Ça y est. Elle nous quitte, elle part ! Après un quart de siècle passé en cohabitation avec ses parents et sa soeur, ma fille « abandonne » le domicile familial.
Oui, à 25 ans, notre fille aînée part habiter seule. Étrangement, j’éprouve des sensations bizarres, suis-je contente ou triste de ce départ ?
Quand mes enfants étaient ados et que je pensais au moment où ils quitteraient la maison, j’avais des bouffées d’angoisse à l’idée du fameux «nid vide».
Les années ont passé, et les enfants étaient toujours là. Tellement là d’ailleurs, que j’ai alors secrètement espéré leur départ.
Puis un jour, alors qu’on y croit plus vraiment, voyant notre fille jouer les Tanguy féminines, la nouvelle vous tombe dessus.
« Ça y est je pars, j’ai trouvé une coloc. »
Et là, ma première réaction est :
– Chouette plus de disputes avec sa sœur !
– Chouette plus de disputes avec moi !
– Chouette je vais récupérer sa chambre pour me faire un dressing géant !
Sauf que cette chambre est très convoitée et on va sûrement devoir la jouer au poker :
Son père veut en faire son bureau pour enfin être tranquille et sa sœur une chambre bis pour y mettre son fouillis, qu’elle n’arrive pas à gérer dans une seule pièce.
Après l’excitation du déménagement, je m’imagine sans ma fille à la maison et je commence à me poser des questions.
Et si sa façon « nonchalante » de me répondre et celle assez agaçante de confondre notre maison avec un hôtel 4 * allaient me manquer ?
Je me retrouve envahie de questions :
– Combien de fois par semaine verrais-je ma fille ?
– Viendra-t-elle nous voir ?
– Me téléphonera-t-elle tous les jours ?
Et si finalement, après l’avoir presque souhaité, son départ me rendait triste ou plutôt nostalgique de la fin d’une époque ?
Puis, je me dis, chouette, il m’en reste « encore » une à la maison !
Mais après ?
P.S : Ma fille ne part ni en Australie ni en Asie, mais seulement à 20 minutes de la maison.
P.S bis : La cadette vient de réaliser que le départ de sa sœur signifiait aussi la perte de « sa garde-robe ». Et ça c’est dur !
Arielle Granat
8 commentaires
J’ai 3 filles, quand la 1ère est partie d’abord pour ses études et ensuite pour faire sa vie à Lyon ( elle est prof je la vois à toutes les vacances scolaires) je me suis dit Ouf j’en ai encore deux à la maison…
Quand la 2ème est partie travailler à Paris (mais elle revient souvent à la maison) je me suis dit Ouf j’en ai encore 1 à la maison.
Et maintenant au tour de notre petite dernière qui vient de partir en Angleterre pour 1 année.
Donc PLOUF!!! Ya plus personne à la maison
Avec mon mari nous sommes donc partis 8 jours en vacances et à notre retour on a repris notre vie à deux doucement car l’un comme l’autre pour l’instant on « Glandouille » Car non seulement la maison est vide mais en plus elle est propre, rangée (moins de boulot)
Mais ça n’a pas duré car avec Face Time, Skipe et les téléphones en fait on est toujours branchés avec nos filles donc c’est cool maintenant elles font leur petite vie et savent qu’ on sera toujours la pour elles.
Ah oui, la bonne nouvelle c’est la « réappropriation » de mon espace et un peu moins de fouillis dans le salon.
Nous avons déjà connu ce moment d’envol, tant voulu et tant redouté par les uns et les autres.
On a beau se dire que l’on n’ élève pas son enfant pour soi-même mais pour en faire un être autonome, lorsqu’il s’en va, on a l’impression que c’est une part de nous.
Mais rassurez-vous, ce n’est de courte durée, votre fille aura le plaisir de vous voir, vous allez établir un autre lien qui dépassera celui de logeuse…
En même temps, je suis contente pour elle, et il y a un moment ou nos enfants doivent « vivre » leur vie.
Whoaou, on se sent moins seule quand on lit ça !! Je viens de découvrir ton blog, merci pour tes articles, ça fait chaud au cœur de lire des personnes du quasi même âge avec les mêmes problématiques et toujours plein d’humour !!! Merci !!
Merci Manou pour ton adorable message. En effet, l’humour doit rester une de nos « armes » essentielles pour lutter contre les « problèmes » liés à notre âge.
cela me rassure de lire ceci car j’ai aussi eu des sentiments ambivalents…les voir partir, les voir rester…s’agacer du fait qu’ils prennent la maison pour un hôtel/restaurant..
Notre deuxième fils, petit dernier de la fratrie de 6 vient d’annoncer qu’il cherchait un appartement et la je dois avouer que je suis un peu déboussolée…notre vie à deux avec mon compagnon nous la gérons déjà car les ainés sont partis, revenus…mais c’est un saut dans le grand vide car nous avons décidé depuis longtemps de changer de lieu de vie après leur départ pour une maison plus petite. Avant ce n’était qu’un projet et la on va pouvoir le faire…j’ai envie mais j’ai peur en même temps de commencer cette nouvelle vie…
la bonne nouvelle est que nous allons être grands parents pour la 1ere fois en janvier, on va compenser!
Quand ma fille est partie faire ses études au Canada, nous étions à Sao Paulo. Je commençais à travailler en home office et naturellement, sans me poser aucune question, j’ai migré dans sa chambre. J’y ai mis MON empreinte et emballé SA vie dans des cartons. Quand elle est revenue pour le premier Noël pour faire le plein de la famille et de SA vie, elle s’est aperçue que tout avait disparu. Ses photos, ses bibelots, ses secrets, … SON chez elle. En repartant elle nous a dit « que reste-t’il de moi ici ? Je me sens comme une invitée ». Je me suis sentie coupable d’avoir tourné sa page de vie trop vite et surtout sans son consentement.
La chambre d’un enfant est sa maison dans notre maison, un espace personnel et privé qui le rattache à sa mémoire d’enfance. Je pense que conserver un temps la chambre de son enfant tant qu’il en a besoin est vital pour lui permettre d’avoir la liberté de revivre son enfance et de se construire à son rythme dans son nouveau monde d’adulte.
Lorsque la cadette est partie faire ses études à Londres, c’est ensemble que nous avons emballé SA vie et avec son accord que nous avons transformé sa chambre tout en y laissant les objets qu’elle souhaitait y retrouver.