Made in France, du théâtre populaire, engagé et réjouissant au Théâtre de la Renaissance

Après Coupures, qui traitait avec finesse et humour des enjeux écologiques et de l’influence des élus locaux sur la vie des habitants d’un village, Paul-Eloi Forget et Samuel Valensi s’attaquent avec Made in France au sujet brûlant de la désindustrialisation, et plus largement aux enjeux de notre société, dans une satire hilarante qui pulvérise tant politiques que syndicalistes. Un thème hautement inflammable, qui prend une résonance toute particulière aujourd’hui.

Partant d’un canevas de comédie et de quiproquo assez classique, (un taulard menacé pour avoir dénoncé un meurtre dans sa cellule, devient salarié d’une usine comme technicien de surface, ce qui lui permettra d’échapper à la prison. Mais il apprend à son arrivée que l’usine va fermer et s’improvise – avec succès – syndicaliste, pour éviter de retourner en cellule), les auteurs de Made in France poursuivent avec brio le système désormais éprouvé de La Poursuite du Bleu, compagnie qui se revendique « engagée et engageante ».

Une troupe qui endosse encore ici plusieurs rôles, avec un dynamisme époustouflant, à l’image de la mise en scène qui emporte tambour battant l’ensemble des comédiens, et de la batteuse Mélanie Centenero, qui anime cette farce avec un groove impeccable. Figurant à la fois les machines-outil et le cataclysme provoqué par les acteurs de cette tragi-comédie, elle est le chœur antique percussif de la pièce. L’ensemble des comédiens est au diapason, June Assal, Bertrand Saunier, Valérie Moinet, Thomas Rio, Samuel Valensi.

Et ce qui réjouit d’autant plus avec Made in France, c’est de voir un public particulièrement jeune, pas forcément familier du théâtre, applaudir à tout rompre la pièce. Salvateur et enthousiasmant !