Quand la météo devient LE sujet de conversation

par Dominique Mallié

Quand la météo devient LE sujet de conversation. On retrouve avec plaisir Dominique Mallié pour de nouvelles chroniques d’humeur inspirées par l’actualité, petite ou grande. Pour commencer ces billets hebdomadaires, un sujet bien de saison : la météo.

Quand la météo devient LE sujet de conversation

Quand la météo devient LE sujet de conversation


Je trouve que s’il y a un sujet de conversation quand on a rien à se dire, c’est la météo. Et justement par ces fortes chaleurs et pour inaugurer cette nouvelle rubrique, il m’a semblé que ce qui pouvait faire consensus, mieux que la coupe du monde de Football, que le troisième enfant du couple princier en Angleterre, que les déboires sentimentaux des uns et des autres c’était la météo.
Déjà, la météo on se disait un peu depuis quelque temps et malgré les progrès des sciences, que c’était loin d’être une « science » exacte. Combien de fois a-t-on scruté le ciel en quête de ce gros orage annoncé pour constater que rien ne se produisait ? Entre température ressentie et effective, on s’est retrouvées un peu larguées. Les ressentis, tout le monde sait que c’est très personnel or, il semble qu’il puisse y avoir en la matière, un ressenti général.

La météo dans le Sud

J’habite dans le Sud, région assez  exemplaire du reste de la France quant aux discussions de coins de rues. Ici, les bavardages sur tout et rien vont bon train. Sorte de convivialité de surface liée au tempérament latin, au fait qu’on vit beaucoup dehors et justement…
Le MISTRAL par exemple est ici une souffrance récurrente. Qu’il souffle trois, six ou neuf jours, il « prend la tête », c’est le vent des fous dit-on. Presque personne n’est capable de voir que le mistral est responsable d’un ciel d’une pureté inouïe car la météo qu’on se le dise une fois pour toutes ne peut être que sujet de râlerie.
Il fait beau : il fait trop chaud.
Il pleut : on en perd le moral.
Car oui, le temps ne fait pas qu’être, il touche au plus profond de la personne.  Il est responsable des humeurs des uns et des autres qui fluctuent ainsi, sorte de phénomènes de masse,  suivant le thermomètre extérieur. Reliée à l’intime, la météo parait même être responsable de dépressions saisonnières !
En linguistique on parle à propos de ces bavardages autour de la météo de « fonction phatique », c’est à dire qui n’a d’autre intérêt que de créer du lien, un terrain d’entente. Il ne s’agit pas en effet de polémiquer sur le temps qu’il fait. Pour ma part j’ai cessé par exemple de dire que j’adorais le mistral, car j’étais à chaque fois regardée comme, au mieux, une extra-terrestre.
Il y a aussi, bien sûr, derrière les prévisions météo dont tout un chacun s’inquiète le souci d’organiser au mieux son quotidien mais je reste persuadée que c’est là un trait propre au caractère français : cette râlerie systématique à propos du temps qu’il fait.

Ainsi, la météo à la télévision est-elle devenue une sorte de sanctuaire avec des présentateurs vedettes où on on nous explique à grands renforts de flèches, de masses d’air, d’influences maritimes de ci et de là le pourquoi et le comment de ce qui se passe dans telle ou telle région ou va se passer.

Pour moi qui n’ai pas de télévision, mais à qui il arrive de la regarder chez d’autres, j’ai compté que la rubrique Météo apparaissait sur les chaines nationales au rythme d’environ 12 fois par jour.
Il y a une cinquantaine d’années, on supportait le temps qu’il faisait et seuls les agriculteurs semblaient vivre cette perméabilité au temps ; aujourd’hui, on veut tout contrôler, tout comprendre et par delà  tout expliquer. Au fatalisme d’il y a quelques décennies a succédé une volonté de savoir et de contrôler. Il me semble que c’était mieux quand on vivait les choses comme elles se présentaient !

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1 commentaire

sylvie 1961 24 juillet 2018 - 12h22

Bonjour,
Très heureuse de retrouver vos billets d’humeur.
Il est vrai que l’importance donnée à la météo dans notre pays semble quelque peu démesurée.
Pour ma part je la regarde distraitement la plupart du temps mais parfois avec un peu plus d’attention quand il s’agit de prévoir le barbecue du weekend avec 10 personnes invitées. il faut dire que j’habite dans l’Est de la France et que le soleil n’est pas toujours au rendez vous sauf cette année où nous sommes chanceux et voilà que je parle météo!!!

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