Je ne connaissais pas Vincent Almendros avant de feuilleter à la Fnac, son deuxième roman « Un été ». ( Le premier, publié en 2011 s’intitule : »Ma chère Lise « )
Il se trouve que l’auteur est né à Avignon, la vie est drôle parfois : un coup de coeur pour quelqu’un né ici, dans cette ville qui est devenue mienne, le hasard fait les choses curieusement.
J’avais acheté plusieurs livres ce jour là, c’était la semaine dernière, et gardé celui-ci pour la fin de mes lectures, car je m’en faisais à l’avance un vrai plaisir. Il faut dire que j’aime beaucoup Christian Oster et que d’emblée, à la lecture du quatrième de couverture, je me suis sentie glisser dans un style qui ressemble beaucoup à celui d’Oster, pas seulement le style, le narrateur aussi qui semble toujours un peu décalé par rapport aux évènements vécus.
Je retirai ma casquette et m’essuyai le front. Sur le devant, l’inscription « Vendée-Globe 2011 – Les sables d’Olonne » était brodée en lettres blanches. Je mis un temps avant de comprendre. Pour moi, la course en solitaire, jusque-là, s’écrivait Vent des globes
Pierre est invité par son frère Jean à venir naviguer quelques jours dans la baie de Naples, en compagnie de son amoureuse Lone. Sur le bateau il y aura aussi Jeanne. Deux couples dans cette petite surface du bateau de plaisance , il n’est pas sûr comme le pressent Pierre « que ce soit une bonne idée »…
Le récit se nourrit des cogitations de Pierre, de ses empêchements, de ses élans. On trouve là une forme d’errance des personnages qui semblent absents à leur propre existence. J’ai beaucoup aimé l’écriture de cet auteur qui suit les méandres de la pensée : « La première chose qu’elle avait vu en se réveillant, c’était. Enfin, j’étais nu ».
Le charme de « Un été » , c’est le goût de l’eau salée sur la peau, les baignades à minuit, les corps qui s’étreignent dans la moiteur des après-midi, tout ce dont nous avons tant besoin au sortir de cet interminable hiver, mais aussi l’amour qui se dit souvent si mal, qui perdure quand on voudrait qu’il s’éteigne, qui se joue aussi de nous parfois.
Un été, Vincent Almendros (Les éditions de Minuit)
Dominique Mallié