Hélène Gadenne a travaillé 25 ans dans l’univers du textile. Il y a deux ans, à 49 ans, elle a décidé de quitter le monde salarié pour lancer AVO8, sa marque de chèches éco responsable pour hommes. Une collection masculine très chic, que l’on compte bien piquer à nos chéris.
On a rencontré Hélène pour un portrait de Boomeuse. Dans ce portrait cette femme pleine d’énergie nous parle de son besoin d’entreprendre et d’autonomie, de l’atout que représente l’âge, de sa marque et de ce que signifie être une femme de 51 ans !
Hélène, avant tout, c’est quoi être une Boomeuse ?
50 ans pour moi c’est avoir un très bel âge. On se connait bien, on a plus de sagesse et de maturité, on a déjà réalisé une partie de notre vie, que ce soit en tant que femme, épouse ou maman… C’est vraiment un moment de vie où l’on a du temps pour soi et du temps pour continuer son chemin de façon différente, plus approfondi.
Quel a été votre parcours professionnel avant de lancer votre marque ?
J’ai travaillé dans l’univers du textile et de la mode, dans le marketing produit, durant toute ma carrière de salariée au sein de différentes enseignes de mode.
D’abord comme chef de produit, puis chef de marché et responsable de collection. . Je me suis également occupée de la partie achat, tarification et marketing. J’avais donc une connaissance et une expertise dans ce domaine là et c’est pour cela que je suis partie sur ce projet de chèche.
Pourquoi avoir lancé votre marque ?
J’avais été salariée toute ma carrière et j’avais envie d’entreprendre. J’avais vraiment un besoin de liberté et d’autonomie et aussi d’un nouveau challenge mais plus comme salariée. Je pense que ce manque de liberté et d’autonomie me pesaient. Même si j’avais un job que j’adorais, il y a un moment où l’on travaille pour quelqu’un d’autre. Je pense que j’étais à un âge où je me sentais prête. Je me sentais assez sûre de moi, assez mûre pour me lancer.
Pourquoi avoir lancé une marque de chèches?
Je voulais profiter de mon expertise dans le textile et je voulais travailler de façon autonome. Je ne voulais pas m’associer, je voulais être complètement libre. Je voulais faire quelque chose que j’aime et j’adore les chèches pour homme ! Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours adoré ce produit.
Pourquoi une marque masculine ?
Le marché de la mode masculine est très différent du marché de la femme. En homme, il y a moins d’acteurs, et une consommation différente. Les hommes achètent moins mais des produits plus qualitatifs. J’ai fait un benchmark du marché, j’ai vu qu’il y avait de la place pour un acteur et je me suis dit « allons-y, fonçons ».
Vous pensez faire une collection pour femmes ?
Je ne pense pas, la cible pour homme m’intéresse plus. Le marché de la femme est tellement grand, je me sentirais perdue, alors qu’en homme, je me sens beaucoup plus à l’aise. Et puis, j’aime leur façon de consommer qui est un peu différente.
Mais mes chèches sont complètement unisexes. Je suis distribuée dans des concepts stores mixtes et je sais que beaucoup de femmes achètent le produit pour elles. Une femme peut aller chercher un produit qui est typé homme, alors qu’un homme n’ira jamais chercher un produit femme ou mixte. Pour l’instant, je reste sur cette cible mono-produit homme.
Parlez-nous d’AVO8 ?
C’est un marque qui met en avant le produit, ce qui pour pour moi est fondamental. Tous les chèches de ma collection sont uniques et ont la même dimension, 200X80 la taille idéale, assez larges et longs pour les porter autour du cou et refaire un nœud. Au niveau des matières, je travaille uniquement des fibres naturelles, avec du coton bio certifié GOTS, en cohérence avec ma démarche éco responsable. Le coton, reste la matière que les gens aiment porter autour du cou près du visage. Si les ¾ de la collection est en coton, j’utilise aussi le lin en l’été et la laine en hiver.
Il s’agit aussi d’une invitation au voyage. AVO8 signifie A comme amour, V comme voyage, 0 symbolise la genèse, le nouveau départ et 8 comme la prospérité. C’est donc une invitation au voyage.
Chaque chèche porte le nom d’un désert, d’une belle plage, d’une île… Le nom est aussi inspiré par le motif que j’ai travaillé pour le chèche, pour qu’il y ait un lien entre le nom, le lieu et la matière. Pour les chèches en laine, je mettrais plutôt des noms de désert froid.
La marque s’inscrit aussi dans le courant de la « juste consommation », qui consiste à consommer moins et mieux.
Des projets ?
Continuer à développer la marque d’un point de vue commercial en Europe. Je voudrais devenir la référence du chèche pour homme en France et en Europe.
Peut-on parler d’une nouvelle vie depuis le lancement de votre marque ?
Oui, vraiment ! Déjà, je travaille chez moi. C’est complètement différent de travailler chez soi, de s’organiser selon ses propres contraintes et pas les contraintes des autres. De choisir avec qui on travaille, c’est un vrai plaisir. Je pense que je travaille autant qu’avant si ce n’est plus, mais aux heures que je veux, avec mes propres contraintes. Ça c’est vraiment génial !
Pour vous être une femme de 50 ans ça signifie quoi ?
Contrairement à ce que l’on peut entendre, moi je trouve que 50 ans c’est encore jeune ! Et puis, j’ai encore 20 ans à travailler. C’est pour ça aussi que j’ai eu envie de me lancer en me disant, j’aime bien travailler, mais j’ai envie de m’épanouir jusqu’à la fin de ma carrière. Dans le marketing à 50 ans, vous n’existez plus. Si je devais chercher un travail ce serait très compliqué, il y a un vrai jeunisme. Moi je pouvais rester sans problème dans mon entreprise, mais je pense que c’était aussi le moment de partir, j’avais envie de créer et 50 ans c’est le bon âge. On a l’énergie et le temps de créer puisqu’on a encore 20 ans derrière. On parle beaucoup des jeunes créateurs de 25 ans mais on peut aussi créer à 50 ans !
Avantages et inconvénients de la cinquantaine ?
Je vais commencer par les inconvénients, car je n’en vois pas beaucoup. Je suis d’une génération qui n’est pas née avec le digital donc l’adaptation est plus compliquée que pour quelqu’un de 20 ans. Moi je me suis mise sur les réseaux sociaux à fond, j’ai fait des petites formations, ça m’a demandé plus de temps et d’énergie que quelqu’un qui a 25 ans.
Après, les avantages, j’en vois beaucoup. En terme de maturité, d’expériences, d’expertise professionnelle, de tout ce qu’on a appris. Moi, j’ai vraiment l’impression de pouvoir exploiter tout ce que j’ai appris mes dernières 25 années, je trouve ça génial .
Je pense que je m’en sors bien mieux parce que j’ai 50 ans et que l’âge est un vrai atout
Sur le plan perso, comme je vous le disais au début, c’est vraiment la période où l’on commence à avoir du temps pour soi. J’ai 3 enfants assez grands, le dernier a 19 ans. Et avec la fin de la période lycée, on passe à des étapes différentes. C’est un moment ou l’on a envie d’avancer pour soi, d’avoir des projets.
Pour découvrir la collection AVO8, c’est ici.
Arielle Granat