Metz est une ville qui déjoue notre imaginaire. Sortir de son impériale gare avec ses 300 m de façade sculptée, ça vous pose déjà sa cité ! Rares aussi sont les quartiers de gare aussi chics et branchés. Une ville décidément pas comme les autres.
Où poser ses valises
Si vous aimez le confort un peu insolite, je vous recommande la péniche Octopus, amarrée sur le canal de Jouy, dont la cabine du marinier sera votre gîte. Un havre dépaysant, récemment rénové et joliment décoré. C’est un bel espace bien chauffé pour les jours plus frais avec une cuisine et une jolie salle de bain. Une cuisine très bien équipée vous permet de faire la cuisine et, par beau temps, il y a même une terrasse avec transats et barbecue.
Sur les sentiers longeant le canal, on peut faire du vélo avec les bicyclettes mises à disposition gratuitement. Pour aller au centre de la ville à pieds, comptez une bonne vingtaine de minutes sur un joli parcours de berges aménagées avec des jardins et un petit port de plaisance.
Seul bémol : si vous rentrez tard le soir, la berge menant à la péniche est un chemin de terre où il faut se garder de plonger ses pieds dans d’éventuelles flaques d’eau.
Si vous préférez le charme classique, je vous recommande le romantique Hôtel de la Cathédrale, face à la cathédrale comme son nom le laisse prévoir. Le type même de boutique-hôtel dans un ancien relais de poste du XVIIème siècle, ses plafonds à poutres et ses rampes à volutes en fer forgé. Vous y trouverez de coquettes chambres et un mobilier et des objets de décoration soigneusement chinés pour entretenir l’harmonie de l’architecture. Un hôtel de caractère en plein cœur historique de Metz
Quel budget ?
Les deux logis se situent autour de 90 € la nuit jusqu’à 120 € pour l’Hôtel pour les chambres avec vue sur la Cathédrale
Le cadre
Place forte de commerce, de banque, militaire, Metz le fut à maintes reprises au cours des siècles. D’où les trésors d’antiquités romaines (visibles dans l’impressionnant Musée de la Cour d’Or), les élégants édifices classiques XVIIIème siècle ou la quantité d’immeubles bourgeois du quartier impérial. Sans oublier la partie médiévale ni la partie contemporaine
Se promener dans les rues de Metz c’est circuler à travers un livre ouvert d’architecture à travers les âges. La dernière page étant celle du quartier de l’Amphithéâtre qui, juste derrière la gare, abrite désormais le Centre Pompidou-Metz et tout le nouveau quartier construit autour. Après l’attraction architecturale du Centre Pompidou livré en 2010 on attend toujours l’hôtel confié au designer Philippe Starck, bloc rectiligne surmonté de la copie d’une maison bourgeoise du quartier Impérial entouré de mirabelliers. La Maison Heler, tel sera son nom est en chantier depuis plusieurs années mais sera surprenante à coup sûr.
L’omniprésence, au cœur de la ville de la pierre jaune de Jaumont dite pierre de soleil ajoute son charme et sa lumière. Metz est aussi une ville d’eau, parcourue par la Moselle et ses îles et une ville de jardins. Cette cité, très aérée compte de nombreux espaces verts et d’imposantes place témoins d’un prestige militaire passé. Bien que dédiée à la paix de l’âme, la cathédrale gothique aux voûtes de plus de 47 m de haut, sertie de 6500 m2 de vitraux de toute beauté (ce qui lui vaut le surnom de Lanterne de Dieu) est située sur la place d’Armes.
Metz a réussi les conversions remarquables de bâtiments emblématiques. L’énorme marché couvert déploie ses bâtiments en fer à cheval face à la cathédrale Saint-Etienne. Ce devait être, juste avant la Révolution de 1789, le palais épiscopal. Il n’a jamais rempli cette fonction mais les Messins y ont gagné un très chic marché couvert dans lequel des tables sont installées pour déguster des plats faits avec les produits frais des étals. Autre reconversion, celle de l’ancien arsenal transformé en espace culturel d’expositions doté d’un prestigieux auditorium tout en bois, conçu par l’architecte catalan Ricardo Bofill.
Des tables remarquables
Dans cette ville natale à la fois de l’européen Robert Schumann et du poète Paul Verlaine dont on peut visiter la maison natale, il y a beaucoup à découvrir. Y compris les vins de Moselle et la haute gastronomie. Metz offre quelques tables remarquables.
Ne manquez pas, entre autres le restaurant Le Pampre face à la cathédrale ( tenu par le chef Alexis Baudin. S’il n’a pas encore son étoile Michelin, gageons que ça ne saurait tarder. Du grand art même pour les végétariens, ce qui n’est pas fréquent. Autre table à conseiller, le Bistronome en plein centre aussi. Accueil, ambiance, cadre décontractés et très agréables. Cuisine savoureuse joliment présentée et bon rapport qualité/prix.
Un petit tour encore sur la célèbre place Saint-Louis, son architecture médiévale, ses arcades avec un stop pour défatiguer les jambes au salon de thé du pâtissier-chocolatier Caffet et vous avez peut-être juste le temps de retourner vers la gare en sachant qu’il vous reste encore une foule de sensations et d’étonnements à collectionner dans cette ville trop peu mise en avant.
Evelyne Dreyfus
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