Il n’est jamais trop tard pour une psychothérapie

par Sandrine Catalan

 

Une psychothérapie vous a souvent tentée sans que vous osiez franchir le pas. Et si c’était le bon moment ?

Une psychotherapie a 50 ans_les Boomeuses_femme_Webmagazine
Des événements de la vie plus ou moins douloureux ou bouleversants, vous ont peut-être incité quelquefois à vouloir pousser la porte d’un cabinet de psy et puis… non, vous avez renoncé ou plutôt résisté.

50 ans n’est-ce pas trop tard pour ouvrir le grand couvercle de ses névroses, tout déballer à un inconnu, avouer des choses que vous n’avez même pas raconter à votre compagnon, amies ou parents ? Et puis surtout une thérapie c’est long, vous vous embarquez peut-être pour des années ! Pas si sûr.

A 50 ans c’est peut-être même le bon moment. Fort de l’expérience de la vie, moins attachée aux regards des autres et à ce que le monde peut penser de vous, vous avez toutes les cartes en main pour réussir votre thérapie et partir à la découverte de votre véritable Moi.

«  A 50 ans on peut toujours consulter pour tout types de problèmes explique notre expert Luce Janin-Devillars, psychanalyste. Une rupture sentimentale, un divorce, un licenciement certes mais aussi pour des motifs plus positifs comme l’envie de changer d’orientation professionnelle, de se réconcilier avec un membre de sa famille ou le désir de redonner du sens à sa vie quand les enfants sont partis et que l’on a l’impression de tourner à vide ».

Comment être sûre d’avoir besoin d’une psychothérapie ?

Soyez attentif à votre comportement. Si vous hésitez encore, il y a certains signes qui ne trompent pas. Ils peuvent vous aider à franchir définitivement le pas. Votre comportement a changé, vous n’avez plus envie de voir vos amis, de prendre soin de vous. Votre libido est en berne. « Soyez attentives aussi aux troubles fonctionnels à répétition, conseille Luce Janin-Devillars. Diarrhées, constipation, nausées, mal de dos sont des indicateurs de malaise intérieur. Idem pour les troubles psychiques comme les colères incompréhensibles, les crises de larme, les crises d’angoisse, les phobies qui n’étaient jamais apparues jusque là ».

Quelle thérapie choisir ?

S’allonger sur un divan, rester en face à face ou tenter d’autres formes de thérapies n’est pas aussi évident à choisir. Mais quel que soit votre orientation, c’est avant tout le lien que vous tisserez avec votre thérapeute qui garantira le succès de cette aventure psychologique.

L’EMDR pour digérer les traumatismes

Le principe :
L’EMDR (Eye-Movement Desensitization and Reprocessing, ou Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires) est un outil de soin court des traumatismes (accident, viol, attentat, deuil…). Le patient se concentre et revit la scène traumatisante pendant que le spécialiste promène une sorte de baguette devant ses yeux. Le patient suit du regard le mouvement de gauche à droite imposé par l’objet. L’information coincéé dans une région du cerveau est retravaillée et digérée ! Les stimuli peuvent être aussi auditif ou cutané (tapotement des genoux).

C’est pour qui ?
Pour tous ceux qui ont la sensation de revivre toujours avec autant d’intensité l’événement passé sans pouvoir le dépasser. Les résultats sont parfois miraculeux.

La durée :
Quelques séances suffisent. Cinq à 10 en général.
Pour en savoir plus : www.emdr-france.org

Les TCCE : pour vaincre ses peurs

Le principe :
Les thérapies comportementales, cognitives et émotionnelle sont des thérapies courtes qui peuvent vous aider à venir à bout de vos crises de panique ou d’anxiété. De la petite araignée, à la peur de l’avion en passant par la peur du vide, des ascenseurs, de l’eau etc. Le thérapeute par divers exercices pratiques (comportementaux, émotionnels, relaxants…) va vous apprendre à liquider ses croyances irrationnelles. Les exercices se font durant les séances mais aussi en dehors. En imposant à votre cerveau cette confrontation, ce dernier n’enregistre plus alors la situation comme un danger imminent.

C’est pour qui ?
Les personnes souffrant de troubles de l’anxiété (phobies, TOC, phobie sociale, anxiété généralisée, panique, agoraphobie, stress post-traumatique…). Mais la méthode est aussi efficace sur les addictions, les troubles du sommeil, les troubles de la conduite alimentaire, la mauvaise estime de soi, les problèmes sexuels et conjugaux, certains troubles dépressifs.

La durée : 
Tout dépend de la problématique et de la structure psychique de la personne. Comptez environ 5 à 10 séances pour des phobies ou des TOC ou une gestion du stress. Davantage pour une dépression. Attention, les dépressions graves nécessitent aussi un accompagnement médicamenteux.
Pour en savoir plus : Association Française de Thérapies Comportementales Cognitives

La Gestalt-Therapie : pour renouer avec le monde

Le principe :
La Gestalt-thérapie s’intéresse avant tout à la qualité des relations que l’on peut entretenir avec autrui aussi bien dans le domaine professionnel, amoureux, social, amical… Le patient apprend à être plus attentif à ses émotions et à expérimenter de nouvelles façons d’appréhender le monde. Il apprend en quelque sorte à être en pleine conscience dans la relation avec l’autre et non plus à se laisser emporter par ses émotions parfois débordantes. On en ressort plus calme et surtout plus authentique.

C’est pour qui ?
Pour toute personne souhaitant travailler sur ses émotions que se soit pour un problème de timidité, d’anxiété, de séparation, de problème relationnel, professionnel…

La durée :
Entre 6 mois et 2 ans à raison d’une séance par semaine.
Pour en savoir plus : Collège européen de Gelstat-Thérapie 

L’art-thérapie pour débusquer ses émotions enfouies

Le principe :
Il s’agit d’exprimer ses émotions et ses sentiments refoulés au moyen d’une activité artistique comme la peinture, le dessin, le collage, modelage… Accompagnée et soutenue par un thérapeute durant la séance vous mettrez en forme sous vos doigts ce qui n’est pas possible encore pour vous d’exprimer avec votre voix. Car cela est trop douloureux ou inacceptable.

C’est pour qui ?
Vous pensez n’avoir aucun talent artistique ? C’est parfait : cette thérapie est faite pour vous. Totalement vierge de technique vous serez authentique face à la feuille blanche !

La durée :
Elle est variable selon le besoin de chacun. Environ une année s’il s’agit d’une séance de groupe.
Pour en savoir plus : Fédération Française des arts-thérapeutes 

L’hypnose pour modifier son mode de pensée

Le principe :
On utilise surtout aujourd’hui l’hypnose ericksonnienne (du nom du fondateur Erickson). Le patient est mis en état de relaxation grâce à la respiration abdominale et des images apaisantes. Le travail de remontées de l’histoire de la personne peut alors commencer avec des propositions de changements à partir de visualisations.

C’est pour qui ?
N’importe qui souhaitant travailler sur un temps limité. Fonctionne bien sur les problèmes d’addictions (arrêt du tabac), sur les troubles du comportement alimentaire mais aussi certains états dépressifs.

La durée :
Une séance par semaine ou tous les 15 jours pendant 6 mois environ.
Pour en savoir plus : Société Française d’Hypnose 

La sophrologie pour retrouver la zen attitude

Le principe :
Il s’agit du même principe que celui de l’hypnose. Travail de respiration lente et complète, induction d’images positives et agréables pour le patient… Mais le praticien sophrologue fait réaliser à son patient des exercices aussi bien debout (relaxation dynamique), qu’assis ou allongé.

C’est pour qui ?
N’importe qui souhaitant travailler sur un temps limité. Idéal pour les personnes qui ont aussi besoin de se détendre, d’apprendre à respirer, à retrouver une paisibilité.

La durée :
Quelques séances suffisent pour ressentir un bien-être. Parfois dès la fin de la première.
Pour en savoir plus : Fédération Française de Sophrologie 

La psychanalyse pour explorer son inconscient

Le principe :
Allongé sur un divan, le patient raconte sa vie et réalise des associations libres ; il raconte tout ce qui lui passe par la tête sans trier ni juger ce qu’il dit. Le praticien intervient peu. Le patient est aussi invité à noter ses rêves et à les raconter. Progressivement des liens de sens se constituent entre les différents propos rapportés. Ce n’est pas le psychanalyste qui fait un diagnostic ou des interprétations (ou très peu) c’est le patient qui se révèle à lui-même en « s’écoutant », en donnant du sens à ce qu’il dit. C’est une maïeutique, un accouchement.

C’est pour qui ?
Toute personne souhaitant faire un travail de fond sur soi, résoudre des problématiques familiales, mettre au clair des schémas de pensée.

La durée :
C’est un travail souvent long, de plusieurs années (2 à 5 ans voire beaucoup plus).
Pour en savoir plus : Société psychanalytique de Paris 

Merci pour son éclairage à Luce Janin-Devillars, psychanalyste et co-auteur de Le coaching clinique psychanalytique, Roland Brunner/Luce Janin Devillars, L’Harmattan, 2015.

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Sandrine catalan masse-les boomeuses

Sandrine Catalan-Massé est journaliste, spécialisée en psychologie. Elle vient d’écrire son premier roman « Dépêche-toi, ta vie n’attend plus que toi » en vente sur Amazon Kindle et sur Kobo by Fnac, 4.99 €. Vous pouvez communiquer avec l’auteur sur la page Facebook du livre

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