C’est un émouvant et superbe voyage musical dans l’univers de l’immense scénariste, dialoguiste et parolier Jean-Loup Dabadie, que nous proposent le comédien et metteur en scène Emmanuel Noblet, les chanteuses Clarika et Maissiat, accompagnés par le pianiste et arrangeur Mathieu Geghre, sur la scène du Théâtre de l’Atelier.
Sur une idée originale de la chanteuse Clarika, que l’on a plaisir à retrouver sur scène, Emmanuel Noblet (Molière 2017 pour son adaptation de « Réparer les vivants ») a imaginé un spectacle mixant habilement quelques unes des plus célèbres chansons écrites par Jean-Loup Dabadie avec des extraits de ses dialogues de films les plus connus.
Le talent des chanteuses Clarika et Maissiat, dont les voix se complètent à merveille (Emmanuel Noblet prenant parfois le micro avec une nonchalance parfaite), soutenues avec maestria par le pianiste-guitariste-arrangeur Mathieu Geghre (qui intervient également comme comédien avec beaucoup d’humour !), donne une dimension toute particulière à ce spectacle.
Reprendre sur scène des chansons ancrées dans la mémoire collective comme « Lettre à France », « Tous les bateaux, tous les oiseaux » de Polnareff, la sublime « Chanson d’Hélène » interprétée par Romy Schneider, « Le petit garçon » de Reggiani, ou encore « Ma préférence » et « Partir » de Julien Clerc, peut s’avérer un exercice périlleux, à l’image de la plupart des albums « hommage » aux stars disparues de la chanson française, souvent pitoyables.
Un émouvant voyage musical dans l’univers de Jean-Loup Dabadie
Ici rien de tel, bien au contraire. On frissonne dès les premières mesures de chaque chanson, que l’on connaît pourtant par coeur, tant elles sont portées avec émotion par leurs lumineuses interprètes. La qualité du spectacle tient aussi dans l’alliage très réussi de ces tubes et des interludes, constitués des dialogues parmi les plus célèbres écrits par Dabadie.
Retrouver la mythique scène du gigot de « Vincent, François, Paul et les autres » ou encore les répliques cultes de Christophe Bourseiller dans « Un éléphant ça trompe énormément » est un pur régal.
Les films de Claude Sautet sont évidemment à l’honneur, avec ceux d’Yves Robert, dans les extraits de dialogues choisis. Ils sont emblématiques de l’univers de Jean-Loup Dabadie, entre tendresse, humour et désenchantement, à l’image des « choses de la vie ».
Si la génération des Boomeuses sera particulièrement sensible à cet hommage rendu à l’auteur-phare des années 70 et 80, ses tubes qui ont traversé les décennies et ses dialogues de films intemporels touchent toutes les générations.
Le public du Théâtre de l’Atelier reflète bien l’univers de Jean-Loup Dabadie, entre jeunes et moins jeunes qui se régalent avec ce superbe spectacle, idéal pour les fêtes de fin d’année.
Dabadie ou les choses de nos vies
Théâtre de l’atelier
Jusqu’au 31 décembre
Du mardi au samedi à 19h
Le dimanche à 15h
Durée : 1h20
Tél. 01 46 06 49 24
Arielle Granat
