Soudain, il nous vient ce désir impérieux de revoir la déco de notre lieu de vie. Et là, dilemme : que faire de ce qui s’y trouve déjà, le jeter ? le donner ? le garder ? le transformer ? Déco minimaliste ou maximalisme : le match.
En regardant autour de soi, on se rend compte de la masse de choses que l’on a accumulées au cours des années et, si l’on est une Boomeuse (très) prévoyante, on se demande également qui devra débarrasser ce fatras quand on nous mettra dans une EHPAD. Pas tout de suite, bien sûr, ni forcément à cet endroit-là, mais, quand même, le poids des bibelots, le choc des années aidant, on ne peut qu’y songer, ne serait-ce que fugitivement. On se met alors à envier celles d’entre nous qui ont fait un choix différent en optant pour le style dépouillé, épuré – dont on se moquait gentiment derrière leur dos.
Déco minimaliste
Elles avaient raison, pourtant
Le minimalisme a vécu, perduré, disparu… pour mieux revenir sur le devant de la scène déco-socio
Des murs nus, des étagères vides, le minimum vital dans la cuisine, un lit (quand ce n’est pas juste un matelas roulé dans la journée), des placards à peine utilisés, pas un objet inutile – à mort les bibelots et autres fanfreluches rapportées de Palavas les Flots ou d’ailleurs –, pas une plante verte. Rien. Le vide. Des quantités de gens, jeunes et moins jeunes, choisissent de vivre ainsi à présent, comme pour mieux se libérer des fardeaux du passé et des diktats des annonceurs. « Less is more » et « désencombrer » sont leurs cris de ralliement.
Ce minimalisme est un choix, une philosophie… et il crée aussi un décor facile à photographier ! Jugez-en avec ces ambiances.
Versus déco maximaliste
Et pourtant, en parallèle, la tendance du « maximalisme* » est revenue en force.
Exemple : vous avez rajouté à votre propre bazar celui récupéré lors du décès de vos parents, conservé les bibelots fabriqués par vos enfants à la maternelle ou collectionné une variété de faïences bien spécifiques ? La récup’, c’est votre truc ? Vous adorez le « mix and match » ? Vous rejetez le consumérisme ? Rassurez-vous, vous êtes très tendance aussi. Certes, il faudra donner un brin d’organisation à ce display-là, ranger les objets par couleur, matière, date de fabrication, créateur etc. Il vous suffira de marier les genres, de faire la preuve de votre créativité. Si, de surcroît, les objets accumulés dans ce « cabinet de curiosités » ont du sens, eh bien, soyez-en sûre, vous serez total dans l’air du temps, et prête à accueillir dans votre antre les journalistes de « Elle Déco », de « Marie-Claire Maison » et leurs consœurs…
Tout cela, pour vous rassurer : si vous n’avez jamais le temps de ranger votre gentil foutoir, il vous suffira de vous dire (ainsi qu’à vos proches, s’ils osent râler) que cet état de choses prouve votre aptitude à vous adapter à votre temps, et vous garde jeune. Qui, alors, osera se plaindre ?
Conclusion : « Quoique je dise, quoique je fasse, j’ai toujours tort raison ! »
* Bel exemple du genre, à admirer dans le dernier livre de Daniel Rozensztroch : Ma vie avec des choses
Cathie Fidler
4 commentaires
Ni minimalistes ni maximalistes, nous jonglons entre les deux tendances avec le crédo de ne pas se laisser envahir…
Le risque est en effet, parfois, de se laisser envahir
Les deux ont leur charme, si cela est bien réalisé 🙂
Bonjour moi j’ai quand c’est un peu plus « chargé »:-)
Belle semaine