Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofan est un magnifique portrait de femmes sur fond de guerre civile et de racisme. Un beau plaidoyer contre la haine de l’autre, le pardon et l’amitié féminine, mais aussi sur le mensonge, la lâcheté et la culpabilité.
L’histoire de ce film bouleversant, dont la musique et l’image sont également splendides, raconte l’étrange amitié qui lie Mona, une riche soudanaise musulmane du Nord à Julia, une soudanaise chrétienne du Sud, démunie après la mort de son mari, dont Mona est responsable.
Le film se situe en 2005, avant la séparation du nord et du sud, alors que le pays est dominé par les Arabes du Nord à majorité musulmane et que les sudistes, à majorité catholique, sont discriminés et maltraités.
Goodbye Julia, un magnifique portrait de femmes
On est saisi pendant les deux heures du film par la puissance tragique de cette histoire qui mêle avec brio et beaucoup de sensibilité l’histoire méconnue du Soudan à celle, plus personnelle de ce magnifique duo d’actrices (formé par Eiman Yousif ( Mona) et Siran Riak), chacune subissant à leur façon, le pouvoir et la domination sociale et culturelle des hommes, tout en cherchant à s’en émanciper.
Pour Mohamed Kordofan, dont c’est le premier long-métrage et qui a abandonné son travail d’ingénieur en aéronautique pour se concentrer sur Good bye Julia, il estime que “le plus difficile était de trouver un équilibre entre cinéma d’auteur et cinéma populaire. Au Soudan, le public est habitué aux films de Bollywood et à ceux de Hollywood. Je voulais m’adresser à eux dans un langage cinématographique qu’ils connaissent et qu’ils aiment. Je ne voulais pas faire un film que seul le public des festivals et des jurys apprécieraient “.
Pari réussi !
Goodbye Julia de Mohamed Kordofani
Avec Eiman Yousif ( Mona) et Siran Riak ( Julia), Nazar Gomaa et Ger Duany
Dans les salles de cinéma à partir du 8 novembre
Arielle Granat
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