Elles sont 3 copines inséparables, la quarantaine bien sonnée. Deux sont déjà divorcées, tandis que Stella, la 3ème du trio, qui au début de l’histoire semble filer le parfait amour, se retrouve brusquement « larguée » par son mari. Face à sa détresse, ses amies Louise et Nico, vont lui expliquer par le menu détail toutes les phases par lesquelles elle va passer (en se référant à leur propre histoire) et celles qu’elle va affronter avant d’aller mieux et d’être de nouveau libre. Un dur cheminement, de la colère au déni pour aboutir enfin à la liberté.
On sent le vécu dans cette BD souvent drôle et très grinçante, écrite par 3 femmes et illustrée par Hélène Bruller, au dessin pétillant (qui a également illustré tous les Titeuf que nos enfants ont dévorés).
Toutes celles qui ont vécu une séparation, un divorce ou connu des crises dans leur couple, se reconnaîtront dans ces portraits de femmes au bord de la crise de nerfs, qui après 20 ans de vie commune, se retrouvent seules sans l’avoir vu venir.
Evidemment, les hommes n’ont pas la part belle dans « Larguées » : ils sont lâches, faibles, menteurs, égoïstes, manipulateurs…
Une vision bien pessimiste du couple et de la gente masculine, légèrement atténuée par les deux dernières planches de la BD, comme si les auteurs, avaient ressenti le besoin de ne pas sombrer dans les clichés du type « tous des salauds ».
Avec acuité et un humour parfois cru et bienvenu, cette BD nous rappelle aussi nos discussions entre copines sur les mecs. Elle a surtout le mérite d’aborder un sujet de société, la séparation des couples après plus de 20 ans de mariage et la lente reconstruction des femmes. Qui finissent toujours par s’en sortir et repartir vers un nouvel avenir. Happy end.
Larguées, d’Hélène Bruller, Sophie Chedru et Véronique Grisseaux.
Editions Hugo Desingue, sortie le 5 novembre, 14,95 €.
Arielle Granat