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Après 50 ans, on coupe ?
Clément Pellerin : Non, pas forcément. J’ai des clientes de 60/65 ans qui ont les cheveux longs jusqu’à la poitrine, et cela leur va très bien, mais c’est plus astreignant. Il faut faire des brushing plus régulièrement, avoir une chevelure toujours impeccable, il ne doit pas y avoir d’effet de racines. Alors que sur les cheveux courts, on peut les cacher plus facilement. Un cheveu long demande surtout plus d’entretien. Mais garder ou non ses cheveux longs, c’est aussi une histoire de style.
Il y a des clientes qui ont un style « working girl » avec les cheveux très courts, et à qui cela donne un air très dynamique, tandis que d’autres gardent leurs cheveux longs car elles aiment se faire des chignons le soir.
Moi, j’aime à penser qu’on n’entre pas dans des cases. Auparavant, beaucoup de « maisons » raccourcissaient à l’épaule à partir de 40 ans, puis à 50 ans, coupaient carrément court et teignaient plutôt en blonde pour ne pas avoir d’effet de racines. Aujourd’hui, on a des femmes de 70 ans qui ne font pas du tout leur âge, on est obligé de s’adapter. Quand on a un beau cheveu, pourquoi le couper court ?
Alors quelles coupes et quelles couleurs adopter ?
Clément Pellerin : L’idée est vraiment de faire du sur-mesure, donc il n’y a pas de règle. Une coupe courte peut avoir un côté piquant, avec beaucoup de caractère, cela dépend vraiment des visages. Les femmes, surtout à partir de 45 ans, recherchent essentiellement des coupes pratiques et faciles à coiffer, qu’elles peuvent remettre en place facilement chez elle. Il faut aussi adapter sa coupe en fonction de sa couleur, pour ne pas rentrer dans un cercle vicieux où la femme est obligée de venir tous les 10 jours pour faire ses racines. On a des clientes qui ont les cheveux très longs et qui vont venir faire leur couleur tous les mois, mais on va adapter la coupe à cette fréquence. Au lieu de faire une raie marquée, sur laquelle on voit tout de suite les racines, on va faire une frange ou une mèche qui va cacher l’effet racines et toutes les bordures grisonnantes.
Y a-t-il des erreurs à éviter ?
Clément Pellerin : Il faut éviter les coupes qui laissent voir les racines, les racines grasses, les cheveux trop tirés qui peuvent marquer les traits.
A partir de 50 ans, il vaut mieux privilégier les coiffures plus floues, ni trop raides, ni trop strictes. Plutôt adopter les cheveux longs avec un peu de volume, légèrement ondulés, histoire de donner du mouvement. Le cheveu blanc et long peut aussi ne pas être très seyant, sauf si c’est un blanc éclatant, lumineux et très coiffé, comme Meryl Streep dans « Le Diable s’habille en Prada ». Si on veut assumer ses cheveux blancs, c’est très bien, mais il faut vraiment être impeccable, sinon ce n’est vraiment pas joli.
Un truc pour cacher les racines ?
Clément Pellerin : Si on a des racines, déjà, on évite d’attacher ses cheveux en arrière. Et on adopte ce truc génial pour les cacher : on achète du fard à paupière marron ou noir en fonction de sa teinte de cheveu, et avec un pinceau, on en applique sur le cuir chevelu. Cela va le teinter et faire une ombre qui va tenir pendant 2/3 jours sur le cuir chevelu. Je préfère cela au mascara cheveu, qui a une texture plus collante.
Comment gérer ses cheveux gris ?
Clément Pellerin : Les cheveux gris, ça peut être très joli. Mais quand on a seulement 10 % de sa chevelure qui est grisonnante, ce n’est pas forcément l’idéal. Donc, soit on fait des petits balayages, soit on peut teindre uniquement le dessus.
En général, le cheveu blanc apparaît toujours sur le dessus, rarement à l’arrière. Du coup, on peut cibler la coloration juste à l’endroit où il y a des cheveux blancs, ce qui évite de rentrer dans un processus avec trop d’entretien et d’abîmer la matière, même si les produits actuels sont plus naturels.
Le balayage reste la méthode la moins astreignante, puisqu’on peut le faire seulement tous les 3 mois, mais cela reste quand même de l’entretien.
Et si on veut garder ses cheveux blancs, comment fait-on ?
Clément Pellerin : Il y a des femmes qui ont des cheveux blancs concentrés sur l’avant, et plus foncés sur le derrière de la tête. C’est ce qu’on appelle les cheveux poivre et sel, des cheveux blancs mais pas forcément bien répartis.Ce qui est peut-être joli, mais peu de coiffeurs le font, c’est un balayage qui va accentuer le blanc. On arrive dans des colorations comme Meryl Streep, toujours dans « Le Diable s’habille en Prada », avec cette longue mèche blanche sur le devant, sublime parce que lumineuse. Mais c’est le travail du coiffeur d’être force de proposition.
Avant, toutes les femmes de plus de 50 ans étaient blondes pour cacher leurs cheveux blancs, parce que le blond est la teinte qui demande le moins d’entretien, mais c’est assez impersonnel. Alors que désormais, on peut jouer avec les couleurs.
Comment récupère-t-on son blanc quand on a les cheveux teints ?
Clément Pellerin : Sur une coloration foncée, il est difficile de faire du blanc sans avoir des reflets jaunes, pas très esthétiques. Donc il faut entrer dans un processus un peu long, mais qui se fait tout en douceur avec l’aide d’un bon coiffeur. Au début, on continue les colorations juste au niveau de la raie, histoire pendant 3 ou 4 mois d’avoir l’air soignée, puis on part sur quelque chose de plus court et on coupe toute la partie colorée des cheveux. De même, si une femme trouve qu’elle a les cheveux trop blancs et qu’elle souhaite avoir une ombre sans être colorée, on a des processus de coloration qui apportent cette ombre grise qui va donner de la douceur. Au lieu que le cheveu soit blanc, il devient gris : on a plein de nuances possibles.
Vos clientes assument-t-elles leurs cheveux gris ou blancs ?
Clément Pellerin : Elles assument plus le poivre et sel que le blanc, souvent aussi parce que cela leur va mieux au teint. Les femmes qui ont le teint très pâle et le cheveu très blanc préfèrent avoir une couleur adoucie avec du gris, pour ne pas avoir un total look blanc.
On va alors créer quelques mèches subtiles grises pour casser le côté complètement blanc de la chevelure.
Et puis le blanc ne va pas à tout le monde ! Sur certaines personnes, il donne un vrai coup de vieux. Avec les cheveux blancs ou poivre et sel, il faut de la modernité, grâce à une bonne coupe dynamique, soignée, impeccable, avec les racines décollées. Et aussi un bon maquillage.
Plus on va dans les couleurs claires, plus cela demande du maquillage pour amener du contraste au niveau du visage. Par contre, le cheveu vraiment blanc reste encore difficile à assumer pour beaucoup de mes clientes, qui l’associe à « vieille dame ». Pourtant, on peut faire de magnifiques blancs ou gris, il y en a des superbes dans les dernières collections Wella. Mais le problème vient aussi des coiffeurs, qui conseillent rarement aux femmes cette couleur. Ils osent rarement leur conseiller de passer au blanc. Or la femme attend de son coiffeur un conseil. Si celui-ci lui dit qu’elle sera magnifique avec ses cheveux blancs et la met en confiance, elle l’écoutera. Moi, au contraire, j’aime jouer avec le blanc pour l’accentuer. Au-delà de la cliente, il faut aussi éduquer le coiffeur !
Comment choisir son coiffeur ?
Clément Pellerin : D’abord, il faut regarder leurs visuels et vérifier qu’ils ne proposent pas des coupes très dégradées ou très effilées, difficiles à remettre en place chez soi. Ensuite, s’assurer qu’il prend le temps de vous écouter (ça se sent tout de suite), de voir vos habitudes pour trouver une coupe qui correspond à votre façon de vous coiffer chez vous. Un coiffeur qui n’écoute pas n’a rien compris. C’est vraiment la clé.
Y a-t-il une femme Lucie Saint-Clair ?
Clément Pellerin : La femme Lucie Saint-Clair est une femme de plus de 40 ans, qui aime des coupes plutôt classiques et chics, bien que l’on puisse faire des choses beaucoup plus dynamiques et extravagantes. Elle aime notre style de coupes faciles à vivre, avec des coupes très structurées qui s’emboîtent tout de suite.
Salon Lucie Saint Clair International
4 avenue Pierre 1 er de Serbie, 75016 Paris,
tél.01 47 20 53 54
Arielle Granat
Clément Pellerin est le tout nouveau directeur artistique de Lucie Saint Clair. Il est aussi le responsable du salon Lucie Saint-Clair International, coiffeur et coloriste. Ce jeune homme passionné et doué a livré aux Boomeuses des conseils précieux pour bien choisir sa coupe, sa couleur, couvrir ses racines ou ses cheveux blancs et même bien reconnaître un bon coiffeur ! Nous, on lui confie nos cheveux sans hésiter.
Après 50 ans, on coupe ?
Clément Pellerin : Non, pas forcément. J’ai des clientes de 60/65 ans qui ont les cheveux longs jusqu’à la poitrine, et cela leur va très bien, mais c’est plus astreignant. Il faut faire des brushing plus régulièrement, avoir une chevelure toujours impeccable, il ne doit pas y avoir d’effet de racines. Alors que sur les cheveux courts, on peut les cacher plus facilement. Un cheveu long demande surtout plus d’entretien. Mais garder ou non ses cheveux longs, c’est aussi une histoire de style.
Il y a des clientes qui ont un style « working girl » avec les cheveux très courts, et à qui cela donne un air très dynamique, tandis que d’autres gardent leurs cheveux longs car elles aiment se faire des chignons le soir.
Moi, j’aime à penser qu’on n’entre pas dans des cases. Auparavant, beaucoup de « maisons » raccourcissaient à l’épaule à partir de 40 ans, puis à 50 ans, coupaient carrément court et teignaient plutôt en blonde pour ne pas avoir d’effet de racines. Aujourd’hui, on a des femmes de 70 ans qui ne font pas du tout leur âge, on est obligé de s’adapter. Quand on a un beau cheveu, pourquoi le couper court ?
Alors quelles coupes et quelles couleurs adopter ?
Clément Pellerin : L’idée est vraiment de faire du sur-mesure, donc il n’y a pas de règle. Une coupe courte peut avoir un côté piquant, avec beaucoup de caractère, cela dépend vraiment des visages. Les femmes, surtout à partir de 45 ans, recherchent essentiellement des coupes pratiques et faciles à coiffer, qu’elles peuvent remettre en place facilement chez elle. Il faut aussi adapter sa coupe en fonction de sa couleur, pour ne pas rentrer dans un cercle vicieux où la femme est obligée de venir tous les 10 jours pour faire ses racines. On a des clientes qui ont les cheveux très longs et qui vont venir faire leur couleur tous les mois, mais on va adapter la coupe à cette fréquence. Au lieu de faire une raie marquée, sur laquelle on voit tout de suite les racines, on va faire une frange ou une mèche qui va cacher l’effet racines et toutes les bordures grisonnantes.
Y a-t-il des erreurs à éviter ?
Clément Pellerin : Il faut éviter les coupes qui laissent voir les racines, les racines grasses, les cheveux trop tirés qui peuvent marquer les traits.
A partir de 50 ans, il vaut mieux privilégier les coiffures plus floues, ni trop raides, ni trop strictes. Plutôt adopter les cheveux longs avec un peu de volume, légèrement ondulés, histoire de donner du mouvement. Le cheveu blanc et long peut aussi ne pas être très seyant, sauf si c’est un blanc éclatant, lumineux et très coiffé, comme Meryl Streep dans « Le Diable s’habille en Prada ». Si on veut assumer ses cheveux blancs, c’est très bien, mais il faut vraiment être impeccable, sinon ce n’est vraiment pas joli.
Un truc pour cacher les racines ?
Clément Pellerin : Si on a des racines, déjà, on évite d’attacher ses cheveux en arrière. Et on adopte ce truc génial pour les cacher : on achète du fard à paupière marron ou noir en fonction de sa teinte de cheveu, et avec un pinceau, on en applique sur le cuir chevelu. Cela va le teinter et faire une ombre qui va tenir pendant 2/3 jours sur le cuir chevelu. Je préfère cela au mascara cheveu, qui a une texture plus collante.
Comment gérer ses cheveux gris ?
Clément Pellerin : Les cheveux gris, ça peut être très joli. Mais quand on a seulement 10 % de sa chevelure qui est grisonnante, ce n’est pas forcément l’idéal. Donc, soit on fait des petits balayages, soit on peut teindre uniquement le dessus.
En général, le cheveu blanc apparaît toujours sur le dessus, rarement à l’arrière. Du coup, on peut cibler la coloration juste à l’endroit où il y a des cheveux blancs, ce qui évite de rentrer dans un processus avec trop d’entretien et d’abîmer la matière, même si les produits actuels sont plus naturels.
Le balayage reste la méthode la moins astreignante, puisqu’on peut le faire seulement tous les 3 mois, mais cela reste quand même de l’entretien.
Et si on veut garder ses cheveux blancs, comment fait-on ?
Clément Pellerin : Il y a des femmes qui ont des cheveux blancs concentrés sur l’avant, et plus foncés sur le derrière de la tête. C’est ce qu’on appelle les cheveux poivre et sel, des cheveux blancs mais pas forcément bien répartis.Ce qui est peut-être joli, mais peu de coiffeurs le font, c’est un balayage qui va accentuer le blanc. On arrive dans des colorations comme Meryl Streep, toujours dans « Le Diable s’habille en Prada », avec cette longue mèche blanche sur le devant, sublime parce que lumineuse. Mais c’est le travail du coiffeur d’être force de proposition.
Avant, toutes les femmes de plus de 50 ans étaient blondes pour cacher leurs cheveux blancs, parce que le blond est la teinte qui demande le moins d’entretien, mais c’est assez impersonnel. Alors que désormais, on peut jouer avec les couleurs.
Comment récupère-t-on son blanc quand on a les cheveux teints ?
Clément Pellerin : Sur une coloration foncée, il est difficile de faire du blanc sans avoir des reflets jaunes, pas très esthétiques. Donc il faut entrer dans un processus un peu long, mais qui se fait tout en douceur avec l’aide d’un bon coiffeur. Au début, on continue les colorations juste au niveau de la raie, histoire pendant 3 ou 4 mois d’avoir l’air soignée, puis on part sur quelque chose de plus court et on coupe toute la partie colorée des cheveux. De même, si une femme trouve qu’elle a les cheveux trop blancs et qu’elle souhaite avoir une ombre sans être colorée, on a des processus de coloration qui apportent cette ombre grise qui va donner de la douceur. Au lieu que le cheveu soit blanc, il devient gris : on a plein de nuances possibles.
Vos clientes assument-t-elles leurs cheveux gris ou blancs ?
Clément Pellerin : Elles assument plus le poivre et sel que le blanc, souvent aussi parce que cela leur va mieux au teint. Les femmes qui ont le teint très pâle et le cheveu très blanc préfèrent avoir une couleur adoucie avec du gris, pour ne pas avoir un total look blanc.
On va alors créer quelques mèches subtiles grises pour casser le côté complètement blanc de la chevelure.
Et puis le blanc ne va pas à tout le monde ! Sur certaines personnes, il donne un vrai coup de vieux. Avec les cheveux blancs ou poivre et sel, il faut de la modernité, grâce à une bonne coupe dynamique, soignée, impeccable, avec les racines décollées. Et aussi un bon maquillage.
Plus on va dans les couleurs claires, plus cela demande du maquillage pour amener du contraste au niveau du visage. Par contre, le cheveu vraiment blanc reste encore difficile à assumer pour beaucoup de mes clientes, qui l’associe à « vieille dame ». Pourtant, on peut faire de magnifiques blancs ou gris, il y en a des superbes dans les dernières collections Wella. Mais le problème vient aussi des coiffeurs, qui conseillent rarement aux femmes cette couleur. Ils osent rarement leur conseiller de passer au blanc. Or la femme attend de son coiffeur un conseil. Si celui-ci lui dit qu’elle sera magnifique avec ses cheveux blancs et la met en confiance, elle l’écoutera. Moi, au contraire, j’aime jouer avec le blanc pour l’accentuer. Au-delà de la cliente, il faut aussi éduquer le coiffeur !
Comment choisir son coiffeur ?
Clément Pellerin : D’abord, il faut regarder leurs visuels et vérifier qu’ils ne proposent pas des coupes très dégradées ou très effilées, difficiles à remettre en place chez soi. Ensuite, s’assurer qu’il prend le temps de vous écouter (ça se sent tout de suite), de voir vos habitudes pour trouver une coupe qui correspond à votre façon de vous coiffer chez vous. Un coiffeur qui n’écoute pas n’a rien compris. C’est vraiment la clé.
Y a-t-il une femme Lucie Saint-Clair ?
Clément Pellerin : La femme Lucie Saint-Clair est une femme de plus de 40 ans, qui aime des coupes plutôt classiques et chics, bien que l’on puisse faire des choses beaucoup plus dynamiques et extravagantes. Elle aime notre style de coupes faciles à vivre, avec des coupes très structurées qui s’emboîtent tout de suite.
Salon Lucie Saint Clair International
4 avenue Pierre 1 er de Serbie, 75016 Paris,
tél.01 47 20 53 54
Arielle Granat