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Comment définissez-vous Isabelle votre personnage ?
Agnès Jaoui : Mon personnage est un personnage très engagé, un peu autiste… enfin névrosé en tout cas, qui ne sait pas très bien mettre les limites entre ce qu’elle peut donner et où elle doit s’arrêter. C’est un peu la confusion pour elle, on va dire.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce rôle ?
Agnès Jaoui : C’est un personnage qui a des valeurs, qui est clair par rapport à ça. Quelqu’un de complexe, qui a des contradictions. Et puis ce qui m’a plu c’est le sujet global du film. Un thème on ne peut plus actuel. Il parle de l’accueil des migrants mais aussi de ce que chacun de nous fait face à la misère du monde, que nul ne peut plus ignorer.
Vous sentez-vous des points communs avec Isabelle.
Agnès Jaoui : Oui, j’ai quelques points communs avec elle. Je partage ses valeurs, ça c’est sûr. Et puis, je peux être pénible, je le crains (rires) !
Vous comprenez ce décalage entre ce qu’elle vit et ce que ressent sa famille qui se sent négligée ?
Agnès Jaoui : Je le comprends parce que le scénario est bien écrit, mais moi je prends son parti à elle. Même si elle est plus qu’excessive et puis qu’en plus, elle est aussi mue par une rivalité, puisqu’il y a une nouvelle enseignante qui a plus de succès et qui attire plus. C’est en ce sens que le scénario est drôle aussi car il parle des contradictions. Je pense que même mère Teresa ou l’abbé Pierre avaient des défauts ou des mesquineries dans leur vie intime. Et à la limite on s’en fout ! Mais c’est vrai que cela interroge et que l’enfant qui est dans tout être humain aimerait que les gens biens soient bien sous toutes les coutures, et soient des héros parfaits, mais je ne pense pas que cela existe.
Le film est très actuel mais avec une vision feel good movie. On est dans l’anti Ken Loach. Pensez-vous que les bonnes intentions suffisent pour changer l’état d’esprit des gens ?
Agnès Jaoui : Enfin Ken Loach a certains films gais quand même ! Un sur 5 je dirais, mais j’adore Ken Loach. Si cela suffisait, les gens ne voteraient pas Trump, ni Bolsonaro. Parce que c’est fou quand même de penser à quel point le cinéma et le monde de l’art – c’est un peu moins vrai en littérature – est de gauche, en tout cas progressiste (bon, peut-être pas les films de Clint Eastwood…), or la société l’est moins. Il n’empêche que même si ça modifie deux personnes sur mille, et bien c’est toujours deux personnes modifiées. Hier, on a présenté le film à Malakoff et dans la salle il y avait des bénévoles et ils étaient supers contents ! Il y en avaient d’autres qui ne l’étaient pas et qui s’interrogeaient. Je trouve quand même chouette de pouvoir leur rendre hommage d’une certaine façon.
Les ressorts de la comédie permettent-ils à votre avis de mieux faire passer un message positif sur l’accueil des réfugiés ?
Agnès Jaoui : En tout cas, cela permet d’abord de dédramatiser. Et on est dans un tel moment dramatisé. On se demande d’ailleurs à quel point c’est orchestré. Parquer les migrants, quand on sait que lorsqu’ils sont répartis sur le territoire, cela se passe mieux. C’est hyper bizarre ce qui se passe aujourd’hui. Le déni de solidarité – ils ont un peu changé la formule – mais enfin, Cédric Hérou continue à se faire poursuivre, à avoir des procès, des amendes, pour avoir aidé l’autre. Sans parler de l’Aquarius, bloqué alors qu’il essayait de sauver des vies en mer… On est dans un moment hyper flippant, donc le fait qu’il y ait de l’humour, oui, moi je trouve que c’est toujours un bon vecteur. Et encore une fois, j’adore les films de Ken Loach. !
Quels sont vos projets
Agnès Jaoui : Je continue à écrire, et je vais tourner dans le prochain film d’Etienne Comar avec Pierre Deladonchamps, qui se passe en prison. Et je continue à faire de la musique. J’ai un prochain concert le 20 décembre à Ivry au théâtre Aleph, avec l’Orchestre Carabanchel et mon ensemble vocal Canto Allegre où j’interpréterai des mélodies classiques et des musiques populaires latino-américaines.
Lire aussi notre chronique du film Les Bonnes intentions.
Les Bonnes intentions, en salle le 21 novembre.
Agnès Jaoui joue Isabelle, une cinquantenaire (sur)investie dans l’humanitaire dans le film drôle et tendre de Gilles Legrand, Les Bonnes intentions (lire notre chronique du film ici. L’occasion pour les Boomeuses de rencontrer l’actrice qui, avec son franc-parler habituel évoque sans langue de bois son rôle et l’actualité. l
Comment définissez-vous Isabelle votre personnage ?
Agnès Jaoui : Mon personnage est un personnage très engagé, un peu autiste… enfin névrosé en tout cas, qui ne sait pas très bien mettre les limites entre ce qu’elle peut donner et où elle doit s’arrêter. C’est un peu la confusion pour elle, on va dire.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce rôle ?
Agnès Jaoui : C’est un personnage qui a des valeurs, qui est clair par rapport à ça. Quelqu’un de complexe, qui a des contradictions. Et puis ce qui m’a plu c’est le sujet global du film. Un thème on ne peut plus actuel. Il parle de l’accueil des migrants mais aussi de ce que chacun de nous fait face à la misère du monde, que nul ne peut plus ignorer.
Vous sentez-vous des points communs avec Isabelle.
Agnès Jaoui : Oui, j’ai quelques points communs avec elle. Je partage ses valeurs, ça c’est sûr. Et puis, je peux être pénible, je le crains (rires) !
Vous comprenez ce décalage entre ce qu’elle vit et ce que ressent sa famille qui se sent négligée ?
Agnès Jaoui : Je le comprends parce que le scénario est bien écrit, mais moi je prends son parti à elle. Même si elle est plus qu’excessive et puis qu’en plus, elle est aussi mue par une rivalité, puisqu’il y a une nouvelle enseignante qui a plus de succès et qui attire plus. C’est en ce sens que le scénario est drôle aussi car il parle des contradictions. Je pense que même mère Teresa ou l’abbé Pierre avaient des défauts ou des mesquineries dans leur vie intime. Et à la limite on s’en fout ! Mais c’est vrai que cela interroge et que l’enfant qui est dans tout être humain aimerait que les gens biens soient bien sous toutes les coutures, et soient des héros parfaits, mais je ne pense pas que cela existe.
Le film est très actuel mais avec une vision feel good movie. On est dans l’anti Ken Loach. Pensez-vous que les bonnes intentions suffisent pour changer l’état d’esprit des gens ?
Agnès Jaoui : Enfin Ken Loach a certains films gais quand même ! Un sur 5 je dirais, mais j’adore Ken Loach. Si cela suffisait, les gens ne voteraient pas Trump, ni Bolsonaro. Parce que c’est fou quand même de penser à quel point le cinéma et le monde de l’art – c’est un peu moins vrai en littérature – est de gauche, en tout cas progressiste (bon, peut-être pas les films de Clint Eastwood…), or la société l’est moins. Il n’empêche que même si ça modifie deux personnes sur mille, et bien c’est toujours deux personnes modifiées. Hier, on a présenté le film à Malakoff et dans la salle il y avait des bénévoles et ils étaient supers contents ! Il y en avaient d’autres qui ne l’étaient pas et qui s’interrogeaient. Je trouve quand même chouette de pouvoir leur rendre hommage d’une certaine façon.
Les ressorts de la comédie permettent-ils à votre avis de mieux faire passer un message positif sur l’accueil des réfugiés ?
Agnès Jaoui : En tout cas, cela permet d’abord de dédramatiser. Et on est dans un tel moment dramatisé. On se demande d’ailleurs à quel point c’est orchestré. Parquer les migrants, quand on sait que lorsqu’ils sont répartis sur le territoire, cela se passe mieux. C’est hyper bizarre ce qui se passe aujourd’hui. Le déni de solidarité – ils ont un peu changé la formule – mais enfin, Cédric Hérou continue à se faire poursuivre, à avoir des procès, des amendes, pour avoir aidé l’autre. Sans parler de l’Aquarius, bloqué alors qu’il essayait de sauver des vies en mer… On est dans un moment hyper flippant, donc le fait qu’il y ait de l’humour, oui, moi je trouve que c’est toujours un bon vecteur. Et encore une fois, j’adore les films de Ken Loach. !
Quels sont vos projets
Agnès Jaoui : Je continue à écrire, et je vais tourner dans le prochain film d’Etienne Comar avec Pierre Deladonchamps, qui se passe en prison. Et je continue à faire de la musique. J’ai un prochain concert le 20 décembre à Ivry au théâtre Aleph, avec l’Orchestre Carabanchel et mon ensemble vocal Canto Allegre où j’interpréterai des mélodies classiques et des musiques populaires latino-américaines.
Lire aussi notre chronique du film Les Bonnes intentions.
Les Bonnes intentions, en salle le 21 novembre.
2 commentaires
J’aime beaucoup cette femme, elle doit être très cool au naturel aussi!
belle journée
En effet, elle est charmante.