Je faisais la queue pour voir le film » Moka » du réalisateur Suisse Frederic Mermoud et comme je suis une incorrigible bavarde, j’ai entamé une conversation avec une dame (j’adore discuter avec les dames que je ne connais pas) et on se demandait ce que ce film allait être et elle était d’accord, cette dame, pour dire que tant Emmanuelle Devos que Nathalie Baye ne peuvent, avec leur filmographie prendre le risque d’un film nul. Et elle ajoute cette dame » Emmanuelle Devos, c’est la copine qu’on aimerait avoir »….
Et bien, ce duo de femmes en prélude à la séance, fort sympathique, a trouvé, toute mesure gardée son prolongement dans le film … car là aussi il est question d’un duo qui tourne là autour de la souffrance, celle de Diane (Emmanuelle Devos) d’avoir perdu son fils dans un accident. Refusant l’échec de l’enquête policière quant à démasquer les responsables de l’accident, qui se sont enfuis, la voilà comme mue par un ressort, au début du film, qui s’éjecte de la clinique dans laquelle elle végétait de douleur, pour se propulser sur la piste des chauffards.
» Moka » c’est la couleur de la voiture, l’une des indications que lui donne le détective qu’elle a engagé, en sus d’une conductrice blonde platine au volant du dit véhicule.
On retrouve là, Nathalie Baye, toute peroxydée, esthéticienne au mari volage et à la fille dans une adolescence qui se cherche (pléonasme!). C’est la Suisse, le lac Léman… toujours beaux ces lacs de montagne, mais terriblement inquiétants aussi.
Le film est affaire de regards entre celle qui traque et celle qui se sent traquée sans en connaitre la cause, de questions qui restent sans réponse, de questions biaisées, d’angoisses subites, de fuites, mais aussi de face à face. Diane, apprentie tueuse, a ce regard morne et intense dans le même temps, elle veut savoir.
Plus qu’un thriller, il s’agit là d’humanité, d’expériences humaines (et j’insiste sur le pluriel); Nathalie Baye, en blonde stéréotypée apporte une touche de comédie, Emmanuelle Devos joue le côté sombre de la douleur enfouie.
C’était bien. Hélas, je n’ai pas revu la dame à la sortie … dommage 🙂
Moka, de Frederic Mermoud, avec Emmanuelle Devos et Nathalie Baye.
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » Dominique Mallié, blogueuse nous livre chaque mercredi sa vision de cinquantenaire sur des sujets qui la touchent, l’émeuvent ou la font s’interroger sous la forme de chroniques au ton décapant. Elle tenait le blog «chic, j’ai cinquante ans » sur l’Express Styles avant de rejoindre Les Boomeuses. Prof de lettres, elle organise régulièrement des lectures de textes qu’elle écrit dans sa ville d’ Avignon. Passionnée d’art, elle court les expositions et nous fera également partager quelques-uns de ses coups de coeur pour les artistes. »][/infobox]
2 commentaires
Nathalie Baye fait une très belle carrière, c’est à souligner dans un monde tourné vers le « jeunissme »…
Un film qui peut nous intéresser !
Oui, c’est vrai pour cette actrice, mais j’ai trouvé qu’elle avait fait , et je m’autorise à dire cela parce que vous parlez de « jeunisme », trop de chirurgie esthétique et elle m’est apparue toute gonflée dans ce film …. difficile à reconnaitre presque , donc pas épargnée par la course au jeunisme de ces métiers ….