Chouette on est vintage !

par Arielle Granat

Just vintage !
Ce n’est pas parce qu’on est « quinqua » (ou plus), qu’on doit faire partie des meubles.
À ce propos, en se promenant dans les boutiques d’ameublement, toute Boomeuse digne de ce titre (envié) se rend compte d’un certain nombre de faits concernant leur évolution.
Tout d’abord, que peu de ces magasins se contentent, comme dans le temps, de vendre du mobilier et rien que du mobilier.
Non, à présent, (et depuis un bon bout de temps tout de même – Habitat a 50 ans !) les meubles côtoient allégrement tous les objets de la maison, vaisselle, literie et luminaires. Chaque petite boutique est à elle seule un concentré raffiné d’Ikea. Certaines vendent même des vêtements, des chaussures et, pourquoi pas, des pantoufles. On peut parfois y déguster des petits plats tout simples, mais très bio.

Il leur arrive de se faire traiter de concept store, sûrement parce qu’elles visent les intellos bobos. Avouons-le, on les adore.

Il ne reste presque plus d’endroits qui vendent encore de ce mobilier d’antan en bois faussement vermoulu, ou clinquant de vernis acrylique, imitant le style Louis XV et fabriqué en France.
Dans les nouvelles boutiques branchées, on trouve essentiellement des objets au style contemporain, dépouillés ou très colorés, en métal ou en plastique, pour la plupart fabriqués en Chine.  Style contemporain ?  Faut le dire vite.

Maison du Monde.Collection Vinatge.

Maison du Monde. Collection Vintage.


Effectuez une virée dans un temple de la consommation et vous serez convaincue du contraire.
Certes les tables, basses ou hautes, sont neuves et même si elles ont un look patiné, elles se veulent à la pointe de la créativité du 21ème siècle.
Mais qu’y reconnaît une Boomeuse, sinon un reflet du mobilier qu’elle a vu, enfant, chez ses parents amateurs de nouveautés ?
Ces plateaux de table aux bords légèrement arrondis, ou ovales, ces pieds en métal, fuselés, pointus comme des aiguilles à tricoter, ces fauteuils à la coque en plastique, recouverts de skaï, ou tricotés en fil à scoubidou, vous appelez ça du contemporain ? Du tout neuf ? Pas du tout. C’est rien que du vintage revisité.

Le vrai vintage, d’époque, lui, il va chercher des sommes que Maisons du monde aurait honte d’afficher. Il est très recherché. Voir ici sa définition, et même sa prononciation.

Extrapolons un brin : Nous autres qui avons quelques heures de vol dans les plumes, on n’est pas vieilles, ni même séniors. Pas du tout.
Si nous n’avons pas été pas « revisité(e)s » par un bistouri ou par la toxine botulique, et que nous sommes resté(e)s dans notre jus, nous ne sommes pas pour autant des reliques ! Bien au contraire.
Vous avez tout compris. Alors réjouissons-nous ensemble, amies des fifties (et même celles des seventies, vu le retour en force du papier peint et, pire, des décors orange et marron) : On ne fait pas juste partie des meubles, on n’est pas des antiquités, même rétro, on est  desirable (prononcez : disaïrebeul, surtout !), on est tendance, on est  « juste » vintage !
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Cathie Fidler est écrivain, auteur de romans et nouvelles. Découvrez son blog Gratitude[/infobox]

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1 commentaire

matchingpoints 30 octobre 2014 - 11h36

Le vintage, tout un art finalement, et non pas du réchauffé – nous nous y reconnaissons !

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