Alors que la France vient de vivre sa première mousson et que l’on a vu sourdre l’humidité de partout, cette semaine je vous propose une jolie collaboration avec l’illustratrice Marie Crayon pour vous parler de sécheresse vaginale, histoire de changer en peu d’ambiance !
Mais qui ose parler de la sécheresse vaginale dite aussi sécheresse intime ?
Pas grand monde, c’est presque un sujet tabou ! Si vous êtes ménopausée, le gynécologue vous posera parfois la question, mais dans d’autres circonstances comme l‘allaitement ou les difficultés sexuelles, si vous ne prenez pas votre courage à deux mains pour aborder la question vous-même, il ne vous reste que vos yeux pour pleurer ! Et ce ne sont pas vos larmes qui vont humidifier le vagin, quoique, si on pleure vraiment très fort … Bon, trêve de plaisanteries douteuses, faut qu’on cause !
Commençons par une petite précision !
Au lieu de parler de « sécheresse vaginale ou intime » il serait plus juste de dire « sécheresse vulvovaginale » car cela concerne autant l’intérieur du vagin que la partie muqueuse de la vulve, c’est-à-dire la face interne des petites lèvres et l’entrée du vagin, qu’on appelle le vestibule. J’adore ce terme car, dans une maison, le vestibule est la petite pièce joliment décorée où l’on reçoit les invités pour se saluer et se faire des amabilités avant d’entrer. Tout-à-fait suggestif, n’est-ce-pas ? Or, c’est surtout au niveau du vestibule que l’on va ressentir les brûlures ou l’irritation qui rendront la pénétration désagréable, douloureuse, voire impossible !
Comment ça marche un vagin ?
Ou plus précisément, comment ça sécrète !
En dehors des rapports sexuels, le vagin et la muqueuse vulvaire sont légèrement humides grâce, entre autres, à la flore vaginale. De bons germes appelés lactobacilles assurent l’équilibre de la flore et sécrètent de l’acide lactique qui confère au vagin un pH (acidité) bénéfique. Pour se développer, les lactobacilles ont besoin des oestrogènes qui font cruellement défaut en ménopause ou en période d’allaitement. Voilà la raison principale de la sécheresse à ces périodes de la vie.
Pour les relations sexuelles, c’est une autre histoire !
La lubrification est liée à l’excitation donc, si on a envie, si Polo n’est pas manchot et n’a pas un train à prendre, devrait pas avoir de problème ! La plus grande part de la lubrification ne vient pas des glandes vulvaires, mais de la paroi vaginale. Il faudra donc un peu de temps avant que la sécrétion n’arrive au vestibule. Et comme la nature est bien faite, on a inventé les préliminaires justement pour ça ! Le hic, quand on manque d’oestrogènes, c’est que la lubrification sera moins abondante et plus longue à apparaître.
Reste donc plus qu’à expliquer à Polo qu’on est passée de l’essence au diesel, bref, qu’il faut chauffer plus longtemps, il devrait capter !
La sécheresse vaginale, des conséquences plus importantes que l’on croit !
C’est un véritable cercle vicieux qui peut se mettre en place !
C’est sec —> ça fait mal —> pas d’excitation —> pas de lubrification —> ça fait toujours plus mal —> pas de plaisir —> pas envie de recommencer —> pas de désir —> moins de rapports —> plus de sécheresse, de fragilité et de douleur !
Pas réjouissant cette affaire …
Le risque principal, c’est l’espacement des rapports. Or le vagin, c’est exactement l’inverse des piles Wonder : « Il ne s’use que si l’on ne s’en sert PAS ! »
Eh oui , pour avoir une bonne muqueuse vaginale, il faut aussi avoir des rapports réguliers !
Et on fait quoi maintenant pour lutter contre la sècheresse intime ?
Primo : on utilise un lubrifiant pour traverser cette mauvaise passe ! En rendant les sensations plus agréables, l’excitation apparaîtra plus vite et la lubrification naturelle viendra compléter ce que vous aurez amorcé avec le lubrifiant ! Plus de plaisir, plus de désir, plus de rapports et c’est reparti, youpi !
Secundo : on bichonne sa flore vaginale et sa muqueuse vulvaire ! Selon les circonstances, on apportera des lactobacilles et/ou des oestrogènes par voie locale ou générale.
Tertio : et si ça ne passe toujours pas, on consulte, en commençant par son gynéco qui vérifiera qu’il n’y a pas de problème dermatologique comme un lichen scléreux ou tout bêtement une vulvovaginite telle une mycose ou une vaginose.
Mais ça, c’est une autre histoire …
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Retrouvez aussi Odile Bagot sur son blog Mam Gynéco et sur sa page Facebook.[/infobox]