Odile Bagot est gynécologue. Pour les Boomeuses, elle répond aux questions que l’on se pose sur libido, sexualité et ménopause.
Quelles sont les plaintes principales des femmes de 50 ans par rapport à leur sexualité ?
La dyspareunie (douleur à l’intromission) liée à la sécheresse vaginale post-ménopausique et ses conséquences sur le plaisir, le désir et la fréquence des rapports voire leur disparition. En effet, cette douleur aux rapports a pour conséquence moins de plaisir, donc moins de désir et finalement moins de rapports, ce qui aggrave encore la fragilité de la muqueuse vaginale. On peut parler d’un effet domino (cercle vicieux), et ce n’est pas terrible dans le contexte !
On pourrait rajouter que s’intriquent aussi les problèmes sexuels du partenaire (dysfonction érectile, par exemple) et aussi toute la comorbidité : cancer du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme, avec leurs traitements adjuvants (anti-aromatases pour le sein, analogues pour la prostate qui altèrent le désir et la réactivité sexuelle). C’est donc toute la pathologie médicale liée à l’âge qui est un cofacteur de trouble sexuel. Une bonne hygiène de vie, une bonne image de son corps (poids, activité physique), une estime de soi soutenue socialement, sont également des éléments importants. Une étude de D. Delanoë en 1997 montre que la ménopause est d’autant mieux vécue que la femme a un statut social et professionnel qui ne se limite pas à la tenue du foyer et à la maternité.
Voyez vous plus de femmes qui consultent pour des troubles sexuels à partir de la ménopause ?
Pourquoi, à la cinquantaine, les femmes connaissent-elles des problèmes de libido ?
– D’abord, les rapports deviennent difficiles à cause de la sécheresse vaginale liée au manque d’oestrogènes. Ce qui entraîne un évitement, donc une diminution du nombre de rapports, voire l’arrêt. On a alors la libido au quinzième dessous.
– L’hormone de la libido, ce sont les androgènes, or ils diminuent aussi en ménopause.
– Cela dépend aussi de l’image et de l’estime de soi : pour avoir du désir, il faut aussi se sentir désirable. Comment faire avec un corps qui change, s’épaissit ou se flétrit, parfois mutilé ( mastectomie).
– Cela dépend du partenaire, qui lui aussi pourrait laisser à désirer… (au sens propre) par son aspect, sa maladie ou des problème érectiles.
Y-a-t ‘il vraiment une sécheresse vaginale liée à l’âge ? Et quelles sont les solutions ?
2 commentaires
Un article qui parle des problèmes concrètement. Mais dans notre entourage, nous avons l’impression que les femmes vivent assez bien la ménopause.
Vivre bien sa ménopause est variable selon différents facteurs. En dehors des facteurs purement physiques (avec ou sans traitements) il semble que le facteur « couple » est important.