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Au Sri Lanka, pays du saphir

par Evelyne Dreyfus

Pays du thé, de la cannelle, des pierres précieuses et de certains bois rares, le Sri Lanka offre aux touristes son univers en vert et bleu. Vert des rizières, des plantations de thé à perte de vue et d’une jungle omniprésente. Bleu des plages bordées de cocotiers mais aussi bleu du gemme le plus réputé de son sous-sol : le saphir.

 

L’ancienne Ceylan devenue Sri Lanka (traduisez : île resplendissante) depuis 1972 est une île tapissée de jungle et bordée par la mer. Elle se détache du Sud-Est  de l’Inde avec l’aspect d’une larme au milieu de l’océan Indien. Après de longues années de guerre civile puis le tsunami de 2004, le pays résilient est en pleine reconstruction et offre, entre autres, de très beaux  sites culturels sur lesquels la jungle avait repris ses droits.

C’est une terre bouddhiste (bouddhisme theravada) également influencée par l’hindouisme et l’islam. En 1948, après près de 150 ans de domination britannique, le Sri Lanka, membre du Commonwealth, est devenu un pays indépendant et a été admis aux Nations Unies sept ans plus tard.

On y atterrit principalement par sa capitale exécutive, la plus grande de ses villes, Colombo, située à l’Ouest du pays. La capitale administrative étant Kotte dans sa proche banlieue.

Le pays de 22 millions d’habitants est densément peuplé et dépend en grande partie de l’agriculture pour sa subsistance. Un pays extrêmement pittoresque aussi, à la nature imposante et très diverse, abritant plusieurs groupes ethniques, dont notamment les Tamouls issus de la proche région indienne du Tamil Nadu,  chacun avec son propre héritage culturel.

Sauf à n’y aller que pour profiter de ses spots de plongée réputés, le Sri Lanka appelle les touristes à l’itinérance. Pour une première approche et un séjour court d’une semaine environ, on vous proposera souvent la visite de ce qui est considéré comme le triangle culturel et les montagnes du centre du pays. Un itinéraire d’autant plus judicieux si vous y allez en période de mousson car elle rend les plages impraticables selon les zones. Le territoire n’est pas immense (435 km de long, 235 de large), comparable à la surface de l’Irlande, le climat varie énormément selon que vous soyez à l’Est ou à l’Ouest, en plaine ou en montagne (voir note en fin d’article)

 

Triangle culturel et montagnes du centre du Sri Lanka

Colombo. Ville trépidante, commerciale et animée à toute heure. Lors d’un court séjour on ne s’y attardera guère mais en quelques heures on peut aller visiter quelques pépites à pieds ou en tuk-tuk. Ne serait-ce que pour se mettre dans l’ambiance, allez visiter Gangaramaya Temple surchargé en statues et sculptures de divinités et statues du Bouddha de toutes les couleurs. Ce qui surprend surtout, c’est l’accumulation d’objets les plus divers, petits ou grands, laissés par les fidèles en guise de remerciement : montres, briquets, lunettes, figurines de Bouddha, bijoux et même d’improbables voitures de luxe (Rolls Royce, Mercedes). Comme le dit si bien le Guide du Routard qui  mentionne ce temple : « un véritable inventaire à la Prévert » ! Comme toute ville capitale, Colombo mériterait un focus à part entière.

Découverte du circuit au Nord

Partons donc à la découverte du circuit plus au Nord,  en commençant par Sigiriya et Habarana. C’est un premier contact avec la nature où, près de Habarana vous pouvez découvrir un village traditionnel après une petite traversée sur un lac. Un village collectif de huit familles qui accueillent les touristes dans leurs maisons traditionnelles et leur font goûter le plat national : rice and curry. Il peut être totalement végétarien ou, selon les familles, se faire au poisson, au poulet mais toujours entouré de plusieurs plats de légumes de type mini-courgettes, patate douce, haricots, galettes de riz tous cuisinés au curry, à la noix de coco et avec de nombreuses épices. Si vous avez l’estomac fragile n’oubliez jamais de préciser « not spicy » ou « not chili ». Tout à côté Sigirya se visite pour sa forteresse du Vème siècle et son jardin d’eau. C’est aussi la porte d’entrée vers un haut lieu culturel : l’ancienne cité royale du royaume de Polonnaruwa, déclarée site du patrimoine mondial Unesco.

Le site est immense et pas encore entièrement déblayé mais les antiquités visibles valent vraiment la visite. On commence généralement par la visite du musée in situ. Intéressant mais vieillot, non climatisé et étouffant. A faire de préférence le matin avant les pics de chaleur humide apparaissant dès le milieu de la matinée.

Le site rupestre de Dambulla

C’est assurément l’un des pépites majeures et immanquables de cette région centrale. Le Golden Cave Temple de la ville toute proche de Dambulla est un trésor, fort justement protégé par l’Unesco. Œuvre d’un souverain déchu, un siècle avant notre ère, ayant trouvé refuge dans une grotte et été initié par un ermite. Puis, son trône retrouvé, il transforma les grottes en temples magnifiquement décorés. Au fil des siècles d’autres décorations et sculptures y ont été ajoutées, faisant de ce lieu un lieu saint emblématique du bouddhisme.

Kandy, ville sacrée

De là, s’ouvre la route vers le Sud avec, à mi-chemin, la ville sacrée de Kandy. Une jolie ville entourée de collines, piquée en son centre d’un lac artificiel et longée par le fleuve Mahaweli, le plus long du pays.
LE lieu à visiter est le très grand temple de la Dent  où serait conservée la précieuse relique d’une dent du Bouddha qui aurait été sauvée de sa crémation au VIème siècle avant notre ère. Et si vous pouvez vous y trouver fin juillet ou début août (selon les années car le Sri Lanka fonctionne au rythme du calendrier luni-solaire) vous aurez le privilège de vous joindre à la population Sri-Lankaise pour une procession extraordinaire, l’Esala Perahera. Elle se répète dix soirs d’affilée depuis plus de deux millénaires et dure trois heures environ. Ce n’est rien de dire qu’elle est spectaculaire. Elle débute au temple de la Dent et défile à travers la ville. Danseurs, jongleurs et musiciens (quelques très rares femmes en toute fin de la procession) défilent devant des dizaines d’éléphants sacrés caparaçonnés de riches étoffes brodées, incrustées de pierreries et qui entourent l’Indi Raja, l’éléphant porteur de la relique.

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Presque tous les commerçants sur le parcours proposent de louer des chaises devant leur magasin mais à prix souvent prohibitif. La meilleure solution : entrer assez tôt dans l’enceinte du temple après avoir été dûment contrôlés et s’asseoir à même le sol comme beaucoup de Sri Lankais ; il faut juste savoir qu’une fois dans les jardins du temple pour assister à la procession, il faut y rester jusqu’au bout car aucune sortie n’est autorisée avant la fin. Cela étant le spectacle, même s’il est symboliquement complexe à comprendre est de toute beauté.

Kandy est aussi un des lieux où, spiritualité mise à part, on peut aller passer un bon moment à tout apprendre sur les gemmes précieux. Et craquer pour un petit saphir, une tourmaline, un grenat ou une aigue-marine officiellement certifiés.

Deux expériences au moins restent à faire dans ce pays si divers à la population chaleureuse. Celle des montagnes d’abord car elles sont magnifiques. Du côté de Nuwara Eliya,  on s’enthousiasme facilement à la vue des collines recouvertes de plantations de thé, de potagers, de prairies d’altitude. Le plus haut sommet marque 1900 m d’altitude, ce qui garantit un avantage de taille, celui d’un air non pollué et d’une fraîcheur merveilleusement appréciable comparée à la chaleur humide et pesante des plaines. Et puis, à ne pas manquer non plus : une journée au moins dans l’un des hôtels dédiés à la médecine ayurvédique. Souvent situés en bord de mer, ils accueillent des adeptes de tous les pays pour une journée ou une semaine à la fois de remise en forme et de massages individualisés selon chaque profil. Efficace et merveilleusement relaxant.  Mais que ce soit dans les Spas hôteliers ou les centres ayurvédiques, sachez que de nombreuses masseuses sont… des masseurs aussi bien pour la clientèle féminine que masculine.

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Sri Lanka en pratique

Vous allez rencontrer une population très sympathique visiblement soucieuse de renouer durablement avec le tourisme. On y parle le cinghalais ou le tamoul et très souvent l’anglais.  La monnaie courante est la roupie (environ 300 roupies pour 1€). Le marchandage est de coutume dans le pays, les pourboires, à l’évidence, attendus. L’artisanat local propose parfois de jolis objets mais pas incontournables. Si vous envisagez de rapporter quelque chose du pays, optez pour le thé (si le nom du pays a changé, l’appellation Ceylan, marketing oblige, demeure) pour la cannelle ou pour une pierre précieuse ou semi-précieuse (à n’acheter que chez les bijoutiers pouvant présenter un certificat d’authenticité validé par l’Etat).

Y ALLER : vols directs depuis la France avec Sri Lankan Airlines ou avec une escale à Doha avec Qatar Airways. Le vol dure environ 13h

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Y DORMIR, Y MANGER : c’est surtout un pays où on trouve de grands resort-hôtels, plutôt confortables avec une nourriture adaptée aux Occidentaux..   La nourriture hors hôtel est peu chère et bonne bien que rustique. Il existe cependant des boutique-hôtels chers aux Français. Nous avons trouvé le Madulkelle tea and écolodge dans son écrin de champs de thé dont le propriétaire, Philippe Gomez, est Français. La décoration du lieu et sa gastronomie en font foi. Les tarifs y sont plutôt élevés.
Ou bien le KK collection-hotel The Villa à Bentota. Une unité de 14 chambres dans un petit hôtel de charme plein d’atouts.

CLIMAT : attention c’est un pays de moussons. Mousson ne veut pas dire pluies permanentes mais elles peuvent être subites et très fortes. La meilleure période pour les visites s’étale entre décembre et mars, c’est aussi la plus chère. Côté Nord-Est, la saison sèche s’étend plutôt d’avril à octobre. Il faut en tenir compte pour les visites aussi bien que pour les séjours en bord de mer.

A FAIRE SUR PLACE : les villes sont assez polluées et pas forcément d’un intérêt majeur. Par contre les paysages sont enchanteurs : arbres géants, fleurs, rizières, plantations de thé. En route vous croiserez des singes courant sur des fils électriques, des éléphants mâles cheminant sur la route. Des safaris dans un des nombreux parcs nationaux sont un must ; on peut y voir de nombreux éléphants, des crocodiles, des renards, des varans, des singes, d’innombrables espèces d’oiseaux et, plus rarement, un léopard.

ATTENTION : on peut le regretter mais il y a peu d’avertissements pour alerter sur quelques inconvénients que vous pouvez rencontrer. Si vous empruntez une voiture, la circulation se fait à l’anglaise donc à gauche et le trafic est intense sur des routes la plupart du temps à deux voies. Côté santé, portez systématiquement des chaussures fermées lorsque vous allez dans la nature même pour aller prendre une simple photo dans les plantations. Les sangsues et serpents ne sont pas rares. Ne laissez rien trainer : les singes sont omniprésents et chapardeurs. Attention aussi aux nids de frelons ; certains se groupent en colonies jusque dans les sites archéologiques donc méfiance, en particulier si vous êtes allergique.

Texte et photos Evelyne Dreyfus

 

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