Troisième et dernier volet de sa trilogie Psycause(s), cette ultime heure et demie sur le divan de Josiane Pinson est jubilatoire.
Josiane Pinson, c’est d’abord une voix. Un timbre aux multiples couleurs, à la fois chaud, classe et gouailleur, qui alterne merveilleusement entre son personnage de psy soixante-huitarde déjantée et dépassée, et ceux de ses patientes aux névroses souvent hilarantes. Une voix familière également pour les fans de cinéma américain, la comédienne incarnant la voix française d’Annette Bening (Amercian Beauty), Helen Hunt (Ce que veulent les femmes)…
Une autre voix, et non des moindres, nous fait entrer dans cette danse virevoltante. Cette voix reconnaissable entre mille, c’est celle de l’immense Judith Magre, en maman de cette psy qui vient de passer de vie à trépas. De l’au-delà, cette mère un brin emmerdeuse, qui fut également psy, a décidé de continuer à pourrir la vie de sa fille à coups de sentences implacables.
Un seul en scène jubilatoire
Le ton est donné, et jusqu’à la fin de ce seul en scène empli de tendresse et d’un humour ravageur, la vie – trépidante – défile dans ce cabinet de curiosités psy, à travers une galerie de patients souvent obsédés par la galipette (mention spéciale à l’octogénaire vierge qui se délecte d’éconduire son amoureux éperdu depuis des années, et à la grande bourgeoise qui ne jouit que dans les bras de routiers sympas) et les turpitudes de cette psy qui se voit, à la soixantaine, “répudiée“ par ses trois enfants qu’elle a élevé façon Dolto stalinienne. Le tout sur fond de “poly-fidélité“ et autres savoureuses moqueries que Josiane Pinson, en ex-patiente, croque avec finesse.
Le texte, écrit par Josiane Pinson, est irrésistible. La comédienne l’est également. Psycause(s) 3 est un seule en scène intelligent, où l’on rit énormément, qui vaut bien toutes les thérapies.
Psycause (s) 3 de et avec Josiane Pinson.
Jusqu’au 25 avril, à la Scène Parisienne
34 rue Richer, 75009 Paris
Tél. 01 40 41 00 00
Réservation sur le site du théâtre
Arielle Granat