Non, j'assume pas mes cheveux blancs !

par Arielle Granat
Je n'assume pas mes cheveux blancs_les Boomeuses

©Les Boomeuses
Photo Brigitte Lazaroo


Ce serait tendance d’avoir les cheveux blancs et surtout de les assumer !
Pourtant, si certaines femmes assument en beauté leur nouvelle apparence, il semble que cela ne soit pas le cas de la majorité d’entre nous.

Jean michel Faretra, coiffeur et expert de la couleur et particulièrement des cheveux blancs et blonds, nous donne son avis sur ce sujet sensible.

 

En ce moment, il y a une «tendance» qui consiste à assumer ses cheveux blancs. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c’est bien à 50 %, et qu’à 50 % il faut être attentif. Comme c’est une tendance, il y a des femmes qui peuvent se poser la question de ne plus colorer leurs cheveux. Mais il faut savoir que le blanc reste une couleur qui vieillit ! Et à partir du moment ou la couleur vieillit, il faut que la coupe et le style de la personne soit moderne, sinon on peut vite avoir un look « mamie ».

Avoir des cheveux blancs, c’est être originale aujourd’hui ?

Oui, c’est un phénomène de mode, il ne faut pas se le cacher. Je ne sais pas s’il va durer.
Pour porter le cheveu blanc, il faut avoir de l’allure, être « loookée » ; car finalement, avoir des cheveux blancs, c’est aussi faire preuve d’originalité !
A 50/60 ans, la plupart des femmes essayent de rester tendance pour ne pas vieillir. Pour ne pas faire 65 ans à 55 ans. Elles doivent avoir une allure qui ne fait pas trop traditionnelle, ou une allure classique mode ; mais il faut aussi très bien choisir la coupe.

Dans votre clientèle de femmes de 50 ans et plus, combien assument d’avoir leurs cheveux blancs ?

15 %

Et ces femmes, comment sont-elles ?

Elles ont un brin d’originalité, ou elle s’habillent d’une façon un peu différente, sans que cela soit pour autant excentrique, elles prônent la couleur, elles changent de lunettes. Elles assument vraiment.

Et les 85 % autres ?

Dès que leurs cheveux blancs repoussent, il faut absolument qu’elles viennent les recouvrir. Elles trouvent que cela les vieillit, ne leur va pas ou ne leur correspond pas. Même si elles ont 50/60 ans, elles trouvent que c’est trop tôt pour avoir des cheveux blancs. Quand vous entendez les clientes, quel que soit l’âge, c’est toujours trop tôt, ce n’est jamais le moment. Elles me disent souvent, «je me pose la question, peut-être par la suite, je les laisserai blancs» et vous voyez les années passer, et elles se font toujours des couleurs.

Que dites-vous à vous clientes qui ont les cheveux poivre et sel ou blancs ? 

Cela dépend, car il y a poivre et sel, sel tout seul, poivre tout seul, ou 100 % blancs.
Il y a des clientes qui ont plus de sel que de poivre ou l’inverse, ça fait des lignes, ce n’est pas très joli. Quand on est poivre et sel, par exemple, il faut apporter plus de poivre pour avoir une jolie uniformité. Parfois, des clientes ont la nuque toute foncée ou les côtés gris et le dessus foncé avec des tâches, et là, il faut apporter de l’homogénéité et casser les écarts de couleurs. Pour elles, je conseille de continuer les couleurs, c’est plus joli et plus jeune.
Par contre, quand une femme a les cheveux 100 % blancs, on peut lui dire de tenter le blanc, on fait alors un petit carré asymétrique, quelque chose qui va donner du peps et on voit si ça lui plaît.
Mais être 100 % blanche, cela dépend de la nature, certaines femmes ne le seront jamais complètement.
Sur un cheveu tout blanc, on peut jongler sur des patines, des gloss pour les rendre encore plus beaux, ce qu’il est impossible de faire sur du poivre et sel. Il n’y a que le poivre que l’on peut accentuer, mais le sel on ne peut pas l’obtenir. Le blanc est une couleur qui n’existe pas. Aujourd’hui, les jeunes qui se font des gris décolorent leurs cheveux 2/3 fois, puis font une patine grise, mais cela ne dure pas longtemps.

Y a t’il une tendance de couleurs pour les femmes qui veulent cacher leurs cheveux blancs ?

Aujourd’hui, en Europe, la tendance est au naturel, contrairement à l’Asie ou aux Etats-Unis, où la couleur doit flasher et se voir.
En France, l’art consiste à rendre une couleur brillante, jolie, lumineuse, en faisant croire quelle est naturelle.
Actuellement, les femmes choisissent des couleurs qui leur plaisent en fonction de leur personnalité. Fini le temps de la dictature de la couleur en référence à l’âge, comme il y a 20 ans, où toutes les femmes teintes avaient la même couleur de cheveux.
 
Jean-Michel Faretra, spécialiste de la coupe sur cheveux secs et de la couleur,  vient d’installer ses ciseaux dans un nouveau lieu près de l’Etoile, où il propose des coupes en phase avec les envies actuelles des femmes.
Il est également le créateur du balayage en V, un balayage qui évite les effets racines et qui dure plus longtemps.
Jean-Michel Faretra
48 rue de Berri, 75008
Tél. 01 53 75 30 79
 
Arielle Granat
 
© Les boomeuses
Photo Brigitte Lazaroo
 

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7 commentaires

Giulia lola 19 février 2016 - 8h17

bravo pour c’est article…. personnellement j’ai peu et pratiquement pas de cheveux blancs, j’ai choisi d’avoir des mèches blanches la raison principale cela adoucit le visage …. Personnellement j’ai un look plutôt jeune sans exagération, mais je fais partie des femmes qui ont un style et je me verrais très bien avec les cheveux blancs, je n’ai pas attendu que ce soit la mode, non non j’ai toujours trouvé cela joli. Mais attention c’est très jolie à condition comme vous le dites d’avoir une belle coupe et surtout que les cheveux soient bien entretenus. bref bravo pour votre article, Giulia blogueuse mode quinqua

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matchingpoints 19 février 2016 - 8h55

Eternel problème féminin – il n’est pas évident d’assumer les cheveux blancs…
http://wp.me/p2H2o8-4Oe

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nadine 20 février 2016 - 12h12

Je suis une femme qui assume ces cheveux blancs mais il n’y a pas très longtemps (j’ai 54 ans) ! J’aime ne pas être comme les autres ! J’aime me démarquer ! j’aime être avant-gardiste ! Peu importe la coupe, le style, du moment qu’on l’assume on devient rayonnante !

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Les Boomeuses 20 février 2016 - 15h05

Bravo Nadine, vous avez bien raison !

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helene 12 juin 2017 - 15h33

C’était sans doute plus facile lorsque c’était encore original, mais à présent que ça se banalise, à nouveau ça va à certaines mieux qu’à d’autres, et les rebelles au physique approximatifs ont juste l’air négligé, alors je dirais que pour ma part ce sera non, bien que j’en aie de toute façon très très peu.
Et du point de vue entretien c’est vraiment trop contraignant donc coûteux, d’emblée avec des cheveux fins on est pénalisée, surtout que je ne tiens vraiment pas à couper les miens, refroidie par les rares passages en salon de coiffure (j’en frémis encore, d’autant que je ne suis tombée qu’une seule fois de toute ma vie sur quelqu’un qui sache couper les cheveux fins, à chaque fois sinon c’était le massacre, surtout que les miens rebiquent du côté droit sitot qu’on les raccourcit alors le brushing en plus, rien que le prix de la coupe, je dis non)
donc pince à épiler et si jamais je suis débordée, teinture ton sur ton (je risque d’ailleurs de galérer pour trouver ça à faire chez soi parce que les tarifs colo en salon c’est du vol qualifié).

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helene 12 juin 2017 - 15h36

hum, au pire je serais poivre et sel donc effectivement j’éradique.

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helene 12 juin 2017 - 15h40

cette interview est intéressante et je suis d’accord avec l’auteur concernant les réserves qu’il émet au sujet du blanc.
J’oserais presque dire que du coup, là encore ce sont plutot les femnes riches qui sont favorisées car sans parler de l’entretien capillaire, style et garde robe representent un budget d’autant plus affolant qu’on est plus volontiers excentrique en ville où, c’est bien connu, le m2 de dressing est moins abordable ;).

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