Après des décennies de vœux pieux, des décades de « c’est décidé, je commence…, je recommence… et j’arrête… » affirmés juste après le traditionnel « Bonne Année », les bonnes résolutions – trop contraignantes – sont sur le grill ! Disparition, assouplissement, ré-orientation sont au programme cette année. En 2020, le bien-être remplace définitivement la contrainte.
Alors que les bonnes résolutions semblaient irrémédiablement liées aux vœux de bonne année, en 2020 tout semble vaciller ! Et deux questions taraudent les esprits.
Commencer sur un échec ? Et si les bonnes résolutions 2020 était une bonne manière de commencer son année sur un échec ?
Objectif 2020, me sentir bien !
Parce que ce qui est dit à minuit engage celle qui l’a dit. Entre le « je me remets au sport » qui tiendra le temps que le club de gymnastique encaisse le chèque et le « je vais perdre du poids » qui s’enlise dans le repas pantagruélique du réveillon, la place pour la déception et l’acte manqué est faite.
Et à 45 ou 50 ans, on n’y reprend plus les femmes !
Gâcher son mois de janvier ?
Et si poser de bonnes résolutions pour 2020 était la meilleure façon de gâcher son début d’année ? C’était il y a vingt-cinq ans, mais, elle s’en souvient encore. Trop de champagne dans les yeux, un tourbillon d’amis lui collent une bise sur la joue. Et la déclaration qui jaillit : « C’est ma dernière cigarette ! ».
Elle le dit haut et fort. Elle écrase d’ailleurs cette dernière cigarette dans un geste déterminé. Le lendemain quand elle s’est réveillée, elle s’est souvenue. Ensuite, il a fallu gérer…
Préférer des non-résolutions et conserver ses mauvaises habitudes
Les médias se sont aussi questionnés sur le sujet. Sur la station de radio RTL, « une minute pour tout changer » le 29 décembre 2019, propose, pour son bien-être, non seulement d’oublier les bonnes résolutions mais aussi de faire une liste de « non-résolutions ».
La chaîne de télévision BFMTV se demande deux jours plus tard, le 1er janvier, si il faut envoyer « au diable les bonnes résolutions ». Elle fait même volte-face devant le sujet et demande à des français quelles mauvaises habitudes ils vont garder !
Nationaliser les résolutions
Il est vrai qu’en termes de résolutions chacune est de plus en plus sollicitée tout au long de l’année. En novembre, c’est la bonne résolution nationale du « j’arrête de fumer ». Pas encore sevrée de votre tabagisme, voilà, dès janvier la bonne résolution « j’arrête de boire pendant un mois ». Il s’agit ici de campagnes d’un mois. Elles peuvent être plus courtes.
Les saupoudrer toute l’année
Ainsi, les « journées de… » – invitations à autant de résolutions – prolifèrent (près de 140 journées mondiales officielles dans le calendrier de l’ONU). Nous retiendrons plutôt la journée de la femme du 8 mars où il est de bon ton de prendre des résolutions en leur faveur. La journée mondiale de la Paix la 1er janvier, instituée par l’église catholique en 1979 et en 2001 par l’Organisation des Nations Unies, où il est malvenu de déclarer la guerre à son voisin. La journée mondiale sans téléphone portable compte triple, du 6 au 8 février.
Trop de bonnes résolutions tuent la résolution
Entre les bonnes résolutions suggérées par l’ONU, celles proposées par l’Etat Français auxquelles vont s’ajouter pléthore de proposition émanant d’associations et de mouvements à vocations plus ou moins pécuniaires, il y a de quoi devenir chèvre ! Rajoutez à cela des bonnes résolutions personnelles. Et c’est l’explosion et le burn-out de la bonne résolution qui guette !
Devant cette avalanche de propositions, force est de constater que la bonne résolution semble être culturellement bien implantée.
Les sites, les blogs, Youtube et l’ensemble de réseaux sociaux regorgent, débordent d’idées à ce sujet. Vous y trouverez des listes de bonnes résolutions « à prendre absolument », des palmarès de bonnes résolutions, des conseils pour choisir les « résolutions que vous devriez prendre ! ».
Et elles évoluent avec des résolutions pour notre bien-être
Chat échaudé craint l’eau chaude. L’heure n’est plus, pour les femmes qui ont tiré parti de leur expérience, à faire des résolutions contraignantes, mais plutôt des résolutions qui font du bien et qui semblent possibles. Elles sont moins radicales et plus vagues. Il y a derrière elles souvent, la volonté d’être fière de soi ou comme on le dit maintenant de plus s’aimer, avoir confiance en soi. « Je vais prendre plus de temps pour moi » traduit bien cette tendance.
Plus de temps pour soi, mais aussi plus de temps pour les autres. Les bonnes résolutions de générosité fleurissent. Les intentions de consacrer plus de temps ou d’argent pour des associations ou des causes fleurissent.
Au chapitre des causes, la planète et le climat prennent du poil de la bête ! Avec des engagements sur l’alimentation, l’achat en circuit court, le tri sélectif des déchets, la modération de l’usage d’internet, la réduction des voyages dans des véhicules polluants, le jardinage et autre DIY (do it yourself), le vélo et la marche à pied.
Bien-être ! Bien-être ! Bien-être ! A force de lire ce mot, chacune en vient à se demander si il y a encore matière à résolutions, tant il est protéiforme. Inversons donc le bien-être en « être-bien ». Et là c’est simple !
Cette année, l’objectif est de se sentir bien, avec soi, avec les autres et dans son environnement au sens large. Et de lui consacrer les nerfs de la guerre d’aujourd’hui : du temps et de l’argent. Et si il y a quelque chose qu’il faut retenir des tendances des bonnes résolutions des femmes que vous êtes cette année, c’est cela.
Alice-Hélène Thiéry pour Le chat sous le toit un site qui propose des ateliers pour booster ses essentiels.
Photo Artem Beliaikin