehors de leur contexte, à savoir les intenses remaniements psychiques féminins et masculins de la fameuse «crise du milieu de la vie». Qui dit «crise» ne dit pas nécessairement «catastrophe», mais plutôt passage ou rupture, vers un nouvel équilibre. L’étymologie est souvent éclairante. «Crisis» en latin signifie «assaut» et Sénèque l’emploie dans le sens «assaut de la nature». Du côté des racines grecques, c’est davantage le sens de la rupture qui prédomine car «krisis» vient du verbe séparer.
Je vous propose de faire simple avec une version côté femme et une version côté homme !

Côté femme, les pannes du désir et du plaisir

Le désir pour la femme est quelque chose de fragile, précieux, je dirais même volatile … N’en déduisez pas pour autant que nous sommes des poules volages !
Si votre couple «fonctionnait» de manière satisfaisante auparavant et que vous avez déjà réussi à surmonter les aléas que la vie n’aura pas manqué de mettre au travers de vos pattes, rassurez-vous, cette baisse de libido n’est qu’une mauvaise passe !

Parfois c’est un évènement traumatique, la maladie en particulier, qui a brutalement interrompu votre vie sexuelle, et vous avez le sentiment que la pompe est désamorcée, vous ne sentez plus ces petits papillons dans le ventre qui vous donnent envie de vous blottir contre votre compagnon. Là aussi, pas de panique un simple counceling – comme disent si bien les comportementalisme américains – vous tirera d’affaire.

En revanche, si cela fait des lustres que vous avez des rapports tous les tremblements de terre et encore, en comptant les mouches au plafond, ou si entre vous la mésentente est telle que la rupture est imminente, je crains que mes modestes conseils ne suffiront pas à redresser la situation, il faudra d’abord régler vos différends

Que faire quand le désir d’étiole ?

Retenez déjà cet aphorisme «moins on mange, moins on a faim !». Le plus souvent, il suffit de reprendre des rapports un peu plus réguliers – le minimum syndical se situe habituellement aux alentours d’une fois par semaine – pour retrouver l’envie de faire des galipettes. Et n’oubliez pas, l’appétit vient en mangeant …

Je vous encourage à appliquer le SMIC ou Sexe Minimum Indispensable et Consenti, bref, le minimum indispensable pour lui, le maximum supportable pour vous. On peut évidemment inverser la formule quand le manque de désir vient de votre partenaire ! Vous trouverez tout ceci bien plus détaillé dans ces deux articles : Ménopause et radada, SOS libido en berne !

Que faire quand le plaisir n’est pas au rendez-vous ?

Le plus souvent à la ménopause, la réactivité de la muqueuse vaginale à l’excitation est diminuée et retardée, entraînant une sécheresse vaginale qui entravera la qualité voire l’apparition de l’orgasme. La cause est multiple. La carence en oestrogènes, bien sûr, mais aussi le manque de désir et une durée de préliminaires insuffisante. En effet, le retard à la lubrification nécessite que l’excitation soit plus longue or, si c’est sec, c’est désagréable, donc ça sécrète moins ou plus tard, CQFD ! De surcroit, si cela fait longtemps que votre compagnon est dans les starting-blocks ou si son érection ne tient plus aussi bien qu’il y a 20 ans, il se verra contraint d’abréger les préliminaires. Commencez par utiliser un lubrifiant, c’est un excellent starter et expliquez à votre compagnon que vous êtes passée de l’essence au diesel – faut chauffer plus longtemps – il devrait capter ! Tous les détails dans Au secours, c’est sec !

Du point de vue gynéco, si de surcroit vous êtes enquiquinées par les fameux troubles climatériques – les bouffées de chaleur en particulier – et si vous n’avez pas de contre-indication, pourquoi ne pas vous tourner vers le traitement hormonal de la ménopause ?

Et voilà pour les dames ! Les messieurs ne perdent rien pour attendre, le prochain article, c’est rien que pour eux !

Odile Bagot est gynécologue et auteure du Dico des Nanas. Suivez la sur sa page Facebook

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