Les Merveilles

par Les Boomeuses

Les Merveilles, un film d’Alice Rohrwacher

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Nous sommes en Ombrie, dans la chaleur d’une fin d’été. Gelsomina, onze ans, vit là avec ses parents, ses trois soeurs et Coco, l’amie de la famille.
On pourrait résumer ce magnifique film italien en disant que c’est un film d’amour : pour l’Italie déjà, ses campagnes, toujours si belles, ses merveilles. Mais il est aussi question d’amour dans cette famille qui produit du miel, famille-tribu fusionnelle. Le père, un peu fou, plein d’idéaux, de tourments, la mère et ses filles, comme des grappes attachées à elle. Un amour qui peine à se dire, mais qu’on perçoit dans les regards, les gestes, les colères même .
Et voilà que débarquent dans cette histoire de famille, un jeune délinquant, Martin, dans le cadre d’un programme de réinsertion et dans le même temps l’équipe d’une émission de télé-réalité :  » Les villages des Merveilles » qui vient à la rencontre des artisans du coin.  La présentatrice n’est autre que Monica Bellucci, vêtue comme une déesse, une fée ; les scènes de l’émission sont tournées dans une grotte et chaque producteur du coin se retrouve là affublé de  costumes traditionnels pour des scènes complètement oniriques. Gelsomina inscrit, dans le plus grand secret, sa famille au concours de l’émission osant par là un trait d’union entre deux mondes complètement dichotomiques.
C’est avec grâce que Alice Rohrwacher évoque le lien familial  qui en dépit des soucis matériels fait tenir cette famille viscérale, comme collée par le miel qu’ils produisent. Le film est centré sur le personnage de Gelsomina, joué par Maria Alexandra Lungu : peu d’insouciance chez cette jeune adolescente si déterminée et si consciente de ce rôle de pilier de famille qui est le sien. Généreuse et solaire elle éclaire de son beau regard et de toute sa personne,  tout le fim. La réalisatrice parvient à ne pas verser dans le pathos et à nous faire vivre une histoire toute entière centrée sur cette valeur qu’est la famille, à une époque où cette valeur tend à disparaitre, voilà qui nous fait du bien, voire nous enchante.
Le film a reçu Grand prix du Festival de Cannes 2014
Dominique Mallié

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