De si tendres liens. Le thème des rapports mère-fille a souvent été abordé dans la littérature, au cinéma et au théâtre. De si tendres liens, pièce écrite par Loleh Bellon en 1984, qui se joue au Lucernaire jusqu’au 20 octobre revisite ce duo éternel avec sensibilité et acuité, porté ici par deux superbes comédiennes, Christiane Cohendy et Clotilde Mollet.
Une très jolie bande-son plante le décor de De si tendres liens. De Charles Trénet à quelques rengaines d’avant-guerre, le spectateur situe rapidement l’action de la pièce de Loleh Bellon aux débuts des années trente. Elle se poursuivra des décennies plus tard, au début des années 70, alors que la petite fille qui avait peur du noir, magistralement interprétée par Clotilde Mollet – étonnante de légèreté pour incarner l’enfance, et de maturité pour se muer en adulte – tente de réconforter sa mère, à l’approche d’un âge où la mort devient une réalité tangible.
De si tendres liens, une pièce douce-amère
La mère, Charlotte, incarnée avec une élégance rare par Christiane Cohendy, a élevé seule sa fille. Une situation que l’on imagine difficile en cette époque, et qui donne lieu à des reproches de sa progéniture, entre sentiments d’abandon, jalousie envers les hommes qui l’approchent, « concours de beauté » mère-fille… Tout y passe, avec humanité et âpreté, dans la belle langue de Loleh Bellon, intemporelle.
Entre amour étouffant, coups de griffe et tendresse infinie, chacune se retrouvera dans cette très jolie pièce qui nous laisse avec un goût doux-amer, mais le cœur empli de bonheur d’avoir vu de si beaux personnages féminins sur scène.
De si tendres liens de Loleh Bellon avec Christiane Cohendy et Clotilde Mollet.
Mise en scène, Laurence Renn Penel.
Jusqu’au 20 Octobre. A 21 h du mardi au samedi
Au Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris
Tél. 01 45 44 57 34