Créée en 1953, Douze hommes en colère, la pièce de Reginald Rose adaptée au cinéma par Sydney Lumet avec Henry Fonda en tête d’affiche, reprend au Théâtre Hébertot. Un classique qui reste résolument contemporain, porté par une troupe de comédiens enthousiasmants.
Le procès d’un adolescent de 16 ans, accusé de parricide, vient de se clore. Douze jurés et un juge sont réunis en huis-clos pour décider de la culpabilité ou l’innocencedu jeune homme. Si la majorité l’estime coupable du meurtre de son père, il sera condamné à la chaise électrique.
Au début de l’intrigue, onze voix se prononcent pour la peine de mort, un juré fait part de son doute et va tenter de renverser un verdict qui semble a priori inéluctable. Le dramaturge Reginald Rose a porté ici à son summum le genre du « procès », qui fascine toujours autant le public, plébiscitant récemment au cinéma les films de Justine Triet et de Cédric Kahn.
Sur la scène du Théâtre Hébertot, tout concourt à passionner les spectateurs. L’adaptation de Francis Lombrail, mise en scène avec une rare efficacité par Charles Tordjman, est défendue par une distribution remarquable qui emporte le public dans son débat d’une intensité inouïe.
Chaque personnage y incarne une facette de l’humanité, sociale et culturelle, dans laquelle chacun peut se reconnaître, qui fait l’universalité de ce huis-clos spectaculaire.
S’il est une pièce idéale pour faire aimer le théâtre aux jeunes générations, c’est bien Douze homme en colère, qui 70 ans après sa création reste l’une des plus brillantes tragédies modernes. Au Théâtre Hébertot, le jeune public est au rendez-vous, constituant une bonne moitié de la salle, preuve que le théâtre populaire défendu jadis par Jean Vilar a encore de beaux jours devant lui.
Douze hommes en colère
Théâtre Hébertot
78 bis bd des Batignolles 75017 Paris
Jusqu’au 7 janvier 2024, du vendredi au dimanche
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