le mystère sunny

Nicolas Briançon et Patrick Chesnais, duo de choc dans Le Mystère Sunny, au Théâtre Montparnasse

par Arielle Granat

Imaginée par Alain Teulié, la rencontre entre Claus von Bülow et son avocat Alan Dershowitz, dix ans après le procès qui acquitta le milliardaire de l’accusation de meurtre de son épouse Sunny, se range dans la grande tradition théâtrale de la pièce de « duel », portée ici par deux immenses comédiens.

 

Plus jeune professeur de droit de l’université Harvard, Alan Dershowitz se fera connaître du grand public comme avocat pénaliste avec l’affaire von Bülow, qui passionna le public dans les années 80 et offrira à Jeremy Irons un Oscar du meilleur acteur dans le film de Barbet Schroeder « Le mystère von Bülow » en 1990, adapté du livre de Dershowitz relatant l’enquête policière et les débats éthiques qu’elle provoqua, l’avocat restant persuadé de la culpabilité de son client dans la tentative de meurtre de son épouse.

 

Un jeu de chat  et de souris

Venons-en à ce jeu du chat et de la souris que nous propose Alain Teulié dans son Mystère Sunny.
Nous sommes le soir de Noël dans le cabinet d’Alan Dershowitz (incarné par Nicolas Briançon), devenu depuis un avocat pénaliste incontournable (il défendra par la suite Mike Tyson et O.J. Simpson, entre autres affaires judiciaires retentissantes). Claus von Bülow (Patrick Chesnais) débarque à son cabinet – dix ans après son acquittement – à l’improviste.

Le mystère sunny , théâtre montparanasse

Nous sommes d’emblée impressionnés par le somptueux décor créé par Jean Hass, qui nous plonge au cœur de Manhattan, jouant avec les moindres détails du cabinet permettant de manifester la judéité de l’avocat, face à l’aristocrate von Bülow. Un petit drapeau israélien et un chandelier dans la bibliothèque, une « mezouza » que l’on trouve sur le linteau de la porte, comme dans tous les foyers juifs traditionnels. Le décor est planté, entre le jeune universitaire et avocat qui s’est « fait tout seul » et le riche héritier qui n’a jamais travaillé de sa vie et ne manquera pas de s’en gargariser lors de leurs échanges à venir.

C’est sans doute dans la redondance de ces échanges que le bât blesse. A force de vouloir jouer de l’ambigüité du personnage de von Bülow, venant provoquer son avocat persuadé de sa culpabilité, on finit par se lasser.

Reste l’immense talent des deux protagonistes, qui font vite oublier les quelques répétitions de situations, pour offrir au spectateur un duo de choc comme on les aime.

Le mystère Sunny
Jusqu’au 3 décembre
Du mercredi au dimanche
Théâtre Montparnasse
31 Rue de la Gaîté – 75014 Paris

A.Granat

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