Contrairement aux petites taches de soleil, sur le visage, le décolleté et le dos des mains, le mélasma ou plus souvent connu sous le nom inexact de masque de grossesse, est une hyperpigmentation de la peau mal connue et difficile à soigner.
Un nouveau traitement vient d’être annoncé par le docteur Thierry Fusade, dermatologue de la Société Française de Lasers en Dermatologie (SFLD).
Mélasma et masque de grossesse : la différence ?
Le mélasma regroupe ces taches marrons larges et symétriques, essentiellement sur le visage et parfois les avant-bras, et touche 1% de la population, dont les femmes dans plus de 90% des cas. Le mélasma du masque de grossesse ne représente que 10% à 15% des cas et disparait très souvent quelques mois après l’accouchement. Les taches de mélasma, très invalidantes, apparaissent surtout entre 30 et 40 ans et à la ménopause. Elles sont activées par les rayonnements UV y compris la lumière bleue diffusée par les écrans. Elles peuvent apparaitre du jour au lendemain et les causes sont encore mal identifiées. On a accusé longtemps la prise d’hormones et la pilule à tort. Ces zones d’ombre plus foncées apparaissent souvent au-dessus de la lèvres supérieure. La cause n’est pas, comme on le croit souvent, une épilation de cette zone à la cire chaude.
Les origines ?
L’accumulation de pigments de mélanine provient d’une hyper activité des mélanocytes, cellules productrice du pigment brun du bronzage. Selon la profondeur à laquelle s’accumulent les pigments, on distingue le mélasma épidermique, le plus superficiel, le mélasma dermique qui se situe plus profondément dans le derme de couleur bleu-gris, et le mélasma mixte qui combine les deux types précédents. Mais récemment un chercheur a identifié un phénomène nouveau dans cette affection cutanée. La membrane entre l’épiderme en surface et le derme, la couche cutanée en dessous, serait perméable si bien que le pigment brun descend plus profondément et s’installe. Ce phénomène de migration s’accompagnerait aussi d’une hypervascularisation locale qui, elle aussi, augmente la production de pigment brun.
Les traitements classiques contre le mélasma
Ce sont les crèmes dépigmentantes toujours associées à des écrans solaires puissants ou encore les peelings pour éclaircir la peau mais les résultats restent longs et décevants vu la différence de teinte persistante de la carnation. Reste le trio dépigmentant de Kligman, un soin topique sur ordonnance qui associe acide rétinoïque, hydroquinone et hydrocortisone, qui est le traitement de référence de première intention le plus efficace dans le traitement du mélasma.
Tous les mélasmas sont réveillés par les rayonnements UV donc écran puissant toute la journée, toute l’année principalement au printemps et l’été quand le soleil brille
Quant au laser, les dermatologues utilisaient Jusqu’alors les lasers pigmentaires qui ciblent directement le pigment ou encore les lumières pulsées mais qui présentent un risque d’inflammation au niveau de la peau. Cette inflammation risque d’entrainer elle aussi une surpigmentation ou carrément une dépigmentation, une tache blanche. Ce qui explique l’abandon de ce type de laser.
Un nouveau traitement encourageant
Grâce à cette nouvelle découverte sur l’hypervascularisation du mélasma, un nouveau protocole a pu être envisagé. Il associe l’utilisation d’un laser différent, à colorant pulsé ou laser vasculaire, que les dermatologues utilisent depuis des années pour traiter les angiomes, les taches de vin et la couperose avec le célèbre trio dépigmentant de Kligman. Cette association montre une diminution de la surface et de l’intensité des taches même après réexposition solaire. Elle est non seulement efficace, mais montre une réelle activité contre les récidives.
De plus, pour réduire l’hypervascularisation du mélasma, le dermatologue peut prescrire un médicament à avaler (pro coagulant) en combiné avec les séances de laser vasculaire. Ce médicament permet de potentialiser l’action des deux traitements.
A noter : aucune étude sur ces nouveaux traitements n’a encore été publiée, cependant les premiers résultats montrent une efficacité sur le long cours chez 70 % des patients environ.
Cette pratique doit être menée par un dermatologue spécialisé car les mélasmas sont des problèmes de pigmentation de peau complexes. On ne connait pas tous les mécanimes des mélasmas si bien que tous les mélasmas ne se ressemblent pas. En revanche, tous les mélasmas sont réveillés par les rayonnements UV donc écran puissant toute la journée, toute l’année principalement au printemps et l’été quand le soleil brille.
La Société Française de Lasers en Dermatologie, association d’enseignement post-universitaire et groupe thématique de la Société Française de Dermatologie propose un site web indépendant pour le grand public et les patients : www.laser-et-peau.com