rapatriement sanitaire

Quand un voyage de rêve tourne au cauchemar à cause d’une chute

par Minou Azoulai

Paris-Tokyo. Voilà j’y suis ! Au cœur d’un voyage rêvé depuis tant d’années. Sur la route de l’aéroport à l’hôtel, un dernier petit clin d’œil à la France en passant devant une Tour Eiffel aux couleurs du soleil, jaune et orange, une douce transition pour passer dans un autre monde.

Le voyage s’est bien passé, parfaitement balisé et organisé par l’agence d’Asia Tour située tout près de Notre-Dame à Paris. Mon éternelle reconnaissance à Marylin, la directrice d’exploitation, et Sandrine l’organisatrice, qui nous ont concoctés un parcours riche et diversifié, des hôtels charmants et des surprises plein les yeux. Elles nous proposent une assurance voyage que nous refusons, car nous disposons d’une carte Visa Premier en cas de problème. Essentiel de penser au pire quand on va si loin.

Douze jours donc…On marche dix à douze kilomètres du matin au soir, on s’arrête, on passe d’un quartier à l’autre, du métro au train, des sushis au ramen. D’univers doux et traditionnels à l’ultra modernité juste en changeant de trottoir. Je partagerai ce voyage dans un autre articles des Boomeuses.

Un salto arrière, emportée par le poids du bagage

En attendant, la veille du retour nous prenons un train pour Osaka où est prévu le vol sur Paris. Sept marches à gravir pour rejoindre le centre de la gare, traînant une lourde valise et une grande fatigue dans les jambes. Eh bien non, je n’atteindrai jamais la septième marche. Je fais un salto arrière, emportée par le poids de mon bagage. Et je m’écrase lourdement sur le dos !

Le cauchemar a commencé. Je ne peux plus parler, ni respirer, ni me relever. Mon compagnon m’aide, deux voyageurs s’approchent de moi, suivis par deux policiers qui me proposent une bouteille d’eau et un fauteuil roulant, pour reprendre mes esprits. Non merci, impossible. Ils appellent les secours puis une ambulance arrive. Le traducteur de Google quasiment greffé à ma main me fait comprendre qu’il faut m’emmener à l’hôpital.

Direction les urgences de l’hôpital de Kurashiki, ce gigantesque établissement de la région d’Osaka. Examens de tous mes membres, du dos, de la tête. Interrogatoires un peu poussifs à cause de la barrière de la langue. Scanner, IRM, échographies, etc. Efficacité totale : me voici accueillie deux heures plus tard dans une chambre, avec déjà mon nom sur la porte et cinq charmantes infirmières qui me font des courbettes et des sourires.

On m’installe et j’entends mon compagnon parler à Marylin, en France : aimable, compatissante et navrée, elle prend les choses en main et promet de s’occuper du vol de retour de mon ami. Et de contacter une interprète de Tokyo pour échanger avec les responsables de l’hôpital.

Pourquoi ? Parce que : deux vertèbres tassées, la cheville cassée et une éventuelle opération. Je refuse, trop angoissée de rester au Japon, loin de ma famille. Mais j’accepte tous les antalgiques du monde pour oublier la douleur. Pendant six jours.

Le rapatriement en France

Je dois, je veux être rapatriée en France. Elle nous enjoint alors d’appeler le centre de la carte Premier pour un éventuel rapatriement. Le coût mensuel de la carte bancaire couvre les assurances.

Le plan d’urgence est déclenché auprès de Mondial Assistance, alias Allianz. Ils décident de m’envoyer un médecin urgentiste et un infirmier. Merci à Jean-Michel, Guillaume et tous ceux qui organisent ce transfert. Le contact est permanent avec l’équipe hospitalière japonaise. Retour sur une civière, dans un avion d’Air France où mon lit de fortune est posé sur six sièges passagers au fond de l’appareil. Je suis sanglée, endolorie dans tout mon corps, le nez à 20 cm des coffres à bagages. Sonde urinaire. Les deux soignants installés au plus près de moi pour 14 heures de vol. Inconfortable, insupportable, cauchemardesque mais on me ramène chez moi pour être opérée de la cheville. Et ne plus communiquer via un smartphone. J’en ai encore pour de longues semaines de soins, mais tout va de mieux en mieux.

Le rêve s’est réalisé, le cauchemar s’achève. Je n’ai déboursé ni un centime ni un yen. Allianz a tout assumé et j’ai été bien traitée.

Morale de cette histoire : assurances voyages obligatoires payées en nom propre, valises légères et faire confiance à la compétence des médecins japonais, à la propreté inouïe des hôpitaux, à la gentillesse des soignants.

Mais aussi à l’efficacité de l’organisation française et à l’Agence Asia pour faciliter des voyages lointains et apporter un réel réconfort à ses clients.

Minou Azoulai

 

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