J’ai lu le premier roman de Roselyne Madelénat d’une traite.
Florence en est la narratrice et le personnage principal : la cinquantaine, un job de journaliste dans la presse féminine qui ne la passionne pas plus que cela, pas d’enfant, célibataire, une mère décédée, un père en maison de retraite, deux sœurs.
Rien d’exaltant dans la vie de cette quinqua, donc… Et pourtant….
Je n’ai jamais eu de petite robe noire est un roman qui interroge sur les origines, la quête de l’identité et le processus de « réparation » . Juive et catholique, Florence devine un secret de famille qu’elle va, tout le long du roman, dans une quête qui la conduit au plus près d’un père à la fois détesté et aimé, chercher à élucider. Ils sont lourds ces voiles qui se lèvent un à un et qui écornent peu à peu l’image des uns et des autres.
Comment composer alors avec ces vérités surgies de l’Histoire ? Comment continuer à être quand les repères s’effacent ? De ce grand bouleversement qui suit la révélation, Florence ressortira à la fois broyée et neuve.
Si le nœud du roman est dans cette quête conduite par le personnage principal, il reste que l’auteur a également dressé un beau portrait d’une femme d’aujourd’hui, en phase avec son époque, d’une amoureuse, (on se retrouvera dans ses souffrances, ses joies), des relations au sein d’une famille, du rapport à nos parents vieillissants.
Florence n’est pas seule concernée par ce désir de « réparation », chacun tente de se débrouiller avec une histoire qu’il n’a pas toujours choisie.
Le style est vif, les phrases souvent courtes : tout cela est fort agréable et vivant à lire … et bravo pour ce titre qui, lui aussi, interroge.
Je n’ai jamais eu de petite robe noire, de Roselyne Madelénat.
Editions Hugo Roman, 16 €.
Dominique Mallié
1 commentaire
Ah ! voici un livre qui va me parler infiniment (notamment quant à la double culture juive-chrétienne). Merci pour cette critique Dominique