Dernière ligne avant la ménopause

par Odile Bagot

Comment passer au mieux la périménopause ? Les réponse du Dr. Odile Bagot, gynécologue et blogueuse.

En ménopause complète, la réponse est simple puisqu’il suffit, en l‘absence de contre-indication, de se tourner vers le traitement hormonal de la ménopause, sujet que vous êtes nombreuses à attendre et que je vous concocte pour le prochain article.


En périménopause, c’est bien plus compliqué et aléatoire. Du
côté des traitements conventionnels, on n’a malheureusement pas grand chose à vous proposer. En effet, si l’on débute le traitement trop tôt, on risque un surdosage avec tensions mammaires ou saignements anarchiques. Pourquoi ? Parce que vos gentils petits ovaires sont bien capables de vous faire le coup du chant du cygne et de se remettre au boulot avant l’heure définitive de la retraite et là, comme disent nos jeunes «ça va pas le faire»! Si vraiment vous n’en pouvez plus de vos bouffées de chaleur, on peut toujours essayer le «schéma blocage-substitution» qui consiste à donner un progestatif suffisamment dosé pour bloquer l’ovulation afin de pouvoir administrer des oestrogènes en toute tranquillité. On a la recette avec ou sans règles, au choix, c’est une question de cuisine bien moins compliquée que de monter une sauce béarnaise ou hollandaise (surtout pour moi qui suis une vraie quiche en cuisine) !

Mais bien souvent, après avoir ingurgité des hormones de synthèse pendant des années, les femmes préfèrent choisir de prendre leur mal en patience jusqu’au premier anniversaire de leurs dernières règles.

Je n’ai pas dit pour autant qu’il fallait rester les bras croisés à broyer du noir en attendant que ça passe !

les boomeuses-perimenopause et menopause

© Les Boomeuses

En phytothérapie, on trouve une foultitude de produits qui associent des phyto-œstrogènes dont le plus connu est le soja, à des vitamines, des Omega 3, des oligoéléments, du magnésium, du sélénium, etc … Il y a peu de contre-indications en dehors du cancer du sein. L’efficacité est modeste, mais pas nulle, un coût raisonnable étant de 10 et 25 euros par mois. Au delà, ça sent l’arnaque ! Faites votre choix en fonction des symptômes associés aux bouffées de chaleur : Oméga 3 et Magnésium pour l’humeur, Sélénium comme antioxydant, Vitamine D pour les os et ainsi de suite.

Par souci d’indépendance par rapport à l’industrie pharmaceutique, je ne citerai aucun nom de spécialité.

L’acupuncture peut aussi vous soulager mais il faut des séances répétées et supporter de se faire trouer la paillasse régulièrement !
En homéopathie, on trouve des complexes tout prêts sous forme de comprimés à sucer ou des préparations en gouttes. Contre les bouffées de chaleur, je vous conseille Lachesis 9 CH à raison de 3 granules 3 fois par jour.

Soyons honnêtes, il est bien difficile voire impossible d’évaluer l’efficacité de ces thérapeutiques car les symptômes (bouffées de chaleur, troubles de l’humeur ou du sommeil par exemple) ne sont pas constants pendant la périménopause. En effet, comme je vous l’ai expliqué plus haut, en périménopause, vos ovaires ont la bonté de vous gratifier d’un peu d’œstrogènes de temps à autre et du coup, pfffft, disparus les épouvantables troubles climatériques, bouffées de chaleur et compagnie ! Rien à voir avec le réchauffement de la planète quoique, si vous transpirez beaucoup …

Enfin, n’oubliez pas que l’activité physique régulière lutte efficacement contre les troubles de l’humeur et du climatère, toutes les études le prouvent !

Oublié quelque chose ? Ah oui, le poids ! Si on compte large, entre 40 et 60 ans, il y a une prise de poids physiologique de quelques kilos (je n’ai pas dit 10 ou 15 !) et surtout une modification de la forme du corps.

Pas besoin de vous faire un dessin, c’est entre le nombril et les genoux que vient se loger le saindoux, et particulièrement autour de la taille !

Comme cela commence souvent avant tout trouble hormonal, on ne peut attribuer cette prise de poids à la ménopause mais uniquement à l’âge.

Une solution miracle ? Pas vraiment, mis à part limiter les dégâts … d’autant plus qu’à perdre trop de poids, on prend 10 ans dans le visage ! Je vous laisse méditer cette très sage réflexion de Coco Chanel : «Avec l’âge, il faut choisir entre les rides ou les fesses !» Ne désespérons pas pour autant, car si l’on associe activité sportive et chasse aux sucres rapides, on s’en tire fort bien. Je vous prépare un sujet complet sur la question pour bientôt.

Et voilà, vous avez passé tant bien que mal cette période et vous êtes en ménopause complète ? C’est pas vraiment la joie ? Vous avez une peur bleue du traitement hormonal ? Rendez-vous dans Les Boomeuses pour le prochain article !

[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Retrouvez aussi Odile Bagot sur son blog Mam Gynéco et sur sa page Facebook.[/infobox]

Lire aussi : ménopause et contraception 

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4 commentaires

matchingpoints 8 février 2016 - 17h04

Choisir entre les fesses et les rides – on adore ! Mais il y a quelque chose de vrai dans ces mots, parce que les femmes très minces accusent plus l’âge. Les femmes rondelettes par contre font facilement mémère ! Alors faisons confiance à notre Gynéco pour retrouver un équilibre hormonal, et nous de notre côté, un peu de sport et un peu de volonté à table…

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Les Boomeuses 8 février 2016 - 17h53

Oui entre les fesses et les rides, que vaut-il mieux ?

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Lala 5 septembre 2019 - 16h38

Les rides pour moi ! j’aimerais mieux avoir des rides ça ne detruirait pas ma personnalité, parce que je n’ai pas un physique à fesses et nibards et n’ai aucune envie (ni les moyens financiers) de recommencer à retourner ciel et terre pour me trouver des frocs 😀
(et alors cette prise de poids, horreur je me suis retrouvee avec un cul des seins et des cuisses en plus du bide et des bras. La nature nous arnaque, cette vieille peau)

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Lala 5 septembre 2019 - 16h46

PS : je suis d’accord avec matchinpoints ! du coup, comme je le disais je prefère faire ancetre que memère 🙂
La chasse aux surcres est efficace, par contre je n’ai pas eu de chance avec les toubibs et gynéco je me suis vue refuser des soins par « principe de précaution » (pourtant ils etaient sur le point de partir en retraite et je leur aurais signé toutes les décharges qu’ils voulaient) pour un vague accident ischemique du au stress de la cinquantaine imminente (aucune autre cause, aucun facteur de risque trouvé, santé parfaite) , et ils n’ont rien voulu savoir, même articles sur le net mettant en balance risques et benefices et l’absence de risques vasculaire avec les patchs transdermiques à l’appui. Et comme c’est devenu le desert medical depuis, impossible de trouver quelqu’un d’autre.
du coup ne pouvant me payer les traitements alternatifs j’ai assiste à la destruction de mon 90A et de mon ovale.
bonne chance à toutes et ne vous laissez pas faire en cas de refus de soins !

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