A Salzbourg, les murmures des Alpes rencontrent les sons cristallins de Mozart entre rivières et châteaux.
Belle comme un rêve, la nature de la région de Salzbourg et de la cité thermale et impériale de Bad Ischl invite les visiteurs à pénétrer dans une bulle hors du monde. Pour la première fois une région entière de 23 communes est, toute cette année, Capitale européenne de la Culture *. Et ça vaut le détour.
Evidemment le nom qui nous est le plus familier dans cette région est Salzbourg. Parce que tout, dans ce cadre naturel idyllique, y parle de Mozart, de son émouvante maison natale à l’une de ses anciennes maisons d’habitation, du célèbre festival musical jusqu’aux authentiques « Mozartkugel » (boules de chocolat-pistache inventées ici par la maison Furst ; il s’en vend 3 millions de pièces par an !) et à la prestigieuse université de musique qu’est le Mozarteum (2000 élèves et 1500 professeurs).
Mais, Salzbourg aujourd’hui est surtout une très coquette ville à la vie douce sous le regard protecteur de sa forteresse Hohensalzburg du 11ème siècle perchée à 500 m et visible de partout. Et si Mozart, en son temps, trouvait la ville trop étriquée, s’y promener permet de voir le décor quasi-identique dans lequel il a grandi. De Salzbourg on dit parfois qu’elle est « la ville la plus au Nord de l’Italie ». Ce que confirment son architecture et ses nombreuses et souvent magnifiques églises.
Salzbourg est traversée par la rivière Salzach et agrémentée de trois parcs merveilleusement bucoliques. Certaines étroites rues commerçantes font penser aux mercerie de Venise avec leurs boutiques à l’ancienne. Le centre est facile à parcourir à pieds, ce qui permet quelques incursions dans les nombreux passages couverts de la Getreidegasse, rue la plus commerçante, connue aussi sous le nom de « rue des enseignes ». Et si vous n’avez pas fait une pause dans l’historique café Tomaselli ou au Furst, vous n’avez pas vu Salzbourg.
De Salzbourg on dit parfois qu’elle est « la ville la plus au Nord de l’Italie
Non loin de là, près de la place Mozart, plusieurs fois par jour se fait entendre le carillon de 35 cloches de la tour de la nouvelle Résidence. Depuis 1704, ce carillon peut jouer environ 40 morceaux de musique dont 16 sont attribués à Haydn et beaucoup aussi à Mozart père et fils. Le Glockenspiel extrait de la Flûte Enchantée est l’un des plus fréquents.
Concerts au château et balades pittoresques au bord de l’eau
Un concert dans le salon de marbre du château Mirabell est un must. Il vous plongera définitivement dans la douceur toute mozartienne de cette ville où il est parfaitement inutile d’aller à la recherche de traditions anciennes : comme partout dans la région du Salzkammergut, elles restent aussi vivaces et quotidiennes que par le passé. Attention à une spécificité régionale : n’espérez pas dîner après un spectacle. Les cuisines, ici, ferment à 21h ou 21h30 en toute saison. Donc mieux vaut prévoir de dîner à l’heure autrichienne, soit entre 18h et 20h. Sinon vous trouverez peut-être l’un des traditionnels stands à saucisses en formule street food.
Salzbourg à vélo
On peut facilement louer un vélo dans la ville, le long des quais. Une activité qui ne demande pas le moindre effort mais permet une belle balade d’une dizaine de kilomètres le long de la rivière puis dans un paysage de rêve embaumé, en ce mois de juin, du parfum des innombrables tilleuls en fleurs. Au bout du chemin un bien surprenant château, mérite une visite entre mars et novembre. Le château de Hellbrunn est un havre de paix et, à certains égards, d’humour.
C’est le prince-archevêque Markus Sittikus qui planifia ce lieu de plaisir et de repos dont le parc est parsemé de jeux d’eau maniéristes. Il témoigne d’un sens certain de la puissance et de la magnificence du personnage. Surtout, d’étonnants jeux d’eau parcourent le parc et dénotent son caractère affirmé. Se visite ainsi un joli jardin équipé d’une longue table en pierre avec ses tabourets. Creusée en son milieu, la table pouvait accueillir de l’eau fraîche pour rafraîchir les vins. Quant aux tabourets, à l’exception de celui réservé au Prince-archevêque, tous permettent aujourd’hui encore, sur commande, d’arroser les convives avec l’eau des fontaines. On dit que ce farceur de prélat, rafraichissait ainsi la mémoire de ses invités quelque peu éméchés pour les faire revenir à plus de bienséance.
A dix minutes toujours du centre-ville on peut visiter, et même habiter au château Leopoldskron, un joyau rococo du 18ème siècle. Construit par l’un des princes-archevêques, il fut la propriété du célèbre metteur en scène de théâtre Max Reinhardt à partir de 1918. Ce fut le lieu de rencontre internationale du milieu des arts et de la culture. C’est ici que Max Reinhardt fonda avec Hugo von Hofmannsthal et Richard Strauss le célèbre Festival de Salzbourg. Ici aussi que le château acquiert une renommée mondiale depuis 1965 : il est le lieu de tournage original du film « La Mélodie du Bonheur » (3 milliards de spectateurs !). Ce qui en fait un lieu de visite particulier, propice… aux selfies.
De nos jours, derrière les murs historiques de l’ancienne résidence princière se cachent des suites luxueuses et des chambres d’un charme exclusif. www.schloss-leopoldskron.com
Une porte ouverte vers la somptueuse région des lacs
Un séjour dans cette ville raffinée se justifie en soi. Du Mont des Capucins, (Kapuzinerberg) se dévoile une vue spectaculaire de toute la ville. Un tel séjour ouvre aussi les portes de la région environnante des lacs et villages du Salzkammergut. Moins connue des français mais enchanteresse surtout l’été. On peut s’y baigner dans l’un des nombreux lacs nichés au creux des montagnes et s’offrir de simples balades ou des randonnées plus sportives à l’envi.
Y ALLER : on peut regretter l’absence de vols directs depuis la France. Il faut donc passer par le train ou par l’avion à partir de Munich ou de Vienne puis rejoindre la destination en train (ils sont fréquents) ou en voiture
SALZBURG CARD : elle vous ouvre les portes de la ville avec entrées gratuites dans les musées, utilisation du funiculaire pour visiter la forteresse, le téléphérique de l’Untersberg, le navire sur la Salzach et d’utiliser à l’infini les transports publics. Elle permet aussi de bénéficier de nombreuses réductions pour des concerts ou excursions aux environs
QUOI MANGER : on peut manger les inévitables Wienerschnitzel (escalopes de veau panées), des saucisses agrémentées de raifort, des pâtisseries évidemment. Et surtout ne pas repartir de Salbourg sans avoir pris en dessert LE dessert-signature : les Nockerl, délicieux petits sommets de montagne saupoudrés de sucre glace, aussi légers que nos îles flottantes. Un délice
OÙ SEJOURNER : Salbourg étant hautement touristique, il existe des hébergements de toute catégorie et de tous les tarifs. J’ai testé le Altstadthotel Weisse Taube en plein cœur de la ville. Un petit havre de calme et de confort à l’accueil très chaleureux et très bien situé. Ce fut d’ailleurs la maison ou vécut au 18ème siècle Joseph Mohr, l’auteur du chant de Noël « Douce Nuit, Sainte Nuit » créé dans une petite église des environs proches
QUE RAPPORTER : Des gourmandises comme les inévitables Mozartkugeln de la Maison Furst qui les a inventées. Difficiles à porter ici mais on aime encore beaucoup, dans cette région, les vêtements traditionnels. Vous croiserez partout les magasins qui en vendent pour adultes aussi bien que pour enfants. Et surtout de la musique sous toutes ses formes.
PLUS D’INFOS : www.salzburg.info/fr/salzbourg
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Evelyne Dreyfus
Photos E.D. et Tourismus Salzburg GmbH »