Soyons frivoles … Mais qu’il est joli ce mot de « frivolité » pourtant si décrié, comme si la frivolité était une insouciance de mauvais goût devant les masses de problèmes de nos existences.
Et pourtant, et je remercie Chantal, lectrice des Boomeuses et amie épistolaire, de m’avoir mis sous les yeux, un article de Bernard Pivot à propos de la frivolité, qui nous amène vers des citations d’Alain : » La frivolité est terriblement sérieuse, c’est comme un serment de se donner à rien », ou encore Voltaire qui clame « Pour nous consoler de nos innombrables misères, Dieu nous a faits frivoles ». Bernard Pivot qui nous conseille de lire « L’histoire de la frivolité » de Sabine Melchior-Bonnet, historienne de renom.
Alors, y-a-t-il une forme de honte à se montrer frivole à notre époque ou est-ce, au contraire, une jolie soupape existentielle ?
Les femmes sont-elles frivoles ?
Suis-je frivole parce que devant les tracas de mon existence, qui ressemblent beaucoup à ceux des femmes de mon âge, dans ma situation, je fais souvent un pas de côté pour aller m’offrir un joli rouge à lèvres, une énième robe, ou pour me préoccuper une journée entière de savoir quelles lunettes de soleil mettre avec tel ou tel vêtement ?
Doit-on me jeter l’opprobre parce que je préfère parfois rire de mes mésaventures, parce que toujours je cherche la dérision, ou l’auto-dérision dans ce que je vis, parce que j’ai souvent le mot qui va faire rire mon entourage ?
Fuyons les grincheux qui toujours nous ramènent à leurs problèmes, tous ceux qui alourdissent nos existences par leurs jérémiades, tous ceux qui ne savent pas aller vers la légèreté, amie de la frivolité.
Avons nous encore le temps et le loisir de nous laisser submerger par le sérieux, les discussions pesantes, les questionnements existentiels ? Ce serait faire fi de ce que la vie nous a appris : à trop se prendre au sérieux, on finit par se vautrer dans une noirceur de mauvais ton, par devenir rigide.
Bienveillance, légèreté et frivolité me semblent devoir être des composantes essentielles de nos vies aujourd’hui. Oui, la frivolité est une extravagance existentielle, un pied de nez au sérieux, à l’âge aussi, c’est une qualité à mon sens et devenir une vieille dame frivole, c’est un projet qui me va comme un gant, et justement, les gants … Hummm ! Voilà qui me donne des idées pour l’hiver prochain !
[infobox maintitle= » » subtitle= »Dominique Mallié, blogueuse nous livre chaque mercredi sa vision de cinquantenaire sur des sujets qui la touchent, l’émeuvent ou la font s’interroger sous la forme de chroniques au ton décapant. Elle tenait le blog «chic, j’ai cinquante ans » sur l’Express Styles avant de rejoindre Les Boomeuses. Prof de lettres, elle organise régulièrement des lectures de textes qu’elle écrit dans sa ville d’ Avignon. Passionnée d’art, elle court les expositions et nous fera également partager quelques-uns de ses coups de coeur pour les artistes. » » bg= »teal » color= »black » opacity= »off » space= »30″ link= »no link »]
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10 commentaires
Sourire de connivence …. Forcément je ne peux qu’applaudir à mains chaleureuses … Tout est dit et je plussoie ….
🙂
C’est beau » une extravagance existentielle » ….
Moi aussi je suis frivole, je m’amuse de Tout, je ris, je souris, je pleure aussi Mais je vis à fond parce qu’on a qu’une seule vie ! 50 ans et alors ? La vie est belle !
Je pense aussi qu’il est essentiel et naturel de montrer ses émotions , de se montrer telle qu’on est en fait , avec nos joies, nos peurs, nos angoisses, nos espoirs et de balayer ce qui n’a pas d’importance d’un joli geste de la main et de l’esprit !
Que la frivolité fait du bien, tant mieux, elle nous permet d’affronter le réel. C’est un art de vivre, une délicatesse rare.
Oui, Brigitte, la vie étant ce qu’elle est il faut la rendre la plus légère possible !
(joli article mais …..)
je me demande si il n’y a pas gourance sur le terme, la frivolité c’est quelque part une attirance pour les choses superficielles et par définition sur les choses surfaites et fausses. La désinvolture par contre c’est à mon sens un must, une facon d’ETRE qui inclue de facto un certain détachement sur toutes ces « choses » que l’on nous vend (et qui nous rendent « frivole ») , la désinvolture quant à elle, nous garde vigilant, drole et léger, humble aussi, (surtout) L’etre comptant bien plus que l’avoir pour le désinvolte. C’est une posture, une mascarade, un dandysme qui distingue et dénonce par sa propre mise en abyme le faux du vrai…. Finalement etre désinvolte (et non pas frivole) c’est peut etre la seule facon de rester léger pour ne pas sombrer dans la lourdeur et la vulgarité de temps difficiles… C’est une soupape, un masque qu’on emprunte pour rester au plus élégant. Les esprits désinvoltes sont le plus souvent cyniques, en guise de réponse polie et pudique face à un profond désespoir.
ps : (rien a voir mais) et si vous affichiez des illustrations de femmes de notre génération ? hmmm ? … pas des princesses aux petits pois … mais des reines de Saba !! Dans chaque ride il y a une histoire, ne cherchons pas a la gommer, la vie c’est de la beauté, meme et surtout dans ses écorchures, ses ratées, ses marques du temps qui racontent son histoire, son vécu et en filigrane, son ame, éternel, magistral et se-reine.
Bonjour Manon, frivolité et désinvolture sont synonymes si l’on en croit le dictionnaire de l’académie française … donc votre définition est intéressante aussi dans ce cadre .
Pour les illustrations, faites un courrier à la rédactrice en chef, ce n’est pas moi qui les choisis et il est très juste qu’elle semble dater d’un autre siècle parfois !
bonne journée
La frivolité, joli mot hérité de nos arrières grand-mères qui en jouaient pour mieux séduire. Au 21e siècle, il est facile de plaire, il y a tant d’artifices, les relations sont plus directes, la frivolité, c’est notre dose supplémentaire de féminité, celle qui nous permet de nous sentir par moments héritières du » beau sexe » en assumantt notre plaisir d’en faire partie.