Judy ne raconte pas la vie de Judy Garland, inoubliable interprète de Dorothy du Magicien d’Oz et d’Une étoile est née, mais se concentre sur la dernière année de la star au destin tragique.
En 1968, Judy Garland a 46 ans. L’actrice, chanteuse, enfant de la balle sur scène depuis ses 3 ans, est depuis longtemps seule, épuisée, vulnérable et fragile, accro à l’alcool et aux médicaments. Ruinée et rejetée par Hollywood, elle est obligée de courir les cachets, réalisant des numéros de claquettes accompagnée de ses deux jeunes enfants.
L’opportunité d’un tour de chant de plusieurs semaines à Londres à guichets fermés, va lui permettre de renouer avec son public et la scène. Mais l’actrice est elle encore capable d’assumer le show tous les soirs ?
René Zellweger saisissante Judy Garland
Le film magistralement interprété par Renée Zellweger, qui a reçu l’Oscar pour ce rôle, se concentre sur cette tournée londonienne.
Les seuls flashbacks du film nous ramènent à la période du tournage du Magicien d’Oz en 1939. A l’heure de #Mee Too et du procès d’Harvey Weinstein, on se rend compte d’une autre forme de violence qui existait déjà à Hollywood. Afin que l’adolescente ne grossisse pas, la production n’a pas hésité à lui faire prendre des somnifères et amphétamines afin qu’elle reste la « petite fiancée de l’Amérique ». En quelques scènes, face au producteur Louis B. Mayer, on comprend pourquoi cette adolescence sous contrôle conduira Judy Garland à avoir des addictions toute sa vie.
On reste ému devant le portrait de cette magnifique star, à la fois capricieuse et attachante, à l’humour ravageur, qui lutte chaque soir contre ses démons pour monter sur scène et qui accepte de montrer ses failles, notamment lors d’une très belle scène où saoule, elle n’est pas capable de chanter.
Arielle Granat
Judy de Rupert Goold avec Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock.
En salle le 26 février 2020.
