Comment réussir sa vie quand on est un petit garçon de sept ans qui se prend de passion pour Nana Mouskouri, au point de vouloir l’incarner physiquement ?
Du récit autobiographique publié par le journaliste et romancier David Lelait-Helo, Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri, Virginie Lemoine a tiré une adaptation théâtrale très réussie, qu’incarne avec fantaisie et émotion Didier Constant.
C’est dans une vie rêvée au prisme des célèbres lunettes noires de la diva grecque que nous emmène le comédien. De son enfance, chaussé de méduses en plastique translucide, à son accomplissement d’adulte, son parcours alterne entre burlesque, avec comme accessoires une improbable perruque et autres déguisements de fêtes d’école, violence du harcèlement des collégiens qui le traitent de « tarlouze » et admiration des filles envers ce « garçon pas très garçon, plus chanteuse que garçon ».
Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri, une formidable leçon de vie
Comblé par l’amour et la tendresse de sa grand-mère, auprès de qui il découvre à la télé Nana Mouskouri, l’enfant issu d’un milieu populaire voit grandir sa passion pour la chanteuse, objet d’abord fantasmagorique avant de devenir bien réel, lorsqu’il la découvre enfin en chair et en os lors d’un concert à l’Olympia.
Mais ici nul basculement dans un délire obsessionnel. Devenu adolescent, si sa passion reste intacte voire décuplée au point de rêver devenir l’ami de la chanteuse, notre petit fan se construira pour devenir un jeune homme accompli, vivant pleinement son homosexualité et se dédiant à l’écriture.
La suite de l’histoire (vraie), que nous vous laisserons découvrir, relève du conte de fée. Un conte superbement mis en scène par Virginie Lemoine et porté par un Didier Constant bouleversant.
Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri, est une formidable leçon de vie et un très beau moment de théâtre, empli de grâce.
Quand je serai grand je serai Nana Mouskouri
Les lundis et mardi, jusqu’au 7 novembre
Studio Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
A. Granat
A lire aussi : « Mes chers enfants » au Lucernaire : l’hymne à la mère d’Anny Duperey