A 50 ans, quand l’on commence à connaître des problèmes de sécheresse vaginale, que faut-il faire ? Peut on acheter n’importe quel lubrifiant ? En supermarché, en parapharmacie, ou en pharmacie, c’est pareil ? Quelle est la différence entre un lubrifiant et un hydratant vaginal ?
Les réponses du Dr. Odile Bagot sur toutes ces questions que l’on se pose parfois à propose sur la sécheresse vaginale liée à la ménopause.
« 50 ans, c’est un peu tôt pour développer une sécheresse vaginale post-ménopausique car les effets de la carence en oestrogènes ne se manifestent en général qu’après plusieurs années de ménopause. En revanche, c’est peut-être votre vie sexuelle qui est un peu en souffrance en ce moment : moins de libido, donc moins d’excitation, d’où une lubrification insuffisante et parfois moins de plaisir, donc moins envie de recommencer, etc. Dans ces conditions, un lubrifiant avant les préliminaires fera effet de «starter» et vous sauvera la mise ! Vous avez le choix entre un gel ou un viscoliquide. Le gel est un peu plus facile à appliquer, le viscoliquide, plus proche des sécrétions naturelles, sera plus discret… À vous de choisir ! Je vous conseille d’acheter le lubrifiant en pharmacie ou parapharmacie dans une marque reconnue de l’industrie pharmaceutique. Vous serez ainsi certaine de la qualité du produit en particulier concernant les risques allergiques.
Lorsque la ménopause est déjà ancienne, alors la muqueuse devient atrophique, sensible et sèche.
Si l’on n’a pas de contre-indication, en particulier d’antécédent de cancer du sein, le plus logique est de compenser la carence hormonale en apportant par voie générale (le traitement hormonal de la ménopause) ou par voie locale, des oestrogènes. Localement on peut mettre des ovules (Colpotrophine*), injecter une crème (Trophigil*, Gydrelle*, Physiogyne*…) à une fréquence à déterminer entre votre gynécologue et vous (d’une fois par jour à une fois par semaine) ou mettre un anneau vaginal (Esring*) qui délivre en continu des oestrogènes pendant 3 mois.
Si l’on ne veut – ou ne peut – pas bénéficier des oestrogènes, alors on se tournera vers un hydratant vaginal. Il recouvre la muqueuse vaginale d’un film hydrophiles sous forme de gel à injecter (Replens* ou Ainara * par exemple) tous les trois jours. Pour celles qui sont plus «bio», les laboratoires Boiron et Weleda proposent aussi des ovules pour le confort vaginal.
Enfin, dernière technique intéressante et pleine expansion, mais onéreuse, le laser endovaginal.
Et le plus important : garder une vie sexuelle régulière sinon, rien de tout ce que je viens de vous énumérer n’aura d’efficacité ! À bonne entendeur, salut !